LES RESCAPÉS DU FUTUR (Richard T. Heffron)

REALISATEUR

Richard T. Heffron

SCENARISTES

George Schenck et Mayo Simon

DISTRIBUTION

Peter Fonda, Blythe Danner, Stuart Margolin, Arthur Hill,John P. Ryan, Yul Brynner…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : Futureworld
Année de production : 1976

Suite au succès de Mondwest de Michael Crichton, la Metro-Goldwyn-Mayer a rapidement mis en chantier une suite, mais sans le créateur du concept, Michael Crichton, qui est sorti lessivé du tournage de sa première réalisation pour le grand écran et qui était alors en pleine écriture de son roman suivant, Un train d’or pour la Crimée (qu’il adaptera lui-même au cinéma en 1979. Le film, qui réunit Sean Connery et Donald Sutherland, est sorti en France sous le titre La Grande Attaque du Train d’Or).
Après plusieurs mois de développement, la MGM changea son fusil d’épaule pour se concentrer sur la production de L’Âge de Cristal. Le studio vendit alors les droits de Futureworld (Les Rescapés du Futur en V.F.) à American International Pictures, tout en se réservant contractuellement l’exclusivité sur la distribution.

American International Pictures, fondé par James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff en 1954, est un nom bien connu des fondus de séries B des années 50/60 (un certain Roger Corman y passa l’essentiel de la première partie de sa carrière). Dans les années 70 (dernière décennie d’activité d’AIP), les moyens alloués par la compagnie étaient un petit peu plus importants qu’au temps de Corman…ainsi Futureworld bénéficia d’un budget supérieur à celui du long métrage de Michael Crichton (2,5 millions de dollars contre 1,25 millions de dollars pour l’original).

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L’action de Mondwest était, comme son titre l’indique, principalement basée dans le Monde de l’Ouest (avec quelques incursions dans le Monde Médiéval). Les Rescapés du Futur permet d’avoir une vue plus large de ce centre de loisirs futuriste (futur proche pour l’époque…l’histoire se déroule en 1985) : le récit nous emmène dans le Monde Romain, le Monde Médiéval et le Monde du Futur, attraction qui remplace le Monde de l’Ouest qui n’a pas été reconstruit suite au massacre du premier film.

La société Delos a dépensé sans compter pour résoudre les problèmes de sécurité du parc. Pour promouvoir la réouverture, deux reporters, Chuck Browning et Tracy Ballard, sont invités pour faire un compte-rendu des nouvelles installations. Un général russe et sa femme, un important homme d’affaires japonais et un gagnant de jeu obsédé par l’idée de faire l’amour avec des femmes robots sont également du voyage.
Dans un souci de transparence, les journalistes ont accès à tout ce qu’ils veulent…mais les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être…

Les Rescapés du Futur ne manque pas de bonnes idées. Le film a été tourné en grande partie au Centre Spatial Lyndon B. Johnson de la NASA, un lieu imposant qui a apporté beaucoup d’authenticité aux scènes qui montrent l’envers du décor, lorsque l’aspect industriel de Delos est mis en avant, et de possibilités dans la mise en scène de poursuites dynamiques dans la dernière partie du métrage.
Les effets sont globalement de bonne qualité : ils enrichissent le Monde du Futur de façon divertissante (avec notamment un jeu d’échecs holographiques qui préfigure celui de La Guerre des Etoiles) tout en faisant un usage précurseur des images générées par ordinateur.

Le Monde de l’Ouest n’a pas été reconstruit, mais il est toujours là…une section du complexe en ruines, hantée par les souvenirs de la tragédie qui s’y est déroulée deux ans auparavant. Dans les tunnels sous Delos, Chuck et Tracy vont également faire la rencontre de Harry, un mécanicien bourru qui fait partie des lieux depuis la première incarnation du parc. Harry passe son temps avec un robot de la première génération qu’il a surnommé Clark (d’après l’alter-ego de Superman)…une machine sans visage, troublante et tragique (et absolument pas libidineuse, contrairement à ce que laisse supposer la fantaisiste affiche française ci-dessus).

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Oui, Les Rescapés du Futur ne manque pas de bonnes idées. Mais elles ne font pas oublier les défauts : Richard T. Heffron, qui a surtout travaillé pour la télévision (V, Nord et Sud…) n’a pas résolu les problèmes de rythme du premier film (c’est surtout flagrant dans la première moitié). C’est un peu trop long, certaines intrigues secondaires n’apportent strictement rien au plan d’ensemble (et je trouve le final un peu trop rapidement expédié). Le couple vedette manque cruellement de charisme et d’alchimie à l’écran.

Pour faire le lien (de façon très artificielle) avec Mondwest, les producteurs ont imposé le retour de Yul Brynner dans son costume du Pistolero. Ce cameo inutile, qui intervient à l’occasion d’un passage onirique absolument grotesque, marqua l’avant-dernière apparition de l’acteur au cinéma avant le polar italien L’ombre d’un Tueur qui est sorti la même année.

Renato Casaro :