LES VALEURS DE LA FAMILLE ADDAMS (Barry Sonnenfeld)

Comédie fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Barry Sonnenfeld
Scénarisé par Paul Rudnick d’après les personnages créés par Charles Addams
Avec Raul Julia, Anjelica Huston, Christopher Lloyd, Christina Ricci, Jimmy Workman, Joan Cusack, Peter McNicol…
Titre original : Addams Family Values
Année de production : 1993

Sortie deux ans après le premier volet, Les Valeurs de la Famille Addams fait partie de ces suites supérieures à l’original, ce qui est principalement du à un scénario mieux ficelé qui tire le meilleur de ses différentes sous-intrigues. Paul Rudnick avait déjà participé aux réécritures de La Famille Addams et il est ici crédité en solo. L’endiablé pré-générique, rythmé et très amusant, reprend l’idée du final du film précédent avec l’arrivée d’un nouveau membre au sein de la famille Addams. Si Morticia avait déjà commencé à confectionner un habit pour bébé à trois jambes, ce petit gag visuel a été abandonné en faveur d’un trop mignon « mini-moi » de Gomez, moustache comprise.

Gomez et Morticia ont appelé leur troisième enfant Puberté, autre hommage à la série télévisée des années 60 puisque c’était l’un des prénoms envisagés pour Pugsley. Jaloux, Mercredi et Pugsley tentent de se débarrasser de leur petit frère qui échappe à chaque fois à leurs tentatives très imaginatives. Gomez et Morticia décident alors d’engager une babysitter et ils portent leur choix sur une nourrice appelée Debbie Jellinsky. Ce dont ils ne se doutent pas c’est que la femme (incarnée par une Joan Cusack qui cabotine savoureusement…une énergie qui colle bien à la folie du personnage) est une véritable veuve noire, une psychopathe qui a déjà tué ses riches maris pour s’emparer de leur héritage et elle a cette fois jeté son dévolu sur l’oncle Fétide.

Fétide tombe sous le charme de Debbie qui, pour assurer ses arrières, arrive à convaincre Gomez et Morticia d’envoyer les suspicieux Mercredi et Pugsley en camp de vacances (ce qui est peut-être une référence à un dessin de Charles Addams dans lequel les enfants reviennent d’un de ces camps en pleine nature après avoir fait le voyage dans des caisses de transports pour animaux). Les péripéties séparent les Addams : après leur mariage, Debbie arrive à convaincre Fétide de ne pas revoir sa famille; Mercredi et Pugsley doivent supporter la mièvrerie dégoulinante du Camp Chippewa et Gomez et Morticia sont horrifiés quand ils découvrent que Puberté est devenu un bébé blond aux joues roses à cause de cette situation compliquée.

L’histoire est réjouissante et les gags sont encore plus mordants, surtout dans les passages au camp de vacances, satire (à peine exagérée) d’une Amérique conservatrice qui en prend pour son grade grâce aux manigances de Mercredi, impeccablement interprétée par Christina Ricci qui se réserve les meilleures répliques et les meilleures scènes, avec comme point culminant l’explosive et très drôle comédie musicale sur Thanksgiving. Les autres Addams ne sont pas oubliés et Raul Julia, Anjelica Huston (leur tango est mémorable) et Christopher Lloyd ont aussi leurs moments pour briller avant un final aux accents cartoonesques minutieusement monté et chorégraphié.

Les Valeurs de la Famille Addams a reçu un meilleur accueil critique que La Famille Addams mais les recettes au box-office furent plus faibles, sans faire de cette sortie un échec (111 millions de dollars récoltés pour un budget de 47 millions). Il s’agissait là d’un des derniers longs métrages de Raul Julia, malade pendant le tournage et décédé l’année suivante des suites d’un cancer. La Famille Addams est ensuite passée par la case direct-to-video avec La Famille Addams : Les Retrouvailles, au casting presque entièrement renouvelé à l’exception de Carel Struycken (Max/Lurch) et Christopher Hart (La Chose).

wednesday-addams-smile

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Back from camp. (1947)

La chanson du film :

(ouch)

Tout ça ne vaut pas le bon vieux thème de Vic Mizzy…^^

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Je suis bien d’accord sur le fait qu’il est meilleur que le 1e film. Debbie est trop fantastiquement ignoble et ses tentatives d’éliminer Fétide m’ont rappelé les vaines tentatives de Coyote pour attraper Beep-beep.

Je croyais que Tim Burton avait prévu de faire son propre film sur la famille Addams… pas de nouvelles?

ginevra

Tim Burton avait en fait été envisagé pour le premier film mais ça ne s’est pas fait (faut dire qu’il préparait Batman : Le Défi à la même période).
Depuis, il a participé à cet univers puisqu’il a réalisé la moitié de la première saison de Mercredi

Et puis je en sais pas si ce serait bien qu’il fasse ça. Outre Mercredi que tu cites, il tourne déjà tellement autour de ce genre d’univers, j’ai peur qu’il se singe, et que la famille Adams perde en saveur.

On a vu avec Alice que Burton gère mal la prise en main d’un univers qui l’influence.

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi, même si ce n’est pas mon Burton préféré.
Je crois qu’il s’est trop heurté aux diverses versions existantes d’Alice.
Il y a déjà le respect qu’il a voulu garder aux illustrations de Tenniel, puis sans doute une obligation de respect de certains détails du dessin animé de Disney.

Rocking-horse-fly par Tenniel :


par Disney :
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par Burton :

(Désolée, mais j’ai eu plus de mal pour les copies d’images du film)

Le jabberwocky de Tenniel :


un morceau du parchemin de Burton :

le cavalier blanc de Tenniel :


et celui de Burton :
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les laquais de Tenniel :


et ceux de Burton :
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Et pour finir le lapin blanc de Tenniel :


et celui de Burton :
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J’avais préparé ce travail de comparaison pour un blog qui a fermé depuis.

Pardon, Doc, pour le hors-sujet :flushed:

ginevra

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Mais non. Ce sont les valeurs du forum.

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Merci pour ce point pertinent !
Je ne doute pas des recherches et du travail pour adapter… mais je critique le résultat. Formellement, déjà, avec des effets spéciaux qui ont si mal vieilli, et un parti-pris du quasi tout numérique qui connote mal le film. Et sur le fond, aussi, avec un récit que je trouve bancal et mal maîtrisé.
L’impression que Tim Burton a cédé sous le défi et l’évidence du lien de son univers avec celui-ci.

Je peux pas dire que je ne te rejoins pas.

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