REALISATEUR
Jack Sher
SCENARISTES
Jack Sher et Arthur A. Ross, d’après l’oeuvre de Jonathan Swift
DISTRIBUTION
Kerwin Mathews, Jo Morrow, June Thorburn, Lee Patterson, Gregoire Aslan…
INFOS
Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : The Three Worlds of Gulliver
Année de production : 1960
Après avoir été dominé pendant une grande partie des années 50 par les séries B de science-fiction (à base de grands monstres, de peur du nucléaire et d’allégorie anticommuniste), le cinéma fantastique américain se tourna ensuite progressivement vers des spectacles plus colorés, plus exotiques, aux décors fastueux et chatoyants. Une évolution idéale pour le magicien des effets spéciaux Ray Harryhausen qui, après avoir été en charge des trucages du Monstre vient de la Mer et Les Soucoupes volantes attaquent, put mettre ses talents au service des grandes aventures qu’il rêvait depuis longtemps de produire aux côtés de son collaborateur Charles H. Schneer.
Les deux complices avaient même fondé la société Morningside Productions dans le but de développer des projets qui mettraient en valeur les talents d’animateur en stop-motion de Ray Harryhausen.
Suite au succès de l’excellent Le Septième Voyage de Sinbad, Ray Harryhausen et Charles H. Schneer décidèrent de travailler sur une nouvelle version cinématographique de l’oeuvre satirique de Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver. Il y a eu précédemment plusieurs adaptations, dont un court métrage muet réalisé par George Méliès en 1902, un long métrage d’animation russe en 1935 (Le Nouveau Gulliver de Alexandre Ptouchko) et un autre film animé, américain celui-ci, en 1939 (Les Voyages de Gulliver de Dave Fleisher). Et même Mickey a voyagé à Lilliput dans un cartoon en 1934…
Le scénario des Voyages de Gulliver met de côté le conte philosophique pour privilégier un divertissement enjoué et bon enfant, très charmant malgré une mise en scène un peu trop sage et quelques ellipses scénaristiques, et qui reprend très librement la trame du roman : seuls les deux premiers voyages sont conservés (il y a 4 parties dans le livre de Swift), Lilliput et Brobdingnag. Dans la première escale, la plus connue, le docteur Lemuel Gulliver est le géant et sert de médiateur malgré lui dans le conflit saugrenu qui oppose les lilliputiens et les habitants du royaume voisin, Blefuscu.
Lors de sa seconde étape, le rapport de taille est inversé et Gulliver devient minuscule face aux géants de Brobdingnag et aura fort à faire face aux manigances d’un médecin jaloux de ses connaissances scientifiques qui veut se débarrasser de lui.
Les longs métrages estampillés Ray Harryhausen sont principalement connus pour leur bestiaire fantastique, mais ici, et principalement pour un gain de temps, l’animation image par image a été réduite à deux scènes : à Brobdingnag, un écureuil emmène Gulliver dans sa réserve de gland et un peu plus tard, le médecin britannique doit combattre un alligator. La grande majorité des trucages visuels a consisté à restituer les différences de taille par le biais de différentes techniques (incrustations, miniatures, images composites, perspectives forcées…) et ils demeurent dans l’ensemble bluffants pour l’époque.
Dans le rôle-titre, on retrouve l’athlétique Kerwin Matthews, alias Sinbad dans Le Septième Voyage de Sinbad. Parfaitement à l’aise en héros bondissant de ces grandes aventures bourrées d’effets spéciaux, Kerwin Matthews a été ensuite la tête d’affiche de Jack le tueur de géants avant de de troquer ses atours de personnage de fantasy pour un costume et d’interpréter l’agent OSS 117 dans deux co-productions franco-italiennes, OSS 117 se déchaîne et Banco à Bangkok pour OSS 117.
Les Voyages de Gulliver a été adapté en son temps en bande dessinée par un éditeur rompu à ce genre d’exercice, Dell Comics, avec Mike Sekowsky (Justice League of America, Strange Adventures…) aux dessins :