L'HUMANOÏDE (Aldo Lado)

REALISATEUR

Aldo Lado

SCENARISTES

Aldo Lado et Adriano Bolzoni

DISTRIBUTION

Richard Kiel, Corinne Clery, Leonard Mann, Ivan Rassimov, Arthur Kennedy…

INFOS

Long métrage italien
Titre original : L’umanoide
Genre : science-fiction
Année de production : 1979

C’était une époque où tout le monde lorgnait sur son voisin pour reproduire les plus gros succès du moment. Et après 1977, chaque producteur voulait sa Guerre des Etoiles. Aux origines du projet, le réalisateur Aldo Lado, connu notamment pour les gialli Je suis vivant ! et Qui l’a vue mourir ?, avait pour but de réaliser une épopée de science-fiction dans une ambiance très bande dessinée, un truc un peu naïf qui changerait de ses réalisations précédentes sans perdre sa touche personnelle. Mais quasiment toutes ses idées, jugées trop chères par rapport au budget, ont été abandonnées et le scénario en grande partie réécrit. D’après une interview, Aldo Lado avait perdu l’envie de travailler sur le film mais comme il avait signé un contrat et qu’il avait besoin d’argent, il est resté pour essayer de « sauver les meubles »…mais entre essayer et faire, il y a une leçon qu’aurait pu lui enseigner Maître Yoda…mais L’Empire contre-attaque n’était pas encore sorti…

Malgré la bonne volonté d’Aldo Lado, la première mauvaise idée est d’avoir construit le film autour de Richard Kiel. Le bon géant était devenu populaire suite à son rôle de Jaws dans le Bond L’Espion qui m’aimait, personnage repris en 1979 dans Moonraker…mais le placer en tête d’une production n’a fait que souligner encore plus au marqueur indélébile ses limites en tant qu’acteur. Dans les premières minutes de L’Humanoïde, il arrive quand même à faire illusion (surtout comparé à ce qui suit). Kiel joue Golob, un aventurier de l’espace barbu qui voyage en compagnie de son chien-robot Kip. C’est après que ça se gâte…

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Il y a des ersatz de Star Wars qui ont une identité et un style propre tout en cultivant de nombreuses références. C’est le cas de ce grand nanar de Starcrash qui recycle aussi bien Flash Gordon que Ray Harryhausen. Dans L’Humanoïde, il n’y a pas grand chose à sauver. Les premiers plans de La Guerre des Etoiles sont repompés sans vergogne, avec des maquettes nettement moins soignées (le réalisateur et responsable des effets spéciaux Antonio Margheriti a fait ce qu’il a pu avec les moyens à sa disposition et alterne le « pas mal » et le « très mauvais »). L’histoire ne se déroule pas il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine mais dans un futur où la Terre a été rebaptisée Metropolis.

Metropolis est menacée par Lex Luth…euh non, par le Dark Vador local, un mec habillé comme s’il sortait d’une soirée BDSM et qui ne se remet pas d’avoir été évincé du pouvoir par son grand frère, le dirigeant de la planète dont le titre officiel est…le Grand Frère. Pour se venger, Graal (c’est son nom) peut compter sur l’aide de Lady Agatha, une comtesse Bathory de l’espace qui cherche justement le Graal, la jeunesse éternelle, le botox dans les veines, et sur le grimaçant Docteur Kraspin, un savant fou qui a créé une formule pour transformer n’importe qui en humanoïde invincible afin de grossir les rangs des armées des méchants.

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Kraspin teste d’abord son invention sur Golob, qui devient un zombie grimaçant (en perdant sa barbe dans le processus…c’est bien pour faire des économies de rasoir) ce qui augmente le quotient nanar de la chose. Graal ordonne alors à Golob d’aller tuer le Grand Frère…mais son plan ne va pas se dérouler sans accrocs. Car il fallait bien que le film assume de nouveau ses emprunts à Star Wars. Il y a donc un Han Solo (le capitaine de la garde de Metropolis, mollement joué par un Leonard Mann doublé par Pierre Arditi), une Leia (une scientifique campée par la mimi et inexpressive Corinne Clery…mais Lado s’en fout puisque sa caméra s’intéresse surtout à ses formes qu’elle a fort jolies), un Luke (un petit tibétain habillé comme un garçon de ferme de Tatooine), un R2D2 (rappelez-vous du chien-robot). Et libéré de l’influence de Kraspin, Golob rejoint cette fine équipe pour prendre la place de Chewbacca !

Hideux visuellement, L’Humanoïde est une sacrée crétinerie qui n’a pas non plus inspiré Ennio Morricone, le maestro livrant ici une des pires compositions de sa carrière. Dégoûté, Aldo Lado (au générique sous le pseudonyme de George Lewis) a laissé la caméra à son pote Enzo G. Castellari (Les Guerriers du Bronx) pour la bourrine et chaotique scène d’action finale !

1 « J'aime »

Incarnée par Barbara Bach (Anya Amasova dans L’espion qui m’aimait)…

Qui joue avec Richard Kiel dans Moonraker

Décidément, ça en fait des acteurs de films de James Bond dans un même nanar…

Tori.