Voici donc le deuxième tome de Ludwig Revolution, où Kaori Yuki prend une nouvelle fois beaucoup de plaisir à parodier des contes connus.
Le premier chapitre, Rapunzel, reprend l’histoire connue de cette jeune demoiselle gardée prisionnière en haut d’une tour, et qui utilisait sa longue chevelure pour faire grimper ses soupirants auprès d’elle. L’humour, ici assez limité, tourne surtout autour du prince Silvio, bête comme ses pieds, et qui subira à plusieurs reprises les sursauts de colère de Rapunzel, qui a un caractère bien trempé. Néanmoins, la fin de cette première histoire reste très convenue mais satisfaisante.
La deuxième histoire, celle de la princesse Maleen, est beaucoup plus comique, entre les échanges de rôles et la supercherie de la princesse Lara. Cependant, la fin se révèle surprenante et morbide. Un régal.
Dans la troisième histoire, le prince Ludwig se retrouve métamorphosé en… grenouille ! Seul le baiser de la première femme qu’il a croisée après sa métamorphose pourra lui rendre son apparence initiale. Or, il s’agit d’une jeune princesse de la région, nommée Kathrein… une nouvelle fois hilarant, car malgré son apparence de grenouille, le prince reste toujours aussi prétentieux et pervers. La fin de ce chapitre se veut cependant émouvante, avec une Kathrein finalement attachante.
En parallèle dans ce chapitre, l’histoire d’un personnage nommé Henri de fer, et qui connaîtra une fin absolument ridicule, un petit délice d’humour noir.
La dernière histoire de ce tome est de loin ma préférée. C’est aussi l’histoire la plus sombre. L’histoire de deux demoiselles nommées toutes deux Albertina. L’une est brune, l’autre blonde. L’une est la princesse, l’autre la servante. Seulement, qui est qui ? Et quels sont leurs véritables desseins ?
Cette histoire est absolument incroyable, car jusqu’au bout, et à travers de nombreux rebondissements et de vraies ou fausses révélations, Kaori Yuki nous fait douter jusqu’au bout, et révèle son incroyable talent pour entretenir le suspense. Du très grand art.
La fin est résolument tragique, mais cette histoire n’est pas dépourvue d’humour, bien au contraire ! Ainsi, on fera la connaissance d’un prince otaku, qui collectionne des figurines et des photos de jeunes filles en cosplay !
Voici donc pour les histoires. Si les 4 contes traités ici semblent moins connus que ceux du tome 1, Tonkam a eu l’excellente idée d’en proposer les résumés en fin de tome.
Et tout au long de ces quatre nouvelles histoires, on notera de nombreuses références très amusantes. Notamment une sur Death note, mais donc aussi sur le cosplay, etc… je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes.
Certains personnages du tome 1 réapparaissent, et des nouveaux font leur entrée: le jeune demi-frère de Ludwig, d’apparence angélique, et pourtant déterminé à éliminer le prince pour devenir l’héritier. Il embauchera Lisette, notre chaperon rouge tueuse à gages du tome 1, qui essaiera plusieurs fois d’éliminer Ludwig, en vain. Elle cèdera sa place vers la fin du tome à deux tueurs redoutés: Hansel et Gretel…
Notons aussi la réapparition de la sorcière Dorothea, toujours aussi maso, et à la poitrine toujours aussi opulente, et qui suivra désormais le prince dans sa recherche d’une femme à épouser.
Aux niveaux des dessins, d’habitude je ne suis pas du tout fan des dessins de Kaori Yuki, que je trouve trop brouillons et surchargés, mais là je les trouve magnifiques, beaucoup plus réguliers, moins surchargés, et avec une mise et page dynamique.
Ce tome 2 est donc aussi bon que le premier. Entre comique franc, humour noir et drame macabre, ce manga prouve que Kaori Yuki jongle entre les genres avec brio, et elle nous propose des parodies toutes différentes, évitant ainsi tout côté répétitif. Après 2 tomes, je pense qu’on peut dire qu’elle nous sert pour le moment un shojo irrésistible, original, quasiment parfait.
Un énorme coup de coeur.
J’étais tenté de mettre 10/10, mais je baisse la note d’un demi-point, car le papier utilisé par Tonkam est malheureusement d’une qualité très médiocre.