MERLIN L'ENCHANTEUR (Wolfgang Reitherman)

REALISATEUR

Wolfgang Reitherman

SCENARISTE

Bill Peet, d’après l’oeuvre de T.H. White

DISTRIBUTION

Rickie Sorensen, Sebastian Cabot, Karl Swenson, Junius Matthews, Alan Napier…

INFOS

Long métrage américain
Genre : animation/aventures/comédie
Titre original : The Sword in the Stone
Année de production : 1963

En 1938 fut publié le roman The Sword in the stone (L’Epée dans la pierre) de l’anglais Terence Hanbury White, initialement prévu comme une oeuvre indépendante mais qui fera finalement partie d’un cycle de 5 volumes intitulé The Once and Future King (ou La Quête du Roi Arthur dans la traduction française). Pastiche du cycle arthurien se déroulant dans un pays appelé Grimoirie (le nom que White a donné à l’Angleterre), L’Epée dans la pierre chronique les jeunes années du futur roi (alors surnommé Wart…Moustique dans la traduction du dessin animé) auprès de son père adoptif Ector, son amitié et sa rivalité avec son frère adoptif Kay et son entraînement par Merlin, un magicien qui navigue entre présent et futur (ce qui donne lieu à de nombreux anachronismes).
Merlin sait ce que le futur réserve à Arthur et il veut lui apprendre à devenir un bon roi en le transformant en différents animaux (poisson, fourmi, faucon, oie, blaireau)…chaque transformation amenant une leçon qui préparera le garçon pour sa vie future.

Séduit par cette histoire et par son potentiel pour une adaptation en film d’animation, Walt Disney acheta les droits cinématographiques du livre en 1939. Suite aux nombreux projets de la compagnie, le développement durera une vingtaine d’années, avec la création des premiers story-boards remontant à la fin des années 40. C’est sous l’impulsion de Bill Peet, scénariste maison depuis Pinocchio que le projet reçut finalement le feu vert de Disney en 1960. Merlin l’Enchanteur fut d’ailleurs à l’origine d’un petit conflit au sein du studio puisque une partie des Neuf Sages (les Nine Old Men), le noyau dur des animateurs de Disney (ceux qui étaient là dès le début), avait passé des mois à dessiner des storyboards pour un film sur le coq Chantecler, le personnage du roman de Renart.
Mais au final, c’était Walt qui avait le dernier mot et les vénérables animateurs durent abandonner leur idée pour travailler sur Merlin.

L’un des Neuf Sages était l’américain d’origine allemande Wolfgang Reitherman, qui débuta en tant qu’animateur sur les cartoons des années 30. Dans les années 60 et 70, il fut le principal réalisateur des longs métrages d’animation Disney : en équipe pour Les 101 Dalmatiens, Winnie L’Ourson et Les Aventures de Bernard et Bianca et en solo pour Merlin L’Enchanteur, Le Livre de la Jungle, Les Aristochats et Robin des Bois (il était d’ailleurs très rare à l’époque qu’un seul réalisateur soit crédité).

Au scénario, on retrouve donc Bill Peet, qui avait notamment travaillé sur Dumbo, Pinocchio, Cendrillon et Alice au Pays des Merveilles. Ce fut le dernier projet qu’il développa pour Disney puisqu’il claqua la porte pendant la production du Livre de La Jungle pour devenir écrivain et illustrateur de livres pour enfants.
Pour Merlin l’Enchanteur, il décida de simplifier la structure narrative du roman pour une intrigue plus directe, en faisant le tri parmi les éléments de l’oeuvre de T.H. White. Les leçons de Merlin furent ainsi réduites à trois transformations (poisson, écureuil, oiseau) et le comique fut accentué (le côté un peu tête en l’air de Merlin; la dynamique de ses rapports avec son hibou, le savoureux Archimède; les anachronismes…) , mais sans oublier les aspects les plus dramatiques du récit (comme l’épisode toujours aussi touchant de la femelle écureuil).

Dans les années 60, les efforts des studios Disney se portèrent de plus en plus vers les longs métrages en prises de vues réelles et la télévision, ce qui explique notamment que seuls 3 classiques de l’animation furent produits pendant cette décennie (Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur et Le Livre de la Jungle). Le budget de ces films fut aussi revu à la baisse et Merlin L’Enchanteur dut par exemple recycler quelques éléments d’animation de La Belle au Bois Dormant (1959).

Mais cette décision économique n’empêcha pas les animateurs de Disney d’exercer pleinement leur talent et de livrer des séquences d’animation aussi magiques que dynamiques (rythmées par de sympathiques et entraînantes chansons), qui culminent dans l’affrontement de magiciens entre Merlin et son ennemi Madame Mim, une petite merveille pendant laquelle les deux antagonistes multiplient les métamorphoses tout en conservant leurs caractéristiques (couleur bleue, barbe et lunettes pour Merlin; couleurs roses et pourpres et cheveux en bataille pour Madame Mim).

Ces éléments font que Merlin L’Enchanteur garde encore maintenant tout son charme. Ce fut aussi le dernier dessin animé entièrement produit du vivant de Walt Disney, qui mourut pendant le développement du Livre de la Jungle. Bien qu’il ne l’ait jamais su (en tout cas, c’est ce qui se dit), Walt servit de modèle à Bill Peet pour Merlin, qu’il voyait aussi bien l’un que l’autre aussi ergoteur et irascible, que très intelligent et habile joueur.

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Raaaah, mon premier Disney ? En tout cas, il a une place spéciale dans mon petit coeur !

Je n’ai pas vraiment de Disney préféré, mais celui-ci fait partie de ceux que je regarde toujours avec autant de plaisir que la 1e fois… même si je connais par coeur les chansons et certaines répliques.
Mais cela ajoute au plaisir de se dire « il va y avoir telle scène maintenant »…

Ma mère va fêter ses 94 ans et sa scène préférée est celle où Archimède s’étouffe de rire après la destruction de la maquette d’avion de Merlin.
Moi, c’est le début avec ce malheureux loup famélique qui essaye vainement de croquer Arthur… et le combat de magicien!

Ahhh, Merlin !!! L’un de mes préférés avec Robin des bois !!
Il y a tellement de scènes géniales, la vaisselle qui se fait toute seule, les 3 transformations (snif miss écureuil), le combat de magiciens, la sortie de l’épée dans la pierre, Archimède, bref un délice que ce dessin animé !
Merci Doc !

C’est vraiment l’un des plus mauvais films Disney que j’ai eu l’occasion de voir. Petit ou grand, je n’ai jamais réussi à rentrer dans le film, je trouve qu’il ne s’y passe presque rien et que tout finit trop vite, qu’il n’y a pas de réelle confrontation… Non sincèrement je ne lui trouve rien de bien excitant et c’est toujours avec le même ennui que je le regarde.

@Kazuyuki : tu es né plus de 40 ans après que ce dessin animé soit sorti, ton enfance se base sur des DA bien plus dynamiques et techniquement bien mieux fait, forcément tu es moins réceptif à Merlin, tes références sont plutôt Le Roi Lion, Aladdin ou Hercule, et encore…

1963 ! Je ne le pensais pas aussi vieux!
Je suis d’accord avec FrEaK, Kazuyuki tu es nés trop tard pour réellement pouvoir l’apprécier à mon avis. Il n’a pas que des qualités mais il représente toute une partie de ma jeunesse également.

Je l’ai revu il y a quelques semaines et j’avoue que je n’avais presque plus aucun souvenir. Du coup, j’ai eu le même ressenti que Kazuyuki Asai. La magie opère si on l’a vu étant petit je pense, sinon, les dessins animés de cette époque n’ont pas la même saveur à mon sens.

La rencontre entre Merlin et miss écureuil restera l’une de mes scènes de préférées tout Disney confondu ! J’en ris rien que d’y penser :slight_smile:

Madame Mim par Heather Theurer :

Dave Perillo :

Dave-Perillo_SwordInStone

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