MINDHUNTER (Saisons 1-2)

Voici le premier teaser de Mindhunter la nouvelle série produite par David Fincher pour Netflix. Inspirée par le livre Mind Hunter: Inside FBI’s Elite Serial Crime Unit, la première saison sera mise en ligne en octobre.
Les 10 épisodes ont été réalisés par David Fincher (les deux premiers et le dernier), Asif Kapadia (Amy, Senna), Tobias Lindholm (A War, A Hijacking) et Andrew Douglas (The Amityville Horror, U Want Me 2 Kill Him?)

CREATEURS

David Fincher et Joe Penhall

DISTRIBUTION

Jonathan Groff, Holt McCallanay, Anna Torv, Hannah Gross…

INFOS

Série américaine
Genre : drame/thriller
Mise en ligne : octobre 2017
Format : 10 x 60 mn

Le teaser :

Intrigant. (Et puis, tout ce qui porte la marque de Ficher vaut le coup…)

Merci de la découverte, je note pour octobre, donc.

La bande-annonce :

Série renouvelée pour une seconde saison.

Les échos pour cette première fournée sont plus qu’élogieux : je vais voir ce que ça donne…

Série renouvelée pour une seconde saison.

Vu la première moitié de la saison : c’est de très très haut vol, probablement l’une des meilleures fictions jamais produites sur le sujet du « profilage ». Je reviens en dire un mot à la fin de la saison, mais à ce stade, que ce soit au niveau du jeu, des dialogues, de la réalisation ou du concept global, c’est vraiment très impressionnant.

j’ai trouvé la fin molle justement. J’étais comme toi au début puis j’ai un peu voir beaucoup déjanté. Sauf sur le dernier épisode.

J’ai lu à droite à gauche des avis similaires au tien, cette idée de dernière ligne droite faiblarde. J’ai pas trouvé pour ma part, même si j’avoue avoir préféré la première moitié de la saison ; ceci dit, c’est plutôt pour des raisons thématiques.
En effet, il me semble que la saison marche sur deux jambes : l’idée du comportementalisme (avec des échos absolument fascinants entre les interviews avec les serial-killers et les dialogues « de tous les jours », au cours desquels on se met à repérer les ficelles des rapports de force), et celle du métier dévorant qui impacte la vie intime. Selon le vieil adage de Nietzsche, « quand tu contemples l’abîme, n’oublie pas que l’abîme te contemple en retour », ou quelque chose comme ça. Ce deuxième axe occupe la dernière partie de la saison : c’est intéressant, mais moins original que le premier axe. On voit ça dans des séries bien moins intéressantes que ce « Mindhunter », ce qui ne signifie pas que ce soit mal fait ici ; c’est juste moins « frais ».
Cet axe accouche quand même d’un épisode final à la conclusion assez glaçante, même si les enjeux dramatiques ne sont bizarrement pas très élevés. « Mindhunter » ne se détache jamais d’un certain naturalisme qui est l’une de ses principales forces.
Une sacrée réussite. J’en parlerai plus longuement très vite (à la radio).

La saison 2 de Mindhunter sera composée de 8 épisodes. Et voici les réalisateurs :

  • 2 épisodes par David Fincher
  • 2 épisodes par Andrew Dominik (L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford)
  • 4 épisodes par Carl Franklin (House of Cards, The Leftovers…)

La saison 2 sera disponible sur Netflix le 16 août.

Oh la bonne nouvelle.

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Vu les quatre premiers épisodes de cette saison 2, et je dois dire que « Mindhunter » m’impressionne toujours autant.

Et pourtant, on pourra relever quelques différences de traitement entre cette saison et la précédente (à ce stade tout du moins) : les rôles respectifs des deux membres principaux du BSU semblent inversés, avec un Tench sur le devant de la scène (très nettement) et un Ford en retrait, et très « affaibli » par le final de la saison précédente ; même les serial-killers semblent avoir « mutés » : pas de génies du mal à la Ed Kemper, place à des bras cassés aussi limités que dangereux, hélas.
La série semble également tracer un peu plus, et se livre volontiers à l’exercice de la série « feuilletonnante » (cf. à ce titre la vie sentimentale du Dr Carr, ou le surprenant cliffhanger de l’épisode 4, qui semble un peu grossier dans un premier temps dans sa volonté de tracer un parallèle entre vie privée et vie professionnelle, mais qui s’avère à la réflexion un joli coup), mais n’en perd quand même pas son cachet particulier.

Série anti-spectaculaire par excellence, « Mindhunter » est un petit bijou de story-telling / mise en scène (Fincher réalise les 3 premiers épisodes sur 9 finalement au lieu de 8 annoncés initialement, et c’est Andrew Dominik qui met en boîte le quatrième : excusez du peu) : c’est là que la patte de Fincher se fait sentir. Adepte d’une mise en scène « voyante » sur des films aussi éblouissants visuellement que vains comme « Panic Room », le réalisateur américain, depuis au moins « Zodiac » (et plus encore « The Social Network ») se passionne pour la mise en scène des dialogues et explore ce bon vieux dispositif du champ/contre-champ ; ça pourrait sembler chiant comme la pluie, c’est tout le contraire. Incroyablement précis, le montage et la direction d’acteurs concourent à cette impression grisante que tout est fait pour que le spectateur capte tout ou presque au cours des nombreux échanges dialogués du show : non-dits, sous-entendus, ruses de sioux, etc… Toutes ces nuances nous sont perceptibles grâce à la précision diabolique de la réalisation.

Une série vraiment exceptionnelle, quasi-définitive sur le sujet (dans une veine très différente, presque aux antipodes en fait, d’un « Hannibal », autre chef-d’oeuvre télévisuel consacré aux tueurs en série).

Je voulais pas commencer la saison 2 faute à une saison 1 que j’ai trouvé un poil molle, mais en fait si et j’ai commencé, et je suis d’accord avec ce que dit Photo

Tiens, Kab, toi qui avait surtout trouvé la deuxième moitié de la saison 1 molle du genou, tu devrais ici trouver ton compte, puisque la deuxième partie de cette saison 2 (les 4 derniers épisodes, tous réalisés par le vétéran Carl Franklin) est précisément ce que le show a proposé de plus nerveux et prenant depuis ses débuts.
Logique, puisque ce moment du récit propose une bascule fondamentale dans la dynamique du show : finies les dissections de crimes a posteriori et bonjour le travail de terrain ; Ford et Tench sont là pour empêcher de nouveaux crimes et enquêter de façon pratique et non plus théorique.

Cette dernière ligne droite de la saison est formidable, haletante et ultra-prenante ; elle fait penser à un glorieux prédécesseur dans la filmo de Fincher, à savoir son chef-d’oeuvre « Zodiac », auquel on pense vraiment, jusque dans la conclusion très ambigüe du dernier épisode (il y aurait beaucoup à dire là-dessus).
La série est toujours aussi magnifique sur le plan visuel (si la saison est très « égale » de ce point de vue, les trois premiers épisodes signés Fincher sortent quand même du lot), et se permet un commentaire complexe et non manichéen sur la question « ethnique » aux Etats-Unis, passé semi-fictif et présent « réel » se répondant de manière troublante.

Seul bémol à mes yeux : il y a quelques intrigues secondaires étonnamment mal foutues et/ou avortées, ce que la saison 1 ne proposait pas il me semble. Si tout ce qui tourne autour de Tench (définitivement LE perso principal de cette saison) est plutôt abouti en la matière et résonne évidemment avec les thématiques du show, ce qui concerne les amourettes du Dr Carr semble plus anodin et concourt simplement (et volontairement je crois) à la rendre plus antipathique encore qu’elle ne l’était. Plus surprenant encore, les crises de panique de Ford, passés les deux premiers épisodes, semblent purement et simplement passer aux oubliettes…

Un bémol tout à fait bénin, pour être franc, tant j’ai pris plaisir à suivre cette saison qui confirme tout le bien qu’on pouvait penser de cette formidable série.
Mention spéciale à l’apparition tant attendue de Charles Manson (interprété par Damon Herriman, qui joue dans le dernier Tarantino le rôle de… Charles Manson ; il est bien plus convaincant ici), très documentée à ce que je puisse en juger (le coup de la chaise, véridique), et qui présente bien toutes les facettes (nombreuses) d’une affaire éminemment complexe sur le plan du droit et de la « vérité ».