Eh bien, quel foutage de gueule !
Si ça c’est le film de l’été, on est mal barré.
Il y a un truc que j’aime au cinéma : que l’on fasse confiance à l’intelligence du spectateur.
Et là, le spectateur, on le tient par la main comme un gosse peu lumineux.
Les personnages passent leur temps à expliquer l’action. Parfois deux fois de suite, au cas où on n’aurait pas compris les deux premières fois.
Rebecca Ferguson - qui brillait dans le film précédent par son magnétisme, la subtilité de son jeu et se révélait être un superbe pendant sombre et féminin d’Ethan Hunt - se contente ici de passer les plats à Tom Cruise, en mode out of character. Et elle est comme le spectateur. Elle ne comprend pas vite.
Sean Harris était joliment servi dans le film précédent et n’avait pas besoin d’expliquer ses motivations à tout bout de champ pour gagner en épaisseur. Au contraire. Là, il fait avec le peu qu’on lui donne, le pauvre.
Henry Cavill aurait dû se raser la moustache. Elle ne lui sert pas à grand-chose. Il ne démérite pas, mais faut qu’il lise les scénarios avant de signer. La gestion de son personnage est d’un chaotique…
Alec Baldwin a maigri. Son jeu aussi. Il reproduit l’exploit de Marion Cotillard dans vous savez quoi.
J’absous Simon Pegg. C’est un acteur avec une boussole, qui réussit à rester égal de film en film même quand on ne l’aide pas.
Et Tom Cruise…
Bon, j’aime l’acteur (l’homme un peu moins). Mais s’il veut faire dans l’autoglorification, ce sera sans moi.
Je suis content pour lui qu’il fasse ses cascades, qu’il ait appris à courir en 2006 et qu’il n’ait pas oublié depuis, qu’il ait pris des cours de pilotage rien que pour ce film. C’est très bien. Mais là, on frise le grotesque. Le fight final entre lui et je-ne-dirai-pas-qui, avec un Hunt qui jure comme moi derrière mon clavier quand je n’arrive pas à aligner deux touches… non mais, au secours. Comment peut-on encore écrire une scène comme celle-ci aujourd’hui, dans un film d’action qui veut placer la barre haut ?
Enfin, c’est quoi ces bad guys français et unidimensionnels qui se téléportent pour coller au cul des héros ? On n’est pas dans un Star Trek ni dans un Besson !!!
Franchement, ça, le meilleur Mission Impossible ?
On en est loin. Les trois précédents étaient nettement au-dessus, chacun dans leur style.