MISTER MIRACLE #1-12 (Tom King / Mitch Gerads)

C’est surtout que chez lui, ça semble être devenu un tic, voire une béquille. Un effet superficiel avec beaucoup de creux derrière. Un systématisme changé en coquetterie.

Jim

Il n’y a pas que le gaufrier : la « caméra » fixe participe également du truc.
On a un angle de vue qui ne change pas, dans un découpage qui ne bouge pas. Le genre de truc qui devient vite lassant, à mon avis, même si c’est très clairement volontaire.
Ou alors, il n’avait plus qu’un seul décor, alors tous se déroule devant ce dernier ! ~___^

Tori.

Aujourd’hui, je me suis lancé, avide, sur ce Mister Miracle #2, après mon avis si positif sur le premier.
Toujours par Tom King et Mitch Gerads, donc. Le début de la guerre New Genesis/Apokolips après la mort (?) de Highfather, le trouble intense de Mister Miracle et son impression que la Réalité se dérobe, qu’il lie à sa récente tentative de suicide (se défier d’échapper à la Mort pour échapper à l’ennui et, surtout, à la pression d’être le fils légitime de Highfather, sacrifié pour être élevé par Darkseid pour une paix impossible) - mais qui pourrait sûrement venir de son ennemi.
Après ma lecture, l’avis est toujours positif - mais pour d’autres raisons.

Si le #1 était surprenant, troublant, intriguant, excitant, l’impact du #2 est moindre (moins d’effet de surprise) ; et, surtout, ce numéro se concentre encore sur l’intimité de Scott (et un peu de Barda, aussi), tout en l’intégrant à la grande guerre. Ici, c’est bien le rapport de Scott à ses camarades New Gods qui est interrogé, sa place dans ce monde, dans cet affrontement.
Lui, le fils de New Genesis élevé sur Apokolips - lui, l’héritier de Highfather dressé par Darkseid et ses sbires. De quel côté est-il ? Chez qui se reconnaît-il ? Au final, même si on a été élevé par de « mauvaises » personnes, ne les aime-t-on pas plus, naturellement, que les « bonnes » qui nous ont abandonnées ? Et son opposé, celui qui a subi le même traitement mais a mieux hérité au change, que faire quand celui-ci vous éclabousse de son arrogance… et prend votre place ?
Tom King pose ces questions de manière directe, mais joue habilement sur l’interprétation de la Réalité, voir la folie de Scott (on peut s’interroger, en effet, s’il n’est tout simplement pas devenu dément). C’est intéressant, encore, car l’ampleur de la mythologie créée par Kirby pourrait penser qu’on filerait vers une narration basée sur l’ampleur de l’affrontement, mais l’auteur choisit encore l’intimité - et ça fonctionne.

Tom King pose de très intéressantes questions, ici, tout en travaillant une ambiance âpre, aride, sale, désespérée et même désespérante ; on sent que rien de bon ne peut sortir de tout ça, que tout est trop corrompu et dégueulasse.
Les dessins étant au diapason, avec néanmoins une atmosphère plus « uniforme » que le #1 qui allait un peu partout, tout fonctionne toujours - et donne envie de lire la suite, même si la puissance du premier y est un peu moins.

Toujours surprenant (je ne m’attendais pas à une telle interrogation sur/dans Scott), troublant (les questions posées sont bonnes, les réponses difficiles), intriguant (je pensais que King embrayerait sur l’impact montant de Darkseid, non), excitant (car j’ai hâte de lire le prochain)… oui, vivement la suite, encore !

Oui, je trouve cette approche jusqu’au-boutiste assez stérile, moi aussi. Après, faudra lire. Mais ça m’avait déjà gêné un brin sur ses Omega Men. Et moins sur Vision, bizarrement : sans doute n’avait-il pas poussé le truc aussi loin.

Jim

ça fait plusieurs fois que je le dis … mais je me demande quand même s’il n’est pas à l’aise avec la mise en scène !

Personnellement, je suis hyper emballé. Et encore plus avec cet épisode 2.

Après le huit-clos terrible du un autour des premières pages, je dois dire que j’ai été surpris du ton guerrier du Personnage qui se révèle être un soldat exceptionnel. Lui qui fuit la mort, j’ai l’impression qu’il essaie de fuir la vie depuis les premières pages!

Ses « For Genesis », ses combats acharnés contre les meutes de Darkseid, c’est une première pour moi. Dans la série de Kirby, il est prisonnier de son destin d’orphelin exilé et doit se battre contre des machines distillant la mort certaine.

Là, son retour sur New Genesis, ses combats à n’en plus finir, son humour de couple, donnent au Général Scott Free une dimension de guerrier noble, fidèle et terriblement puissant.

Ce qui m’a impressionné aussi, c’est l’intrigue autour de la Mort de Highfather et la redistribution des cartes sur new Genesis. Le traitement d’Orion par King est assez savoureux. Dans ses interviews, il évoquait Game of Thrones et à la lecture des pages superbes (bien meilleurs que le un), il en est clairement question à tous les niveaux.

Enfin, vous évoquiez ses tics. Peut-être, sûrement, mais ça fait partie de lui. Lorsque je lis ses Batman, il est capable de sortir une narration chiadée en forme de repas entre Riddler et le Joker en neuf plats. Ce mec est fou.

La série est hyper puissante. Je garde ma piécette sur un possible Eisner. :wink:

MISTER MIRACLE #3
U.S. Price: $3.99
On Sale Date:
Oct 11 2017
The groundbreaking new series from the creators of The Sherriff of Babylon and BATMAN #14-15 continues. The insanity of war is the insanity of Mister Miracle. Darkseid and Orion’s forces clash violently on the battlefields of New Genesis. Stained with blood and glory, the New Gods fight on. As they move closer to victory, Scott and Barda begin to see that every step forward leads them into a deadly trap. Where do you run when the path ahead is your enemy’s triumph and the path behind is your family’s defeat?

Source : www.cbr.com

Hate d’avoir ça en VF

Tom King et Mitch Gerads sortent leur Mister Miracle #3, et je suis encore une fois sous le charme de cette saga déconnectée de l’univers DC, mais d’une pièce rare et d’une ambition à la fois gigantesque et intimiste.

Après deux épisodes percutants, le premier notamment par son début, le second notamment par sa fin, ce troisième numéro reprend ce principe de jeu de tennis, avec une percussion dès le début.
Sans spoiler, King utilise un vieux truc de scénariste, utiliser la voix-off de Scott Free qui raconte une histoire à priori déconnectée des événements de l’image, mais qui se rejoignent sur le principe ; et si le principe est déjà vu, il fonctionne et surtout sert admirablement un double propos fort, que ça soit sur l’acte de guerre abominable et la réflexion en voix-off qui souligne l’extrémisme d’Orion. Terrible.
La suite permet de souligner alors le caractère et le naturel de Scott Free, qui s’échappe littéralement - il fuit, encore et encore, pour oublier et tenter de s’offrir une autre vie, une autre chance. Si le personnage a toujours été un artiste de l’évasion, King en profite ici pour non pas valoriser cette échappée continue face à la mort, mais pour indiquer que Scott Free peut apparaître comme un lâche, un faible incapable de tenir son statut et ses responsabilités ; pertinent, d’autant plus que le héros tente d’agir comme tel - et le final est surprenant et choquant, car il doit être interprété.

Fort, encore, surtout pour son introduction et ce que King veut dire sur le naturel de l’homme derrière l’artiste de l’évasion. Avec des pistes, des indices, un rythme lent mais terrible (une longue descente vers l’horreur, irrémédiable), une ambiance étouffante (bravo à Gerads et aux couleurs si étranges, le style est idéal), Mister Miracle #3 m’a encore convaincu en m’intriguant et me troublant.
Vivement la suite !

It’s the trial of Mister Miracle! Orion and Lightray are convinced that Scott has become infected with Anti-Life and is working against them to bring down New Genesis. Scott must succumb to their interrogation and physical challenges to prove he’s not what they say he is…but how do you speak truth to people who don’t want to believe?

Mister Miracle #4
DC Comics
Written by: Tom King
Art by: Mitch Gerads
Available 11/08

Source : www.thegww.com

Toujours passionnant, ce Mister Miracle #4. Passionnant et terrifiant.
Clairement, ceux qui n’ont pas adhéré aux trois premiers numéros ne seront pas intéressés, ici, et ne seront pas emportés ; Tom King a déjà dit et montré ce qu’il veut faire ici, et ceux qui n’y adhèrent pas ne seront pas plus convaincus. Moi, j’adhère, j’adore.
Avec un style que ne renierait Brian Michael Bendis, dans un numéro fait quasiment uniquement par un immense dialogue entre Orion et Mister Miracle, où Mitch Gerads reproduit plusieurs fois les mêmes plans, on pourrait croire que le tout se lit vite, que c’est bâclé, facile et creux ; on aurait tort.

Orion est désormais le Highfather, le berger des New Gods ; et si Izaya, son père adoptif et père naturel de Scott Free (dont on rappelle intelligemment qu’il ne s’agit pas de son vrai nom, vrai nom qui ne lui a jamais été donné…), était le berger bon, doux et généreux, Orion est le berger totalitaire, qui hurle, qui menace, qui sanctionne. Qui frappe.
La métaphore totalitaire est définitive, et la haine entre les deux « héritiers » d’Izaya est évidente ; elle transpirait déjà avant, elle éclate ici. Et c’est fort.
Avec cet interrogatoire étouffant, terrible, abominable, des indices constants sur l’implication de Darkseid (qui n’apparaît jamais, mais dont la présence, terrible, couve à chaque numéro ; très fort d’avoir Darkseid en menace principale, mais jamais vue, ça n’en rendra le panel de son arrivée que plus percutante, assurément), une atmosphère puissante… oui, Mister Miracle #4 est encore une réussite.

Très, très belle proposition de Tom King sur les New Gods, où il prouve qu’il a très bien compris le principe des personnages et notamment de Mister Miracle (ce principe abandonné, sacrifié, qui ne cesse de fuir et s’échapper pour tenter de vivre avec ce drame initial, irréparable), mais aussi d’Orion (s’il est haïssable, le rejet de sa filiation et son envie, sa jalousie d’être l’héritier légitime d’Izaya sont évidents), de Big Barda (parfaite) et des autres, tout en menant une intrigue dense, pas à pas.
Avec des dessins toujours solides, une ambiance graphique saisissante, j’adhère, j’adore toujours. Vivement la suite.

Ralalal tu donnes envie, mais vu ce que tu dis, la série est bien dans la continuité non ?

Non, je ne pense pas.
D’une part, on a quand même la mort de Highfather, du massacre terrible, et la fameuse guerre Apokolips/New Genesis en « live » ; de l’autre, les looks des personnages sont classiques alors que la dernière apparition des New Gods « en continuité », dans Hal Jordan & The Green Lantern Corps, les voyait avec des looks récents.
Je pense que le Mister Miracle de King/Gerads est dans sa propre continuité, et c’est très bien comme ça !

Le Quatrième Monde est un peu à part donc il est vrai que niveau continuité, on repassera. Mais ce n’est pas bien grave.

Par contre, je rejoins BW sur la vision de Tom King du Quatrième Monde. Il y ajoute juste la violence brute des coups et des mots. Ca rend du coup New Genesis très réel et beaucoup moins idyllique que Kirby le montrait. Son Orion est terrifiant, par exemple.

Abominablement tyrannique, oui.
Mais j’ai cru déceler, entrevoir une petite porte, dans ce dernier numéro si anxiogène ; cette impression, fugace et réelle, qu’Orion se comporte ainsi car il ne supporte guère d’être le fils de Darkseid. Véritable démon élevé au Paradis, élevé au rang d’archange malgré sa nature, il prend la suite d’un dieu bon et généreux, pour affronter le diable, son père ; au fond, Orion sait qu’il n’a pas sa place ici, qu’il est l’ennemi infiltré, le traître potentiel - l’impur.
Il sait que Scott Free, celui qu’on peut considérer si parfait, si pur qu’il a survécu à Apokolips sans être sali, qui est si meilleur que lui qu’il refuse le Pouvoir et sa lignée… bref, Orion sait que Scott est plus légitime, plus aimé, mais qu’il refus de mener.
Alors Orion mène. Orion tente, en sachant qu’il n’est pas digne ; ce qui crispe. Ce qui énerve. Ce qui pousse aux actes terribles.

Je me fais peut-être des idées, mais j’ai entrevu ça, dans le #4, en faisant écho aux autres numéros.
Et j’adorerais avoir raison - j’adorerais que King aille vers ça. Vers un Orion terrible, monstrueux… mais qui se sent forcé de l’être, pour être à une hauteur qu’il juge inatteignable.
Je trouve ça fort et passionnant.

MISTER MIRACLE #5

Written by: Tom King.

Art by: Mitch Gerads.

Cover by: Nick Derington, Mitch Gerads.

Description: How do you spend your last night on Earth? Why, with the one you love, of course! Having been condemned to death by the new Highmaster, Mister Miracle is going to have to return to New Genesis for his execution. Before he does, he and Big Barda go on one last date. But if Scott Free truly is infected by Darkseid, as Orion says, you can bet some dark force will intervene-only to what end?

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: Dec. 13.

Source : www.comicscontinuum.com

Après un #4 sous forme d’un huis-clos étouffant et plein d’une tension qui s’élève jusqu’à éclater, Mister Miracle #5 prend un chemin opposé - peu de dialogue, là où le précédent n’était que cela ; beaucoup de mouvement ; et une émotion terrible, brutale, absolue, concentrée désormais le couple de Barda et Scott.
Et c’est beau.

Tom King me prouve, déjà, sur Batman qu’il sait très bien caractériser ses personnages, évoquer leurs émotions et créer de l’interaction ici ; il reproduit, avec brio, cette gestion de la caractérisation et du sentiment, en centrant désormais sur le couple phare des New Gods.
Pour mémoire, dans le #4, le tyrannique Orion condamne Scott à mort ; le #5 montre comment Barda et Scott gèrent ça, comment ils passent les dernières heures de Mister Miracle. Et c’est beau, oui.

Avec peu de dialogue, mais beaucoup de discours philosophique d’un Scott qui tente d’échapper à l’horreur de sa situation et à ses conséquences en blablatant et en tenant de s’occuper l’esprit, le numéro parvient à montrer toute la détresse des personnages, même si elle s’exprime différemment.
Si Miracle, donc, se perd directement dans des activités qui l’empêchent de penser, de réfléchir, Barda s’abandonne, elle. Via plusieurs moments intenses, dans la sensualité et le sexe mais surtout dans des échanges sincères entre deux êtres si différents, si divergents, mais animés d’un amour sincère, Tom King parvient à me faire croire à ce couple - à cet amour impossible et improbable.
Et c’est beau, définitivement.

Avec un final prenant, terrible, en écho au début ; avec un final qui est presque jouissif, qui prépare sûrement du grandiose, King réussit encore à très, très bien mener sa série. Grâce à un Mitch Gerads en forme, même s’il a moins ici l’occasion de briller, cela rend ce Mister Miracle #5 encore passionnant, intriguant, et définitivement l’une de mes lectures préférées.
En outre, et cela sûrement à réévaluer plus tard, mais il y a définitivement un sous-texte sur les t-shirts de Mister Miracle (je n’ai plus tout en tête, mais ici il a Flash alors qu’il court après le Temps, ce n’est pas anodin) ; et les différents moments où l’image « vibre » auront sûrement du sens plus tard, quand Darkseid cessera de n’être qu’une ombre pour apparaître définitivement.
Passionnant, oui. Et riche, surtout !

Question con mais toute la série est construite visuellement sur le gaufrier 9 cases ?

À part les quatre premières pages du tout premier numéro, oui (et une autre page du même numéro, intégralement noire à l’exception de la mention « Darkseid is. » en son centre).

Mister Miracle #6

The hit miniseries reaches the emotional conclusion of its first arc! Scott Free returns to New Genesis to face his punishment, but instead finds the whole world has been flipped upside down. Mister Miracle and Big Barda battle their way through monsters and New Gods to get to the Highfather, but once they reach Orion’s throne room, they learn that the war against Darkseid has taken a bloody turn.

Written by: Tom King
Art by: Mitch Gerads
Cover by: Nick Derington
Variant cover by: Mitch Gerads

U.S. Price:
3.99
On Sale Date:
Jan 10 2018

Source : www.syfywire.com