MOON KNIGHT : les grands moments

Le quatrième Annual de Marvel Team-Up est souvent oublié dans la bibliographie de Frank Miller : pour cause, le dessin est assuré par quelqu’un d’autre, à savoir Herb Trimpe.

Trimpe est donc le premier dessinateur pour lequel Miller écrit, avant Bill Sienkiewicz, avant Dave Gibbons, avant Geoff Darrow, avant Simon Bisley… Le scénariste de Daredevil lui écrit un récit simple, à la sauce Marvel, avec une voix off complice. D’une certaine manière, c’est nettement plus classique que les Daredevil qu’il signe à l’époque. Sans doute tente-t-il de se mettre à la portée de son illustrateur. On peut également imaginer qu’il se sente un peu moins à l’aise maintenant qu’il doit transférer ses idées vers quelqu’un d’autre.

L’intrigue voit revenir le Purple Man, dont le pouvoir consiste à contrôler les actions d’autrui en leur parlant. On reconnaît le style de Miller à certains dialogues laconiques, à certaines hésitations vocales (les balbutiements de Spidey, qui sort de son hypnose, semblent anticiper les voix off du Dark Knight, par exemple).

Le scénariste fait intervenir différents héros urbains : Spider-Man, bien entendu, pilier de la série, Daredevil dont il est l’auteur, Power Man et Iron Fist qu’il connaît aussi pour les avoir fait venir dans la série de l’Homme Sans Peur, et Moon Knight. Autant de personnages qu’il fait virevolter sur les toits. Bon, dessiné par Herb Trimpe, c’est pas tout à fait la même chose.

Les deux héros à louer sont l’occasion de quelques scènes d’action, dont une pleine page consacrée à Luke Cage.

Moon Knight, quant à lui, apparaît bien entendu de nuit, fidèle à ce que l’on connaît de lui. Cela permet également de rythmer l’Annual en consacrant différentes scènes à chacun des justiciers, dans l’attente d’une scène finale où ils agissent de concert.

Une séquence où les héros font face au Purple Man. Et c’est Moon Knight qui tire son épingle du jeu puisqu’il parvient à résister aux ordres mentaux du vilain, sur le point de tuer Daredevil, puis à l’assommer.

On découvre que le Chevalier de la Lune a utilisé des dispositifs auditifs qui le protègent de la voix du criminel, empruntés à un homme qui a tenté d’abattre ce dernier. Miller ayant à nouveau séparé les héros (Spidey et les deux mercenaires s’occupant d’une foule contrôlée par leur ennemi), il met en valeur son justicier aveugle fétiche et le « Batman blanc de Marvel » à l’occasion d’une poignée de mains que l’on peut rétrospectivement lire comme une réflexion de l’auteur sur les super-héros urbains.

Jim

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