MOON KNIGHT : les grands moments

SPECTACULAR SPIDER-MAN #22-23

Un an après sa dernière apparition auprès des Défenseurs (d’après la couverture), Moon Knight refait donc surface en septembre 1978, dans les pages de deuxième série solo (de ce moment) du célèbre Monte en l’air de Marvel.

Moon Knight tente d’empêcher le meurtre d’un mafieux repenti, mais la Maggia « ressuscitée » n’aime pas les balances, et si le Chevalier de la Lune ne peut pas sauver le repenti, ni en apprendre plus sur l’organisation criminelle, il apprend de lui que celle-ci sait tout de lui … grâce au Roi Conquérant. En effet, ce dernier a donné toutes ses identités secrètes à la Maggia, et c’est en s’attendant au guet-apens qu’il se rend en tant que Jack Lockley, le chauffeur de taxi, dans son bar habituel qui lui permet d’en savoir plus sur ce qui se passe dans les rues.
Evidemment, des malfrats cagoulés l’attendent et grâce à l’arrivée impromptue de l’Araignée, Lockley arrive à s’éclipser pour remettre son costume de Moon Knight et surtout poursuivre un fuyard. Et alors qu’il le tabassait pour obtenir des informations sur la Maggia, Spider-Man s’attaque au justicier, pensant qu’il voulait tuer le mafieux. Ce dernier profite de la bagarre entre héros pour appeler son QG et arrive un vilain, qui sépare violemment les deux héros : Cyclone !

Bill Mantlo, qui était devenu le scénariste régulier de la série, après quelques alternances, semble bien avoir fait ses devoirs concernant le Chevalier de Lune, ou du moins avoir lu les Marvel Spotlight qui concernent le personnage. Si l’auteur exploite lui aussi l’avatar du chauffeur de taxi, il n’oublie pas que celui-ci opère auprès du bar The Other Place, tenu Gena et qui a aussi comme client régulier Crawley. Il n’oublie pas non plus Frenchie (mais sans son allumette) et s’appuie justement sur les connaissance du vilain haut en couleur, le Roi Conquérant, pour justifier son intrigue, dans laquelle Spider-Man n’est finalement qu’un faire-valoir. A la lecture du Marvel Spotlight, je m’étais demandé si la connaissance des identités multiples de Moon Knight au sein de la Pègre allait être réutilisée et on peut voir ici que c’est tout le sel de l’histoire et que Mantlo est dans uen logique de respect de continuité, mais en restant assez simple dans la gestion schizophrénique du personnage.
Bien évidemment, il n’oublie de continuer à développer ses fils rouges, à mettre de la vie et de l’humain au milieu de son récit, et j’avoue que c’est assez rigolo de lire certaines bulles de pensées de Betty après ce qu’on a pu apprendre sur Ned Leeds par la suite. J’aime également bien cette ambiance un peu polar, avec le retour d’une Maggia qui semble puissante, tentaculaire et mystérieuse.
Le tout est enjolivé par Mike Zeck, venu faire une pige entre ses Master of Kung-Fu, et qui rend une copie très agréable à lire. Très équilibré dans les pages, tout en étant peu avare en arrière-plans, avec dynamisme et expressivité, j’avoue que cela a beaucoup aimé dans le plaisir de lecture.

Cyclone cherche à tuer les deux héros et envoie donc Moon Knight loin dans les airs et Spider-Man contre des murs, puis tue le fuyard qui avait osé appeler directement le Grand M, et quitte la scène.
Moon Knight et Spider-Man reviennent sur les lieux et décident de s’allier le temps de régler cette histoire avec Cyclone. Le Chevalier de la Lune emmène donc l’araignée dans son repère, situé dans son hôtel particulier, et table sur une stratégie liée à des éléments découverts sur le corps du malfrat tué par Cyclone.
Et leur intuition est la bonne, puisqu’il découvre de suite le lieu de réunion entre mafieux et le Grand M, qui n’est toujours pas là. Mais Cyclone préside. pour autant, les deux héros ne perdent pas de temps et s’invite au milieu du rendez-vous, et une grosse baston s’annonce. Dans un si petit périmètre, les pouvoirs de Cyclone font plus de mal à ses sbires qu’aux héros, et quand Moon Knight sort une capsule d’argent contenant un gaz qui refroidit de suite l’atmosphère et engourdit les membres de Cyclone qui finit par s’éclater contre le mur. La fête est donc fini avant même que le Grand M apparaisse…

Pas l’épisode le plus dense de Bill Mantlo (faut dire que le vilain ne fait pas rêver non plus), qui fournit un épisode de super-héros tr-ès classique, surtout dans son fonctionnement « à suivre », puisqu’il laisse une grosse part de mystère concernant l’identité du Grand M (avec une scène qui ne peut que titiller le lecteur), tout en lui donnant une forte importance au sein des organisations mafieuses l’univers Marvel (reste à savoir s’il exploitera cela par la suite, j’avoue ne pas m’en souvenir) en montrant les renseignements récoltés par Moon Knight. Cela permet aussi d’en voir plus sur le repère du Chevalier de la Lune, qui est autrement moins glauque qu’une potentielle mooncave. Cette fois-ci, il a aussi l’occasion de faire apparaître Marlène, et ce qui est rigolo, c’est que bien que la mafia connaissent sa quadruple identité, le héros prend bien soin de la garder secrète avec Spider-Man. C’est intéressant cette volonté de rappeler l’ensemble du supporting cast du héros, et cela semble être une marque de fabrique du moment, car, côté Araignée, on en voit aussi pas mal, et encore d’autres que ceux de l’épisode précédent. Cela fait preuve d’une certaine richesse des fils rouges après une vingtaine d’épisode de Spectacular Spider-Man.
Enfin, question technique, Mantlo intègre une sorte de brume artificielle qui est autour de l’hélicoptère ou du manoir de Steven Grant. Et là aussi, Mantlo se souvient que Moon Knight rejoint sa base par une sorte de tunnel sous-marin qui débouche dans sa maison.

Le dessin est assuré cette fois-ci par Jim Mooney, grand habitué de Spider-Man et qui dessine que son deuxième épisode de cette série. Autant dire qu’il évolue sur un terrain connu, très à l’aise, fluide et dynamique. Du dessin de super-héros typique de l’époque, sans surprise et sans génie, mais solide. Encré par Mike Esposito.

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