Discutez de Nanouche
Autre série qui m’avait marqué dans les pages du journal Tintin, Nanouche présente les aventures d’une charmante cascadeuse. Adepte de vitesse, de moto, de dépaysement et d’exotisme, elle m’apparaissait comme une alternative intéressante aux héroïnes franco-belges de l’époque, qui soit arboraient le charme de l’uniforme (Natacha), soit jouaient la carte de la copie du héros (Julie Wood), soit affichaient une apparence lisse et asexuée (Yoko Tsuno).
Nanouche, c’est un peu un cocktail qui évite les trois approches citées plus haut. Son métier de cascadeuse l’emmène un peu partout dans le monde, et justifie (en tout cas aux yeux d’un lecteur de l’époque, à qui il pourrait sembler étrange qu’une jeune femme pratique ces « activités de garçon ») le fait qu’elle recoure à tout plein de véhicules qui vont vite.
Le dessin de Renoy, assez joli mais davantage concentré sur la beauté de l’image que sur la finesse de la narration, donne à son héroïne une allure vraiment séduisante. Elle est élancée, souriante, en cheveux, et le trait du dessinateur (de son vrai nom Pierre Noyer), semi-réaliste, lui donne énormément de vie. Au fil des albums, Renoy trouve son équilibre, le premier marquant quelques tâtonnements.
Bon, la relecture, avec quelques décennies d’écart, n’empêche pas de voir les défauts de la série. Problèmes de rythmes, quelques longueurs, un plaisir évident à dessiner une héroïne en oubliant parfois les articulations du récit, tout cela ternit un peu l’image que j’avais de la série, même si cette redécouverte n’est pas sans charme. Mais la série, elle, n’est pas sans défaut. C’est peut-être lié.
Jim