OBLIVION (Sam Irvin)

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REALISATEUR

Sam Irvin

SCENARISTE

Peter David, d’après une histoire de John Rheaume, Greg Suddeth et Mark Golstein et une idée originale de Charles Band

DISTRIBUTION

Richard Joseph Paul, Jackie Swanson, Andrew Divoff, Meg Foster, Jimmie Skaggs, Carel Struycken, Musetta Vander, George Takei, Julie Newmar, Isaac Hayes…

INFOS

Long métrage américain
Genre : western/science-fiction/comédie
Année de production : 1994

Bien avant le Cowboys et envahisseurs de Jon Favreau, il y avait Oblivion. Non, pas le film avec Tom Cruise, mais une production Full Moon Features, le studio de Charles Band dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises dans ces colonnes (Puppet Master, Dollman vs Demonic Toys, Gingerdead Man). Oblivion fut le tout dernier film Full Moon distribué en vidéo par la Paramount avant que Band ne revienne à l’auto-édition.

En l’an 3031, la tranquillité de la petite ville frontière d’Oblivion est perturbée par l’arrivée du gangster reptilien Red Eye et de sa bande. Red Eye provoque le shérif en duel et l’abat. Le vilain tente alors de prendre le contrôle de la région. C’est alors que revient Zak Stone, le fils du shérif en exil depuis plusieurs années…

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Série B aussi fauchée que généreuse, Oblivion mélange les genres avec bonheur : le western côtoie la S.F. débridée en saupoudrant le tout d’un sens de l’humour délicieusement saugrenu. Toutes les figures imposées du genre sont là…sauf que le vilain est un lézard borgne, le héros est un empathe qui refuse de se battre, l’adjointe du shérif est une cyborg et les animaux les plus dangereux du coin ne sont pas des coyotes mais des scorpions géants en stop-motion (joliment animés par David Allen d’ailleurs) !
Bref, une sympathique pelloche bourrée d’idées et qui ne se prend à aucun moment au sérieux.

Bourrée d’idées…et de défauts aussi. Mais la production sait aussi en tirer profit. Les décors, par exemple, sont assez pauvres tout en donnant un côté assez cartoony à l’ensemble (les facades des maisons sont juste ça…des façades). La plupart des acteurs ne jouent pas très bien, mais la distribution ne manque pas de partitions savoureuses : Andrew Divoff (Wishmaster) s’amuse à composer un chouette vilain au maquillage convaincant, Musetta Vander cabotine en acolyte sado-maso, le géant Lurch de La Famille Addams fait le croque-mort, Julie Newmar se prend toujours pour Catwoman, Meg Foster (le regard le plus troublant des années 80/90) est la femme cyborg et George Sulu Takei est l’inévitable docteur alcoolo. Pour être honnête, Takei est mauvais comme un cochon, mais il s’en fout et va jusqu’à improviser ses dialogues, dont un amusant « Jim, beam me up » avant de siffler une bouteille de Jim Beam. Et il y a même un cameo de Isaac Hayes !

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Le premier scénario de Oblivion n’avait paraît-il rien à voir avec le résultat final. Le trouvant très mauvais (et pourtant, il s’y connait en nanar mal écrit), Charles Band demanda à un certain Peter David de le réécrire en entier.
Prolifique et talentueux auteur de comics et romancier, Peter David commenca à écrire des scénarios pour le petit écran en 1994 pour la série Babylon 5 de J.M. Straczynski. À la même époque, il bossa également pour le studio de Charles Band, sur Oblivion et sa suite, ainsi que Trancers 4 et 5. Les univers développés par Charles Band ont d’ailleurs toujours eu un feeling très comic-book, avec des personnages que l’on retrouve sur diverses séries et même dans des crossovers.

Sur Oblivion, Peter David démontre à nouveau sa maîtrise des genres ainsi que son talent pour les dialogues et les situations décalées, et même si quelques scènes tombent un peu à plat notamment à cause du budget et du jeu des acteurs, d’autres font mouche (comme l’arrivée de Red Eye et l’hilarant enterrement du shérif sur fond de tournoi de bingo).

Tourné à la suite, avec les mêmes acteurs, Oblivion 2 : Backlash est sorti en vidéo en 1996. Mais ceci est une autre histoire…

Peter David rejette d’ailleurs toute responsabilité quant aux impros de George Takei :

When I first saw “Cowboys and Aliens” being advertised, I thought, “Been there, done that.” Specifically in “Oblivion” and its sequel for Full Moon.

Apparently Shout!Factory agreed; they re-released the original on DVD with a redesigned cover. I knew nothing about it until Kath pointed it out to me in the latest copy of “Entertainment Weekly.”

And no, I don’t make any money off it. And no, I didn’t write the lousy “Star Trek” puns; that was all George Takei.

Actually, the sidebar in EW specifically mentions George being in the film, which amuses me, because casting him in the role was my idea. It resulted during a conversation with director Sam Irvin, when we thought we had John Astin for it and then he backed out at the last moment. I suggested George and Sam said, “You know him? You think you could get him?” So I called George and at first he was hesitant about the prospect of three months in Romania. What got him was when I asked, “When was the last time you played a role that wasn’t specifically written for an Asian?” He said, “1963.” I said, “Well, ‘Doc Valentine’ is just this crazy inventor and town doctor. Wouldn’t it be a nice change of pace to play a role that doesn’t call for an Asian actor?” He said, “Send me the script.” A week later he’d signed on.

Par contre, il a glissé une chouette référence à L’Homme-Chose…