ELVIRA ET LE CHÂTEAU HANTÉ (Sam Irvin)

REALISATEUR

Sam Irvin

SCENARISTES

Cassandra Peterson et John Paragon

DISTRIBUTION

Cassandra Peterson, Richard O’Brien, Mary Scheer, Scott Atkinson…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie horrifique
Titre original : Elvira’s haunted hills
Année de production : 2001

Sorti en 1988, Elvira Maîtresse des Ténèbres n’a pas connu le succès au box-office avant de s’assurer un petit statut culte en VHS et à la télévision. Cela n’a pas suffi pour mettre en chantier une suite, la chaîne NBC n’étant pas intéréssée (l’émission d’Elvira n’était plus à l’antenne depuis 1986) et New World Pictures (distributeur du film) connaissant à l’époque quelques difficultés avant un rachat. Cassandra Peterson a tenté pendant plus de dix ans de monter un nouveau projet avant de le financer elle-même pour environ un million de dollars (sept fois moins que le budget de Elvira Maîtresse des Ténèbres).

Elvira et le château hanté n’est pas vraiment une suite du long métrage de 1988 puisque son action se déroule en 1851. Il s’agit en fait d’une parodie du cycle de Edgar Allan Poe de Roger Corman, avec aussi des références visuelles au cinéma gothique de la Hammer. Elvira est une artiste qui veut se rendre à Paris pour monter un spectacle de French Cancan (idée fixe puisque dans le volet précédent, elle devenait une star sur les planches de Las Vegas). Comme elle n’a pas d’argent, elle taille la route avec Zouzou, sa bonne à tout faire (amusante Mary Jo Smith).

Sur le chemin, les deux femmes sont invitées par le docteur Bradley Bradley à se reposer au château voisin, celui de la famille Hellsubus. Sur place, Elvira découvre son incroyable ressemblance avec Elura, l’épouse décédée du châtelain Vladimer Hellsubus (campé par Richard O’Brien, le créateur du Rocky Horror Picture Show, dans un rôle prévu à l’origine pour un Richard Chamberlain qui a préféré quitter la production deux semaines avant le début du tournage). Et comme souvent dans ce genre d’histoire, une malédiction touche les Hellsubus depuis plusieurs générations…

Elvira et le château hanté n’a pas vraiment une bonne réputation mais même s’il est en effet moins bon que la première aventure cinématographique d’Elvira, je ne le trouve pas aussi catastrophique que cela. Le film de Sam Irvin (qui avait réalisé la série B Oblivion pour Charles Band) ne manque certes pas de défauts mais son côté cheap ne l’éloigne pas trop des oeuvres qu’il pastiche (en tout cas, ça fonctionne jusqu’au final aux trucages beaucoup trop rudimentaires). Le tournage en Transylvanie, décidé pour réduire encore plus les coûts, participe à l’atmosphère recherchée lors des scènes en extérieurs.

L’humour est souvent lourdingue, ce qui était déjà une caractéristique de Elvira Maîtresse des Ténèbres, mais ici les clins d’oeil sont encore plus appuyés et les acteurs surjouent avec entrain, Elvira en tête, toujours aussi généreuse…dans tous les sens du terme. Il y a des gags vraiment très, très datés mais aussi des situations qui m’ont bien fait sourire. Si certains décors sentent un peu le carton-pâte, un soin a été apporté aux pièces les plus importantes de l’intrigue évoquant des Corman comme La Chambre des Tortures et La Tombe de Ligeia, les influences principales de Cassandra Peterson (qui rend d’ailleurs hommage à Vincent Price dans le générique final).

Ce deuxième film passé inaperçu n’a pas sonné la fin de la carrière d’Elvira puisque Cassandra Peterson a repris son rôle emblématique à plusieurs reprises, pour des relances de son émission et aussi des apparitions spéciales dans des longs métrages (live et animation), des séries TV et même un jeu vidéo.

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