Je prépare les pièges à loup.
Moi, je t’empêche. Je te barre la route. J’ai pour mission de protéger des loups. Toutes sortes de loup. Loups. Point.
Dans le tome 2, j’ai beaucoup aimé F.52 de Chaland et son classicisme légèrement décalé. Je ne connaissais pas.
Vous avez vu le 3 ?
Sur le compte Facebook de Métal Hurlant, le 26 janvier 2025 :
Le troisième numéro des OPUS HUMANO est disponible en kiosque et librairie depuis cette semaine !
Vous avez été chercher votre exemplaire ?
Jim
Opus Humano - 1995-2005
OPUS HUMANO propose une balade à travers cinquante ans de création accompagnée d’anecdotes de celles et de ceux qui ont fait Les Humanoïdes Associés ou qui ont été marqués par leurs livres. Dans ce mook composé essentiellement de bandes dessinées, l’intention de l’éditeur est de donner à toutes et à tous l’occasion de comprendre – et si possible de ressentir à leur tour – les émotions de celles et de ceux qui découvrirent ces pépites lors de leur parution originale.
D’une facture similaire au mook METAL HURLANT qui paraît depuis 2021, OPUS HUMANO, série anniversaire à un prix abordable (19,95 € le numéro) et dont la publication bimestrielle s’étalera de septembre 2024 à mai 2025, ne proposera pas de contenu déjà publié dans la nouvelle série METAL HURLANT ; ces publications sont donc complémentaires.
1995-2005 : La bande dessinée se démocratise, et partout l’on voit émerger de nouvelles manières de dessiner, lire, communiquer… À l’aube du nouveau millénaire, (re)découvrez l’esprit créatif de cette décennie si particulière, dans des œuvres de Jodorowsky, Baranko, Philippe Dupuy & Charles Berberian, D.P. Filippi & O.G. Boiscommun.
- Éditeur : Les Humanoïdes Associés; Illustrated édition (22 janvier 2025)
- Langue : Français
- Broché : 272 pages
- ISBN-10 : 2731652721
- ISBN-13 : 978-2731652727
- Poids de l’article : 612 g
- Dimensions : 20.2 x 1.4 x 26.7 cm
Pas encore cherché, mais si demain je suis remis de ma crève, je vais tenter de mettre la main dessus, car il faut que j’aille chercher le Spirou, aussi.
Jim
Trouvé.
Un seul exemplaire, cette fois : ils réduisent les quantités, visiblement. À ce rythme, ça va peut-être être compliqué d’avoir le cinquième numéro…
Jim
Ginevra a un passe droit. Pas possible.
Si ça coince chez toi et que tu as besoin, je tâcherai de regarder dans d’autres points de vente.
(J’ai commencé à lire, j’y reviendrai. Y compris le gros morceau signé Baranko, une découverte, vu que j’ai toujours rechigné à me pencher sur sa production…)
Jim
Pas du tout, juste un libraire et ami efficace!
ginevra
Ce troisième Opus propose trois histoires courtes tirées de La Théorie des gens seuls, un livre inscrit dans la série des Monsieur Jean, et que j’ai au sein de ma collection dans l’édition « Tohu-bohu », petit format en noir & blanc sorti en 2000.
En revanche, les trois récits reproduits ici arborent une bichromie en bleu, qui vient directement d’une édition ultérieure, datant cette fois de 2010. Ce traitement visuel est assez agréable et bien vu.
Comme souvent chez Dupuy & Berberian, on y trouve des chroniques de la vie parisienne, un peu bourgeois bohème, des petites tranches de vie sans réel enjeu mais avec une caractérisation souriante et un potentiel humoristique évident.
On y suit un couple et leur ami Félix, qui squatte sur le canapé-lit et ne manque pas, à grands renforts de théories sociales fumeuses et définitives, d’attirer l’embarras de ses hôtes. C’est Félix qui formule la fameuse théorie des gens seuls du titre.
L’ensemble est assez joli, stylisé, avec d’élégants personnages évoluant dans des décors aux perspectives faussées. Il y a un côté rétro assumé, atemporel, à ces saynètes parisiennes que viennent arpenter de longilignes silhouettes de femmes.
Jim
Un ami libraire est un passe droit ![]()
Jaloux! ![]()
ginevra
Pleins. Dans tous les endroits où je passe, de ma ville à celle de mon travail, je les trouve facilement et en plus de 3 exemplaires, kiosques, librairies, fnac, cultura et decitre.
Je continue à lire cet Opus. J’apprends que Les Passe-murailles, de Cornette et Oiry, ont connu une prépublication dans la version du magazine publiée dans les années 2000. Amusant : j’ai suivi cette version, à l’époque, et je n’en ai pas souvenir (il faut que je ressorte mes exemplaires, tiens).
Les deux histoires publiées dans ce numéro sont sympathiques. Des petites tranches de vie où l’un des personnages est doté du pouvoir de traverser les solides. Dans les deux cas, on a des situations amusantes et décalées (la seconde, qui voit une jeune femme suivie par deux balourds lorgnant vers le voyou et trouve une solution surprenante afin de s’en débarrasser) bien loin de l’approche super-héroïque qu’un tel concept pourrait laisser envisager.
C’est plutôt bien rythmé et assez souriant. Je suis surpris de n’en avoir aucun souvenir. Je crois me rappeler une interview de Dionnet où il affirmait que le format comics de cette version du mag était une mauvaise idée. J’aurais, pour ma part, tendance à croire que c’était le manque d’ambition des récits qui jouait contre les sommaires. Bizarrement, ces Passe-Murailles surnagent, mais j’ai l’impression de les découvrir aujourd’hui.
J’ai lu quelques histoires courtes de ce sommaire, dont une signée par Beltran et présente dans le dernier numéro de la précédente version (seule livraison au format magazine, un peu tardivement semble-t-il…). Assez moyenne, car très prévisible.
Le récit de Julien Blondel et Jerome Opeña est pas mal, mais un peu rapide dans sa résolution, et le mélange entre fantasy et histoire n’est pas des plus probants.
Le récit du gamin qui pleure des larmes d’or est efficace, démontre le savoir-faire de Jodorowsky en matière d’histoire courte (j’ai beau ne pas aimer son travail, il faut lui reconnaître une efficacité palpable), d’autant que le dessin est assuré par José Ladronn, ici profondément influencé par Boucq.
Une histoire reprise dans plusieurs éditions cartonnées, dont Astéroïde Hurlant ou Metal Hurlant Chronicles.
Jim
Comptant parmi les albums repris in extenso dans cette troisième livraison d’Opus, Le Livre de Jack est une réalisation de Denis-Pierre Filippi et Olivier Boiscommun.
Il s’agit d’un conte, comme l’explique le texte de contextualisation qui le précède dans le sommaire. On y trouve une maison mystérieuse entourée de tombes, une bande de gamins vaguement poulbotoïdes qui explorent le terrain, la transgression liée à cette irruption, et la sanction, qui prend la forme d’une métamorphose quand Jack s’empare d’un livre arraché à la bibliothèque, où Sam, la seule qui sait lire, découvre que l’ouvrage raconte sa (leur) vie.
Sur ces bases, on a un récit d’amitié, de transformation, de reconquête et de guérison, avec son lot de métaphores (sur le corps social, le corps pubère…). Ça se lit vite, un peu trop sans doute, et on reste avec l’impression que tout cela n’est que survolé.
Je ne suis pas très fan de Boiscommun en général, dont le trait post-loiselien ne m’emballe pas. Là, on sent qu’il est encore un peu vert, et les premières planches, aux bulles mal disposées, ne facilitent pas la lecture et l’immersion dans cet univers trop vite esquissé.
Jim
L’énorme morceau de ce sommaire, c’est la réédition, d’un seul tenant, de la trilogie L’Empereur-océan, d’Igor Baranko. Le texte de présentation nous apprend que la trilogie a connu plusieurs titres, puisqu’elle a eu droit à une intégrale sous le titre de Jihad et à une traduction sur le marché américain en tant que Horde, titre finalement repris dans ce troisième Opus (et accessoirement sous-titre du premier tome).
Bon, moi, personnellement, Baranko, je n’ai jamais tenté : entre le dessin que je trouve trop minimaliste, m’évoquant une sorte de Carlos Ezquerra sans profondeur, et le sentiment qu’il jongle avec la quincaillerie jodorowskienne, je n’ai jamais fait le premier pas.
D’une certaine manière, je ne suis pas déçu : c’est du Jodo qui n’en porte pas le nom. On est dans un monde slavo-post-soviético-apocalyptique, entre Russie et Ukraine (d’où vient Baranko) de demain, hanté par ses démons culturels et ses obsessions impérialistes. Là-dessus, on suit un militant tchétchène en quête d’une matérialisation céleste sur Terre, une réincarnation de Genghis Khan (et ancien romancier de science-fiction) confronté à son double féminin (et dénudé), des clones de figures historiques, des vétérans sans tête et des sorcières tantriques vampirisant la force vitale.
La structure, rappelant par exemple Le Cercle rouge, s’articule autour du parcours (tant géographique que psychologique) de chacun, convergeant vers une rencontre inéluctable. Tout le bazar de forain à la Jodo est convoqué, mais il y a dans l’écriture de Baranko quelque chose de plus frontal que dans l’œuvre du gourou chilien. Point de roulement des mécaniques genre « regardez comme je suis malin avec mes symboles de pacotille ». Au contraire, Baranko semble ne pas vouloir établir de distance entre ce qu’il raconte et ce qu’il mobilise en provenance du chamanisme et autres manifestations ésotériques. C’est presque premier degré, rendant l’ensemble assez accessible.
Et tant mieux, parce que le récit n’est pas simple : les multiples rencontres, l’entassement des personnages, les scènes de rupture qui donnent des indices mais ne font que brouiller les pistes, tout cela contribue à tricoter un récit qui demande un peu d’attention. C’est une bonne surprise dans le sens où Baranko livre du Jodo agréable. Ça reste tout de même un ovni avec une bonne dose de non-dit qui conduit à se demander ce que l’auteur a bien pu vouloir dire.
Jim
























