ORCA (Michael Anderson)

Purée si c’était comme le vin, il y aurait plein de films qui deviendrait des chef d’œuvre avec le temps (ce qui n’est pas le cas en fait) ^^.

En fait je déteste de plus en plus cette expression qui est un avis faussé et utilisé à tort et à travers. Un film ne vieilli pas bien ou mal. Un film c’est pas un individu qui évolue avec le temps, c’est une œuvre figé qui est le reflet de son époque ou d’un instant T. De fait on ne peut reprocher à un film de bien ou mal vieillir parce qu’en dehors de cas rarissime, il ne peut se mettre à jour (et les cas rarissime c’est par exemple l’édition spéciale de Star Wars bref une sombre merde).

J’aurais plus tendance à utiliser ce terme pour une série parce que ce sont souvent des travaux en cours (et là encore cette expression serait vide de sens dans le cas d’une série finie) mais pour un film je trouve que c’est regarder le truc à l’envers. Ce qui vieilli c’est le spectateurs et son environnement par l’œuvre. On peut se poser la question si celle-ci reste conforme aux changements de standard sur la forme ou pas mais ça reste une observation et non une critique à mettre au détriment du film.

Je dirais même que moins le film est le reflet de son époque, mieux il peut vieillir. Parce que ce qu’il restera de son époque, c’est une esthétique, une époque, une ambiance, qui créent une patine. Mais si son but c’est de parler de son époque (à l’aide de références, de clins d’œil, de déclinaisons), alors il sera profondément ancré dans son temps, n’en bougera plus et, par conséquent, vieillira mal.

Jim

Tu trouves que Les hommes du Président ça vieilli mal ?

Les Hommes du Président, déjà au moment du tournage, s’impose comme une évocation historique, avec sa dimension de reconstitution. Donc il est indémodable parce qu’il est historique. Et en plus, ses thèmes sont toujours d’actualité.
:wink:

Jim

Je taquinais parce que c’est aussi un film dont le sujet premier et le travail de journaliste

Mais disons que je vois pas trop d’exemple de bon film qui vieillissent mal du fait de leur volonté de parler de l’époque. Parce qu’il y a toujours autre chose

Il faut rajouter un autre truc, aussi, que m’avait fait remarquer Jay Wicky : c’est que les films (bons ou mauvais, en l’occurrence peu importe), il faut savoir vieillir avec eux. Et pour ce faire, il faut les revoir régulièrement. Un film dépend de son contexte (de création, mais aussi de découverte), mais nous également dépendons de notre contexte. Le contexte évolue, et si nous savons évoluer en tandem avec les films, il n’y a pas de décalage.

Pour répondre à ta question, une partie de la SF des années 1970 vieillit très mal, malgré la qualité des récits, des intrigues et des structures. On a récemment parlé de Zardoz, mais je crois que ce n’est pas le pire exemple (d’autant que Zardoz parle des métamorphoses des formes sans histoire : les formes perdues dans leur transmission, puis mal réinterprété, la dilution de la culture, en quelque sorte).
Mais si on regarde deux excellents films qui parlent de la société qui a vu leur tournage (l’Occident des années 1970, fin des trente glorieuses, peur de l’effondrement, crise du couple…), à savoir Saturn 3 et Rollerball, on constate que, même avec toute la bienveillance du monde, ils ont fichument vieilli. Que ce soit les coiffures exubérantes de Farah Fawcett ou les décors et meubliers sixties transposés dans l’espace ou le futur, c’est complètement daté.
A contrario, la survivance de designs du passé dans Soleil Vert peut s’expliquer dans le sens où la société industrielle est au point mort dans ce monde, et où tout, chez les riches ou les pauvres, est déjà daté, traces d’un passé qu’on s’acharne à conserver parce qu’il n’y a plus de présent. De même, dans Outland, les décors sont d’aujourd’hui (l’aujourd’hui du tournage et l’aujourd’hui du visionnage), les coursives, la cantine, les bureau sont atemporels parce qu’ils répondent à une logique évidente, à savoir que les installations minières répondent à des critères pratiques, pas esthétiques. Même les vieux écrans à gros caractères jaunes font encore sens aujourd’hui, selon le principe que la compagnie minière fera des économies et qu’on n’a pas le temps de changer les ordinateurs.
La science-fiction, pour la simple raison qu’elle place l’action dans un futur qui, par définition, n’advient jamais, est l’un des genres à être potentiellement daté avant l’heure. Les choix esthétiques doivent donc être dictés par la logique interne à l’histoire, et certains films l’ont copieusement oublié.
L’autre genre qui est exposé au même risque, c’est l’humour. Je ne suis pas sûr que La Vérité si je mens vieillisse aussi bien que Le Corniaud, par exemple. De même, je pense que Deadpool vieillira bien plus vite que Spider-Man version Raimi. L’humour est parfois atemporel. Et parfois pas.

Jim

Oui, voilà quand un film est trop ancré dans son époque, notamment par le langage utilisé (les mots à la mode peuvent passer très vite) ou les références (culturelles, politiques ou à l’actualité), il a des chances de mal vieillir.
Mais on est d’accord qu’un chef-d’œuvre a peu de chances de mal vieillir… Au pire, il se patine.

Tori.

Niveau effets spéciaux:
Tron,ça vieillit bien;
Captain Power,ça vieillit mam (amis j’aime quand même).

J’y pensais hier pendant que je regardais « Les mondes de Ralph 2.0 ». Autant je pense que la thématique jeux d’arcade old-school du premier vieillira bien, autant celle lié au web actuel de ce second épisode le rendra vite obsolète voire incompréhensible pour les enfants dans 10 ans à peine…

Je dois être l’un des rares à trouver que ce film était déjà ringard à sa sortie.

Jim

On est 2! Je n’ai jamais compris l’aura de ce film… :thinking: Sans dire ringard, je trouvais son esthétique très moche à sa sortie. Je crois ne l’avoir jamais vu jusqu’à la fin. Pourtant, j’avais des fans autour de moi.

Il y a des gens qui aiment ici…^^

Mais en quoi au juste ? Quand vous lisez Cyrano de Bergerac ou du Molière vous vous dites que ça à mal vielli ? Vraiment je comprend pas cette expression, c’est retourner une problématique normal au détriment d’une oeuvre là où on devrait limiter ce point à une donnée factuelle.

Edit : mais surtout j’ai toujours trouver son emploi sur des films dont on se demande bien la justification

Quand je lis les lignes de ma main, je trouve qu’elles vieillissent mal !

Ha moi perso je trouve que je vieilli comme du bon vin

Nous sommes trois.

Le fait que je trouve un film ringard ne m’empêche pas de l’aimer… ~___^

J’ai dû mal m’exprimer. Les œuvres que tu cites sont installées dans leurs époques respectives (et encore : Cyrano est facilement transposable dans d’autres époques), mais ne passent pas leur temps à y faire référence. Imagine un film qui aurait parlé de hand spinner, de toupies Beyblade etc. et qui utiliserait des mots à la mode, mais pas forcément encore très répandus et qui, finalement disparaissent au bout de deux ou trois ans… Au bout de cinquante ans, ce film aurait moins d’impact (bon, l’exemple que j’ai choisi est plutôt bancal : il ne serait pas forcément très intéressant aujourd’hui non plus, mais je cherchais à caricaturer).
Ah, si, j’ai un exemple : le film Nicky Larson, sorti récemment : il s’adresse clairement à des gens qui ont connu l’époque Club Dorothée. Il est évident que lorsque ce public n’existera plus, le film perdra la majeure partie de son intérêt.

Tori.

Tori, je crois que tu a mis ici un commentaire important.
Le vrai contexte, selon moi, n’est pas « bien ou mal vieilli » mais « j’ai aimé et j’aime toujours » ou « j’ai aimé et j’aime moins »…

Puisque vous parlez de textes dits classiques, j’ai aimé et relu Salammbô quand j’étais ado et je n’ai pas réussi à passer le 1e chapitre il y a 3 ans. Peut-être que j’arriverai à le relire dans 3 ans dans un contexte différent.

Je crois vraiment que tout dépend de l’instant et du contexte de la lecture ou du visionnage.

ginevra

Billou :

image

Boris Vallejo :

John Berkey :