La meilleure critique que j’ai jamais lue : « Les gars, vous vous souvenez de la 1ère fois qu’on vous a sucé et que ça a duré 10 sec ? Et ben Pacific Rim c’est ça mais pendant 2h ! »
Graveleux et cru, certes…mais ça a le mérite d’être claire sur le niveau semble-t-il jouissif du film.
Un point sur les différents projets de Del Toro, par Guillermo himself :
La suite de Pacific Rim
La série télé The Strain, d’après la série de romans qu’il a co-écrite avec Chuck Hogan
Sa prochaine réalisation, la ghost-story Crimson Peak
Les principaux acteurs ont depuis été annoncés : Emma Stone, Charlie Hunnam, Benedict Cumberbatch et Jessica Chastain.
L’abandon du film d’animation Pinocchio
Et pour finir l’avancée du projet Dark Universe, la réunion des personnages surnaturels de l’univers DC :
[Del Toro]'s finished the bible for the film and hopes to start in on the screenplay soon with an unnamed writer he also hopes to announce soon.
A blond John Constantine will be the lead character who tries to recruit the other heroes.
The story will include elements of the Demon Knights and Merlin.
The team’s origin will be revealed over time instead of presented up front: Swamp Thing is already at peace with his lot in life and Deadman is still in search of the man who shot him.
Del Toro said that his favorite characters growing up were Etrigan the Demon and Swamp Thing so he’s loving the experience on this film.
Oh pu%* !!! j’aime quand del Toro y va à fond (même si on peut penser que c’est parfois too much) comme dans Blade II ou Hellboy II et là, ça promet un moment bien fun.
Dans Hellboy II, ce qui était fort, c’était que c’était réellement la rencontre entre deux univers graphique fort, et tous les deux se nourrissaient de l’autre, au lieu de se contrarier l’un l’autre.
Bon, Del Toro, on sait déjà qu’il a deux fixettes visuelles, les rouages et les insectes. Là, des rouages et des mécanismes, on va en avoir. Les monstres, en revanche, ont bien l’air godzillesques. Si jamais ils étaient un peu insectoïdes, ça serait bien le délire !
cela n’aurait pas été Del Toro à la réal’, je ne suis pas sûr que j’y serais aillé. Alors, c’est bien dynamique, les bastons sont bien foutues, on voit bien les robots (ils sont quand même magnifiques) et pas trop mal les monstres (Godzilla, reste couché, tu ne fais pas le poids), mais malheureusement, tout est cousu de fil blanc, c’est bourré de clichés (et c’est assez macho quand même, parce que la fille, elle est pour représente le double chromosome X et c’est tout) et il faut mettre le cerveau en mode veille car il y a quand même des incohérences « scientifiques », et c’est un amalgame de Top Gun et d’Independance Day. Pas de grand moment de rigolade (bon, certains ont rigolé dans la salle à côté de nous, mais ma femme et moi n’avons pas compris pourquoi), excepté pour Ron Perlman en mode automatique ! (:lol: ).
Du coup, plutôt déçu, même si à chaud, c’est quand même mieux fichu qu’un GI Joe et moins grandiloquent qu’Independance Day. J’en attendais quand même mieux de Del Toro.
[quote=« Jim Lainé »]Les monstres, en revanche, ont bien l’air godzillesques. Si jamais ils étaient un peu insectoïdes, ça serait bien le délire !
Bon, hé bien c’est plutôt sympa, cette petite cabotinade.
Dans la filmo de Del Toro, je crois que je vais le mettre à côté de Mimic, que j’aime beaucoup : de l’action sans prétention, des personnages qui ne sont pas éclipsés par leur univers, des numéros d’acteurs et quelques passages dialogués très sympa, bref, cool. Le tout avec des images impressionnantes et des combats tout à fait lisibles (c’est pas la bousculade des Transformers de Bay ni les flous spasmodiques du Man of Steel de Snyder, pour situer…).
Pas de grande frayeur (bizarrement, c’est le flash-back de la nana qui m’a le plus inquiété), mais un plaisir non dissimulé à voir des robots géants et des gros monstres s’en foutre plein le museau.
Effectivement, si l’on est attentif, tout est assez prévisible, comme le souligne Soyouz. Pas décevant, plutôt bien amené (trop bien amené, justement ?), astucieux, cohérent, mais les surprises étalées au fil du récit ne sont pas renversantes.
Cela dit, l’enchaînement des péripéties permet de donner une réalité à la rue, cette portion des univers que Man of Steel avait bien oubliée : en jetant l’un des scientifiques dans la foule, on a le droit à un portrait des anonymes, les gens de la rue, ceux que certains blockbusters oublient quand ils font s’écrouler des immeubles.
Plus mammifères qu’insectoïdes en fait ![/quote]
Effectivement.
Ressort sympa, quoique un peu « how convenient », mais bon…
Ceci dit, ça permet d’étayer un peu la vision de l’envahisseur, d’expliquer ses connaissances technologiques, et aussi de renforcer l’idée que les Kaiju empruntent à la faune terrestre.
D’ailleurs, l’évolution des Kaiju dans le film joue également sur une surenchère assez bien amenée, là aussi justifiée par le scénario. Encore une bonne surprise, là où plein de films se contentent de « faire plus fort que le précédent » (voire que le quart d’heure précédent) sans rime ni raison.
Bref, pas mal, avec des idées pas connes, un sous-texte écolo déjà vu (la planète est polluée et attire donc de nouvelles convoitises) qui évite de créer un « méchant » qui soit le bouc émissaire du récit, puisque la faute en incombe aux humains au départ, la description d’un univers politique assez salaud (tout le monde s’entend quand on peut faire du pognon, des produits dérivés et des talk-show débiles, mais quand ça chie vraiment, c’est la débandade…). À ce titre, là encore, tout le passage sur la construction du Mur est astucieuse : on y voit une autorité politique (qu’on imagine mondiale) se désengager de ses responsabilités au moment où la solidarité est plus que jamais de mise, retirer ses investissements, se replier derrière le murs dans une posture isolationniste, et en profiter par-dessus le marché pour exploiter la classe ouvrière déjà mise à mal par une économie que l’on imagine aussi saccagée que les capitales attaquées.
Après, c’est justement sur le terrain politique, pourtant bien dégagée et circonscris, que se situerait selon moi la grosse faiblesse (ou maladresse) du film. Il reste quatre Yaeger, un Américain, un Australien, un Chinois et un Russe. Avec des personnages hauts en couleurs (les Russes bénéficient d’un look formidable, ils auraient mérité plus de présence à l’écran) et des idées épatantes (les triplés chinois, brillant !). Mais qui survit, qui occupe le poste de la star héroïque ? Les deux équipages de blancs anglophones !
Pour un film qui se veut un vaste hommage à deux genres typiquement japonais, c’est d’une maladresse et d’un américanocentrisme déplorables (parce que vu d’ici, hein, un Américain et un Australien, tous en mode « grand blonds », c’est un peu la même chose). D’autant que les Australiens auraient très bien pu être remplacés par des étrangers nettement plus reconnaissables, puisque les tensions induites ne reposent pas sur des conflits nationaux ou culturels, mais sur des conflits de personnes. Nous sommes dans un univers global, où même les noms sont empruntés à l’allemand (yeager) ou au japonais (kaishu), indice culturel et linguistique d’une mondialisation forcée, mais présente*. Dès lors, il aurait été tout à fait possible de mettre en avant des coéquipiers qui ne soient pas une telle copie conforme du héros. Qu’est-ce qui les a retenus ? Les producteurs ont-ils eu peur de perdre le public américain le plus chauvin ? Ou de fâcher quelque nationalité amie (ou co-productrice ou whatever) ? Le politiquement correct ferait-il à ce point des ravages ?
Au final, cela donne au film un petit arrière-goût, discret mais sensible, de racisme : les Russes hiératiques en gros manteaux épais, les Chinois qui pensent à trois cerveaux comme de braves petites fourmis jaunes (c’est à peu près aussi subtil que l’Homme Collectif, ce super-héros de la Chine communiste dans l’univers Marvel)…
Reste la co-pilote japonaise, qui demeure caricaturale de déférence, de « respect » et de protocole, au point qu’elle fustige l’individualisme du héros, qui mettrait en péril ses équipiers. Ce même individualisme qui, comme souvent dans la science-fiction américaine, est mis en avant en tant que la qualité ultime du héros. C’est moins sensible dans Pacific Rim, où une partie de l’enjeu est justement de faire « un esprit, une équipe », mais ça demeure présent, sans être véritablement commenté ou nuancé.
De là, ça fait du modèle occidental la solution la plus efficace, au contraire des solutions russes ou chinoises, qui échouent. Et ça, au final, c’est maladroit.
Mais si l’on fait abstraction de ce choix, qui, là encore, a peut-être été imposé par la production, il reste un spectacle bondissant ponctué de moments de comédie (Perlman est super, comme toujours, mais Burn Gorman, que je suis depuis Torchwood, fait un véritable numéro en savant allumé boiteux…). Cinéma détente parfait pour les vacances. Un excellent divertissements dont les entorses à la logique sont secondaires par rapport au pur plaisir de la grosse baston.
Jim
Je l’ai vu en VF avec quelqu’un qui ne connaît pas l’anglais. J’ai trouvé les doublages tout à fait sympathique, mais qu’est-ce qui a pris le traducteur de laisser le nom du Yeager chinois en anglais ? On se doute pourtant aisément que les Chinois ne donneraient pas un nom anglais à leur robot géant, et que « Crimson Typhoon » n’est qu’une traduction américaine du vrai nom (les personnages ne parlent pas anglais, ils parlent « spectateur », ne l’oublions pas). Dès lors, il n’aurait pas beaucoup coûté que d’écrire « Typhon Cramoisi » ou « Typhon Écarlate » dans le fichier de traduction. Mais bon, là encore, un peu de snobisme, d’aveuglement ou de colonisation culturelle ne semble inquiéter personne et prend le pas sur la logique et la caractérisation.
[quote=« Jim Lainé »]Ressort sympa, quoique un peu « how convenient », mais bon…
Ceci dit, ça permet d’étayer un peu la vision de l’envahisseur, d’expliquer ses connaissances technologiques, et aussi de renforcer l’idée que les Kaiju empruntent à la faune terrestre.
D’ailleurs, l’évolution des Kaiju dans le film joue également sur une surenchère assez bien amenée, là aussi justifiée par le scénario. Encore une bonne surprise, là où plein de films se contentent de « faire plus fort que le précédent » (voire que le quart d’heure précédent) sans rime ni raison.[/quote]
Oui, ça va dans le sens du scénario ! Et c’est vrai que c’est plus intelligent en effet !
Oui, j’ai ressenti ça comme ça aussi. Pourtant, les côtés politiques, je suis toujours long à la détente, mais là, c’est très flagrant !
[quote=« Jim Lainé »]Après, c’est justement sur le terrain politique, pourtant bien dégagée et circonscris, que se situerait selon moi la grosse faiblesse (ou maladresse) du film. Il reste quatre Yaeger, un Américain, un Australien, un Chinois et un Russe. Avec des personnages hauts en couleurs (les Russes bénéficient d’un look formidable, ils auraient mérité plus de présence à l’écran) et des idées épatantes (les triplés chinois, brillant !). Mais qui survit, qui occupe le poste de la star héroïque ? Les deux équipages de blancs anglophones !
Pour un film qui se veut un vaste hommage à deux genres typiquement japonais, c’est d’une maladresse et d’un américanocentrisme déplorables (parce que vu d’ici, hein, un Américain et un Australien, tous en mode « grand blonds », c’est un peu la même chose). D’autant que les Australiens auraient très bien pu être remplacés par des étrangers nettement plus reconnaissables, puisque les tensions induites ne reposent pas sur des conflits nationaux ou culturels, mais sur des conflits de personnes. Nous sommes dans un univers global, où même les noms sont empruntés à l’allemand (yeager) ou au japonais (kaishu), indice culturel et linguistique d’une mondialisation forcée, mais présente*. Dès lors, il aurait été tout à fait possible de mettre en avant des coéquipiers qui ne soient pas une telle copie conforme du héros. Qu’est-ce qui les a retenus ? Les producteurs ont-ils eu peur de perdre le public américain le plus chauvin ? Ou de fâcher quelque nationalité amie (ou co-productrice ou whatever) ? Le politiquement correct ferait-il à ce point des ravages ?
Au final, cela donne au film un petit arrière-goût, discret mais sensible, de racisme : les Russes hiératiques en gros manteaux épais, les Chinois qui pensent à trois cerveaux comme de braves petites fourmis jaunes (c’est à peu près aussi subtil que l’Homme Collectif, ce super-héros de la Chine communiste dans l’univers Marvel)…[/quote]
Voilà, quand je parlais de clichés ! C’était exactement ça ! Et là où tu vois un look formidable pour les Russes, je vois le cliché façon béret pour les Français ! (quant aux trois Chinois, l’homme collectif m’est tout de suite venu en tête !)
[quote=« Jim Lainé »]Reste la co-pilote japonaise, qui demeure caricaturale de déférence, de « respect » et de protocole, au point qu’elle fustige l’individualisme du héros, qui mettrait en péril ses équipiers. Ce même individualisme qui, comme souvent dans la science-fiction américaine, est mis en avant en tant que la qualité ultime du héros. C’est moins sensible dans Pacific Rim, où une partie de l’enjeu est justement de faire « un esprit, une équipe », mais ça demeure présent, sans être véritablement commenté ou nuancé.
De là, ça fait du modèle occidental la solution la plus efficace, au contraire des solutions russes ou chinoises, qui échouent. Et ça, au final, c’est maladroit.[/quote]
Pour la déférence japonaise, je me demandais si ce n’était pas aussi (en plus de ta pertinente interprétation) une référence à l’éducation d’aujourd’hui où le respect d’autrui et autres semble aller à vau-l’eau !
Et pour en revenir à la partie héroïsme, si tu regardes bien, lors de l’assaut final, la seule femme, asiatique de surcroît, ne fait rien ! Elle est dans les vap’ et en plus, elle est sauvée pendant que son copilote risque encore sa vie !
[quote=« Jim Lainé »]
Mais si l’on fait abstraction de ce choix, qui, là encore, a peut-être été imposé par la production, il reste un spectacle bondissant ponctué de moments de comédie (Perlman est super, comme toujours, mais Burn Gorman, que je suis depuis Torchwood, fait un véritable numéro en savant allumé boiteux…). Cinéma détente parfait pour les vacances. Un excellent divertissements dont les entorses à la logique sont secondaires par rapport au pur plaisir de la grosse baston.[/quote]
Oui, bien sûr, quand même ! J’ai trouvé ça d’un autre niveau que GI joe ou Transformers !
En allant voir ce film, j’avais peur que Del Toro qui peut enfin avoir les moyens de ses ambitions nous pondent un script bien relou comme Hellboy 2, avec des relations pas finaudes et de l’humour relou.
Les Scientifiques sont super limites (c’est surtout le jeu des acteurs qui en fait trop que les personnages en eux mêmes), mais ça passe et pour le reste le scénario se limite en fait a ne prendre aucun risque et a n’avoir aucune ambition, tout le film sera du super calibré a base de traumas de héros a dépasser de figures paternels et de sacrifices obligés.
Et quelque part c’est pas plus mal, si on ne se fera jamais surprendre par le scénario, le film bénéficie du coup d’un super rythme, je n’ai pas vu les 2h20 passer, surtout a partir de Hong Kong, y’a plus de temps mort.
Et du coup, on peut voir ce qu’on attend, du combat de monstres contre Mecha, rien de bien neuf pour tout ceux qui ont bouffé du kaiju Eiga et de la Japanime, si ce n’est avec plus de budget, c’est rigolo, les combats ne lassent pas même si les Kaiju ont un peu toujours la même gueule, le seul truc qui m’a fait chier c’est que la plupart des combats se déroulent la nuit et dans des grosses projections d’eau, comme si Del Toro voulait cacher ce qui se passe, on a juste le combat dans Hong Kong qui pour le coup a vraiment de la gueule.
Pacific Rim, c’est sympa, 4/6.
Moi, j’ai adoré. Del Toro n’étouffe pas le film de son emprunte pour garder cet aspect Blockbuster passe-partout (le meilleur de l’année, selon moi). Pourtant, on retrouve quand même quelques manies du monsieur comme le vissage des robots qui ramène aux Golems de Hellboy II en moins exagéré. Mais c’est surtout la scène du marché noir et des contrebandiers qui emprunte le plus à l’imagerie de Del Toro. Ça et l’origine « industrielle » qu’on découvre chez les monstres inspirés en grande partie des films Japonnais comme Godzilla, mais aussi du mythe de cthulhu. Bref, un film qui offre ce qu’on en attend. Ça fait du bien.
A noter que le film est dédié à deux grands maitres du cinéma: Ray Harryhausen et Ishir? Honda.
J’ai eu la chance de voir ce film deux fois, une première de façon classique, la seconde en 3D et on a rarement l’occasion de dire, mais il FAUT voir ce film en 3D. La gestion de la profondeur de champs, des différents niveau de plan est vraiment très, très bien foutue. Pour un film qui n’a pas été pensé en 3D à la base, c’est du travail de haute volée qui a été fait.
En ce qui concerne ce film, j’ai vraiment bien aimé, à quelques réserves près.
D’abord, il est extrêmement frustrant ! En effet, les cinq premières minutes d’exposition sont tellement riches et blindées de bonnes idées qu’il y aurait eu matière à au moins deux films. Au lieu de ça, on embraye sur un film qui aligne les poncifs et les clichés avec une rigueur de métronome. Le has-been qui doit surmonter son trauma pour montrer que c’est lui le meilleur, la rookie qui doit surmonter aussi son trauma pour montrer qu’elle est à la hauteur, le rival grande gueule et égocentrique mais qui fera finalement amende honorable, le leader inflexible, mais humain, malade de surcroît (autant dire que c’est affiché « sacrifiable » sur son front), les comparses d’autres pays (caractérisés à la truelle: les Russes ont forcément une technologie rustre et les Chinois sont forcément plus nombreux) qui se font laminer la gueule… Un vrai Guide du parfait scénariste hollywoodien. Et c’est sans doute là que le bât blesse. En voulant appliquer à la lettre une des recettes de tous les conférenciers en scénarii du monde (à savoir que l’histoire que vous raconter doit être la plus importante de la vie de vos héros), Guillermo Del Toro a voulu nous faire son Crépuscule des Dieux version Mecha, sauf qu’en zappant en quelques minutes l’Age d’Or des Jaegers, on perd énormément en impact et en sentiment de fin du monde. Les personnages nous serinent tout au long du film qu’on est à deux doigts de l’Apocalypse, mais y a vraiment rien qui nous le montre réellement. Les Kaijus sortent de façon régulière de leur brèche et sont repoussés, sans qu’on assiste à une véritable invasion destructrice. Bref, difficile de voir une véritable différence entre avant et maintenant. Tout au plus, on sent bien que l’Humanité -sur un plan économique- est véritablement à genoux, comme le montre la séquence de la construction du Mur, pas banale dans une super-production de ce genre où la classe ouvrière est généralement largement oubliée.
Alors qu’est-ce qui fait que ce film est très bon malgré tout ? Sans doute, tout simplement, parce que Del Toro y croit à fond et que ça se ressent dans sa mise en scène. Oui, il filme des clichés, mais il le fait avec sérieux, en essayant de nous impliquer le plus possible. A l’image de la séquence de souvenirs de Mako, bien traumatisante. Rien n’est traité par-dessous la jambe. Même l’amourette entre les deux héros bénéficie d’idée de mise en scène à même de nous la rendre sympathique (Mako surveillant son binôme par l’oeil-de-boeuf de sa porte, par exemple). Il y a des plans iconiques à tire-larigot, le thème principal est super efficace, les acteurs sont tous très bons (mention spéciale à Idris elba et Rinko Kikuchi), la photo est magistrale, tout est fait pour que le spectacle soit total et enthousiasmant, tout en étant lisible. C’est un rêve (cauchemar pour Mako) de gosse mis en image. Chapeau l’artiste.
Et puis ces « clichés » permettent aussi de donner du corps aux personnages. C’est une utilisation judicieuse de caractères typiques qui font avancer l’intrigue rapidement. On le connait ce looser, le public aussi. Move on et Rock’n Roll, bab’.