Le septième épisode marque l’avancée vers le dernier acte : plus de révélations et de rencontres, des mystères qui se dévoilent petit à petit (l’image de la figure nuageuse est à ce titre assez éloquente), une préparation à quelques grosses scènes d’action, et toujours ces émotions mélancoliques et ces personnages tristes dont Urasawa a le secret.
Pour des raisons évidentes (qu’explique l’histoire, je ne dévoilerai rien), il y a des personnages absents et même Uran est en retrait. Cela conduit à mettre en valeur des protagonistes secondaires, à recomposer un peu les alliances et les enjeux. Et à conduire à un réveil final qui promet un dernier tome bondissant.
Reparcourir la série après avoir relu Monster permet de retrouver, de manière plus évidente, certains des thèmes transversaux de l’auteur : l’enfance traumatisée, par exemple, ou encore l’importance du récit de fiction comme révélateur (ici, bien évidemment, Pinocchio).
Hop, lecture diagonale du dernier tome, histoire de me le remettre en mémoire.
On a droit au retour d’Astro (avec les doutes qui vont avec), à des rencontres émouvantes (celle de l’épouse de Gesicht, par exemple), à des moments intenses, à de grosses bastons (très suggestives, malgré la force des dessins), à toute une interrogation sur la vie, l’identité, le pouvoir. C’est bien troussé, équilibrant le spectaculaire propre au genre et l’intimité propre à l’auteur.
Ce qui est intéressant, c’est de voir aussi apparaître un thème récurrent chez Urasawa, celui de la renaissance. Ce tome, c’est celui où Astro se reconstruit, un peu comme Billy Bat, dans sa seconde moitié, est le récit de la reconstruction de Kevin Goodman, en quelque sorte, retour duquel la victoire attendue dépend.