POLITIQUE & POLITIQUE

De plus en plus d’associations assimilent la laïcité à du racisme

Euh… Quoi ? O___o
En quoi la neutralité vis à vis des religions pourrait être assimilée au racisme ?
Dans un cas, on met toutes les religions au même niveau, dans l’autre, on dit que certains sont supérieurs (ou inférieurs) aux autres. C’est carrément l’opposé !

Quelqu’un peut m’expliquer ?

Tori.

Tu en perds ton français.

C’est ce foutu correcteur (en plus de phrases reformulées) !
J’aurais dû me relire.

Tori.

En plus, ça mélange race et religion. Je n’ai pas beaucoup de culture, mais je pense que ce n’est pas pareil.

Le Kabisme t’habite.

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Plusieurs variations sur la base la laïcité est islamophobe ce qui est un racisme.

La variante theorique : La laïcité est une invention republicaine et universaliste. Tout ce qui est universaliste cherche à imposer les valeurs blanches/occidentales au reste du monde, ce qui est une demarche coloniale et donc raciste.

La variante americano libérale : la laïcité s impose à des modes de vies de personnes minoritaires dont ce n est pas la culture, c est donc raciste.

La variante circulaire : la laïcité est aujourd’hui instrumentalisée par un etat islamophobe pour s en prendre aux seuls musulmans.

La variante religieuse : la laïcité est le fruit de l atheisme, une croyance, qui s en prend aux autres croyances et aujourd’hui à la croyance musulmane.

La variante electoraliste : il existe un vote musulman, dis que la laïcité est raciste, ça les fera voter pour nous.

La variante islamiste : la laïcité sert à s en prendre aux femmes pudiques pour forcer nos filles a etre toutes des putes en se devoilant. Nos filles nous appartiennent, bande de mecreants racistes !

La variante tiktok : mais qu est ce que ça peut vous faire que je veuille porter le voile ? Racistes !

Variante pratique/politique (electoraliste bis) : la laïcité est brandie par l’extrême droite qui, sous couvert de la défendre, s’en sert comme prétexte pour décliner son discours raciste et ouvertement pro-chrétien

Conséquence : vu que c’est fait avec la finesse d’une otarie bourrée à la bière. La laïcité devient un marqueur d’extrême droite, la revendiquer ou la défendre peut alors faire penser que tu défends des idées puante.

(ceci étant dis j’ai assez croisé de gonzes raciste pour savoir qu’on peut être un fier tenant de la laïcité dans son idée de défense de la liberté religieuse et de la séparation de celle-ci avec l’Etat tout en estimant que les noirs sont des feignasses même s’ils courent vite, que les portos construisent de jolies mur ou sont de bons carreleurs, que les ritals sont des voleurs et que les arabes devraient rentrer chez eux et arrêter de voler le travail des français. L’un n’empêche pas l’autre)

Pour qu elle devienne un marqueur d extreme droite, il faut qu elle soit abandonnée par la gauche. L extreme droite ne peut s emparer que de ce qu on lui laisse.

La laïcité appartiendrait à des partis et des camps politiques ? L’extrême droite ne prendrait rien de force ? Ne s’attribuerait t-elle pas des images et des symboles pour servir son discours ? Elle récupère ce qui est oubliée ? 1er écolos de France ? ^^

Ce n est pas ce que j ai dit.

J’ai modifié mon message. Quand à l’abandon de ce principe par une partie de la gauche je viens bien le croire, cela n’empêche pas qu’en pratique il s’agit d’un terme moteur des discours médiatiques de l’extrême droite et de fait peut devenir un marqueur (comme pour le drapeau français tiens). C’est un cheval de Troie.

Non, l extrême droite est un parti attrappe tout sans cohérence si ce n est le racisme, la corruption et l autoritarisme.

La laïcité à droite n est pas coherente plus généralement et particulièrement aujourd’hui, c est une catholaicité et c est facile de le demontrer.

C est bien son abandon par la gauche qui permet aujourd’hui à la droite et l extrême droite de s en reclamer malgré leurs incohérences, actuelles ou structurelles.

Ergo, pour y voir un marqueur d extrême droite, il faut y mettre du sien.

Patience…

Non, c’est une pensée.
Ce qui est plus grave.

Jim

Oui, j aurais du dire le fn, seul à l extrême droite d ailleurs a essayer de preempter la laïcité.

Mais bon, c’est parce qu’il est « pionnier » dans ce genre de choses. Mais on voit bien que ses idées nauséabondes se répandent un peu partout, donc tu peux être sûr qu’à mesure que la gauche reculera, l’ensemble de l’extrême-droite avancera. Sur ce terrain et sur d’autres.

Jim

Et dans l autre sens également : vois le bel emploi que la droite et l extrême droite font de la distinction entre le cultuel et le culturel, introduite par le duo de gauche bianco et canden de feu l observatoire de la laïcité.

Ils avaient introduit cette distinction pour amoindrir le tranchant de la laïcité sur le voile notamment : resultat c est la droite et l extrême droite qui s en emparent pour justifier les creches dans les mairies.

Beau boulot

La réhabilitation de la censure connaitra le même chemin.

La laïcité n appartient à aucun parti, mais lorsque la gauche cede dessus, c est la laïcité qui se meurt.

Bientôt

L itw de l ex porte parole de l inter lgbt :

Avec la suite pour les non abonnés :

Résumé

Une fois ceci dit, ce qu’il faut comprendre, c’est la cabale politicienne interne typique de ce qui peut se passer dans une association de la taille de l’Inter-LGBT. On y retrouve plusieurs courants, dont certains sont proches des partis politiques comme Homosexualités et socialismes, proche du PS, la commission LGBT d’EELV et du PCF. Cette polémique relève finalement du débat idéologique qui peut se dessiner dans le mouvement LGBT entre des associations universalistes et d’autres associations plus proches de l’indigénisme politique.

Mais, la réalité, c’est qu’à Metz, la majorité municipale est LR et donc le financement des associations LGBT tient beaucoup à ces collectivités de droite. En tant que président d’une association locale, Couleurs Gaies, il m’arrivait d’apparaître aux côtés de ces personnalités LR, ce qui était difficile à accepter pour l’Inter-LGBT, financée par la mairie socialiste de Paris. Il faut bien comprendre que cette querelle sur la laïcité est surtout, selon moi, un prétexte politique pour m’évincer.

« Au fond, l’Inter choisit un peu les bonnes victimes… Et je pense que ça contribue à la montée du vote d’extrême droite chez les personnes LGBT. »

Pourquoi cet attachement à la laïcité ? Ce n’est plus vraiment à la mode dans les courants LGBT.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’à Metz, la loi de 1905 ne s’applique pas puisque nous nous trouvons sous le régime du concordat, qui nous prive de la laïcité. Vous avez ici une Église catholique et des cultes très puissants, qui ont pu mettre des moyens de pression énormes pendant La Manif pour tous. C’est l’une des raisons pour lesquelles les militants LGBT d’ici sont extrêmement attachés à la laïcité. Parce que, quand vous n’avez pas cette neutralité, vous êtes dans un entre-deux qui laisse énormément de marge de manœuvre aux cultes. Ici, ils sont assimilés à des fonctionnaires, touchent des subventions de l’État, ils sont dans des écoles où ils ne font pas de l’enseignement du fait religieux, mais de la religion. Pendant la Manif pour tous, chaque église s’est transformée en bureau de recrutement de militants, vous aviez chaque chef des cultes qui y allait de son communiqué pour expliquer que le mariage pour tous était l’œuvre du diable… Ça nous a crispés, oui. Et ça nous a amenés à avoir une réflexion avec les autres membres de l’association, à aborder ces questions dans nos modules d’éducation populaire.

À Paris, ils sont davantage dans une lecture indigéniste, qui tend à assimiler la laïcité à du colonialisme ou à du racisme – ils ont cette lecture-là. Mais par ailleurs, je peux comprendre leur analyse. Je ne la valide pas, mais je comprends qu’aujourd’hui, on puisse voir dans la laïcité un outil utilisé par l’extrême droite pour stigmatiser les musulmans. Mais il faut pouvoir dire aussi que l’islam, comme les autres religions, peut être une source d’homophobie. Je le dis avec beaucoup de prudence mais, comme c’est le cas avec d’autres croyants, certaines personnes de culture musulmanes peuvent avoir un problème avec l’homosexualité et sa visibilité dans l’espace public. Ce qui gênait vraiment l’Inter-LGBT, c’est qu’en tant que militant, j’imputais l’éloignement de certaines personnes LGBT de la parole associative à cette négation de la violence causée par cette croyance-là. Au fond, l’Inter choisit un peu les bonnes victimes… Et je pense que ça contribue à la montée du vote d’extrême droite chez les personnes LGBT.

Enfin, en tant que porte-parole de l’Inter, j’ai eu la chance de voyager. J’ai été en Turquie ou en Pologne et je peux vous assurer qu’ils en rêveraient, de notre laïcité.

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Qui porte cette vision critique de la laïcité aujourd’hui dans les mouvements LGBT ?

Dès le départ, quand nous avons rejoint l’Inter-LGBT, nous avons bien senti qu’il y avait un hiatus entre nos positions et les leurs. Mais c’est une fédération et il est normal que nous ne nous trouvions pas toujours sur la même ligne, comme entre le FLAG (syndicat LGBT des forces de l’ordre) et le Strass (syndicat des travailleuses du sexe). Mais aujourd’hui, ce combat mené contre la loi de 1905 est principalement porté par les associations parapolitiques, liées à EELV ou LFI, mais aussi chez Homosexualités et socialismes, lié au PS qui était pourtant historiquement très carré sur la laïcité. Ce sont elles qui, par opportunisme politique, font le lien entre laïcité et racisme, avec une majorité de militants associatifs qui sont dans ce discours-là. Il n’y a plus d’équilibre sur ce sujet.

« Dire que l’intersectionnalité et l’universalisme sont incompatibles, c’est complètement faux : ce n’est pas parce que vous êtes universaliste que vous ne pouvez pas avoir une lecture intersectionnelle des discriminations. »

C’est-à-dire qu’il n’y a plus de débat possible sur cette question ?

C’est-à-dire que c’est devenu un sujet très sensible. En tant que porte-parole d’une inter-associative, j’essayais de porter les positions que j’estimais les plus consensuelles possibles, je ne pouvais pas me permettre de dire ce que je pensais vraiment. Mais le fait est que même en essayant d’arrondir les angles, je sentais très bien qu’il n’était plus possible de dire que la laïcité protège les personnes LGBT. Un exemple : avec l’association Couleurs Gaies, on a décidé de venir à la dernière Marche des fiertés avec une banderole disant exactement ça : « La laïcité protège les personnes LGBT ». Ce n’est quand même pas le slogan le plus subversif de l’histoire ! On a quand même eu des retours très négatifs, on a senti des tensions.

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L’Inter-LGBT vous reproche de ne pas vous être suffisamment indigné d’un amendement jugé « transphobe » déposé par Aurore Bergé dans le projet de constitutionnalisation du droit à l’IVG. Qu’en est-il ?

Effectivement, on me reproche de ne pas m’être prononcé sur l’amendement qui a remplacé la phrase « nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse » par la formulation « nulle femme ne peut être privée du droit à l’interruption volontaire de grossesse ». Cet amendement, c’était une énorme connerie, je l’ai toujours dit. Mais par tactique militante et par malhonnêteté intellectuelle, on tente de m’assimiler à quelqu’un de transphobe. J’ai passé ma vie à militer pour l’autonomie des personnes transgenre, je considère, évidemment, que le genre est une construction sociale et il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre ce que dit l’Inter-LGBT et ce que je dis sur le sujet. C’est un procès facile, révélateur d’une certaine forme de pauvreté intellectuelle. Du même acabit que les arguments visant à faire un lien entre universalisme et transphobie : je ne vois pas le rapport. Dire que l’intersectionnalité et l’universalisme sont incompatibles, c’est complètement faux : ce n’est pas parce que vous êtes universaliste que vous ne pouvez pas avoir une lecture intersectionnelle des discriminations. Vous pouvez lutter contre les discriminations et considérer qu’il y a des valeurs et un socle commun, tout ne se vaut pas.

« Le fond du problème, c’est qu’aujourd’hui, vous avez des militants et des universitaires qui ont renoncé à l’éducation populaire. »

Un autre tweet a posé problème, vous y écrivez : « Nul besoin d’avoir tous les codes de la culture woke pour avoir un engagement efficace en faveur des personnes LGBT. »

On a dit que je reprenais le vocabulaire de l’extrême droite… Le mot « woke » est devenu un mot épouvantail, qui veut pourtant simplement dire « éveillé ». Ce qui est drôle, c’est que vous commencez un débat sur le « wokisme », la plupart des gens n’en ont pas la même définition. Le fond du problème, c’est qu’aujourd’hui, vous avez des militants et des universitaires qui ont renoncé à l’éducation populaire. Certains préfèrent condamner d’emblée les positions adverses, sans expliquer leurs concepts et faire leur pédagogie. Il en va de même pour les tactiques militantes : elles ne sont pas expliquées. La non-mixité par exemple, elle peut être pertinente dans certains contextes, elle pourrait être utilisée dans beaucoup d’autres mouvements. Aujourd’hui, on assimile le fait d’utiliser ces concepts et ces tactiques au fait de lutter contre les discriminations. Mais en réalité, c’est le contraire même de l’éducation populaire.

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Comment voyez-vous l’avenir du militantisme LGBT ?

Je suis d’un tempérament toujours optimiste. Mais je trouve aussi qu’il y a tellement de sujets importants aujourd’hui dans l’actualité – l’IVG, la fin de vie, etc. – qui nécessiterait une mobilisation importante du tissu associatif LGBT, qu’il est vraiment dommage que nous soyons occupés à des querelles qui, je crois, n’intéressent pas les populations LGBT.

Merci pour le partage.

De rien, on me l a partagé à la base.