POURQUOI FUMER, C'EST DE DROITE (Olivier Milleron)

Pourquoi fumer c’est de droite

Par la radiographie d’une industrie cynique et destructrice, Olivier Milleron dévoile l’intrication de l’histoire du tabac avec celle du capitalisme et du colonialisme. Car l’industrie du tabac participe au pire du capitalisme mondialisé, échappant au contrôle des états et des citoyens. Pour l’auteur, se réclamer de la gauche anti-capitaliste et fumer relève de la contradiction politique. Cet ouvrage pamphlétaire ouvre le débat.

  • Éditeur ‏ : ‎ Textuel (7 septembre 2022)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 160 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2845979142
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2845979147
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 200 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 13 x 1.2 x 19.7 cm

Whoa ça ça risque de me plaire

tsouin est donc de droite !

Le début est déjà très bien.

Jim

Après avoir pris une petite cure d’anti-sarkozisme en finissant Le Président des riches, je replonge dans ce bouquin, qui était sur mon bureau (j’essaie de finir les livres que j’ai commencé, dans le vain espoir qu’en les rangeant, j’arriverai peut-être à revoir la couleur de mon tapis).
Et c’est bien.
J’en suis au chapitre décrivant le commerce triangulaire. Alors oui, c’est écrit avec le prisme et le vocabulaire d’aujourd’hui, c’est une analyse de gauche qui est bien datée, non pas dans ce qu’elle dénonce mais dans la manière dont elle formule la dénonciation. L’auteur n’en est pas dupe : quand il évoque le « Code Noir », il parle bien de la lecture qu’on peut en faire aujourd’hui tout en évoquant le contexte de l’époque.
Mais ce qu’il pointe, ça reste d’actualité, ce sont des trucs qu’il faut pointer. Et il écrit avec un style de discours enflammé, il martèle, il répète, il passe aussitôt à autre chose, frappe à nouveau, répète, reprend, retape au même endroit, afin de mettre les choses en lien, de tisser un discours cohérent sans jamais laisser le lecteur souffler. C’est de la guérilla littéraire.
Ça cogne.
J’aime beaucoup.

Jim

J’arrive vers la fin. Plein de choses bien, avec quand même un manque de relecture qui fait que plein de répétitions auraient pu être évitées mais restent présentes. Cela dit, malgré ces défauts formels, ça tabasse.

Il y a notamment un chapitre intitulé « la stratégie du doute » qui détaille les campagnes de désinformation des cigarettiers, ou Big Tobacco, dont l’articulation évoque clairement la politique du déni face au déréglement climatique.
Il y a un documentaire intitulé La Fabrique de l’ignorance, qui revient sur le sujet du tabac, mais aussi des différentes polémiques, notamment climatiques.

Bon, à part ça, j’ai appris dans le bouquin de Milleron une information qui me paraît, somme toute, centrale. À savoir que la nicotine est un alcaloïde naturel, fabriqué par la feuille de tabac (mais aussi, dans des proportions diverses, dans l’aubergine, la tomate ou la pomme de terre : que cela ne vous dissuade ne manger des aubergines) en guise d’insecticide.
Insecticide naturel, donc, mais insecticide quand même. Ce produit créé par les plantes pour tuer leurs prédateurs génère une accoutumance chez l’usager. Rien que cette idée devrait quand même éveiller des questions dans l’esprit des gens.

Jim

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Tu savais pas ?

En fait, non.
Je suis un peu nul en biologie (entre autres). Et en tabac.

Jim

Je suis peut être déformé : j’ai ramassé du tabac pendant ma jeunesse.

Ce ne serait pas plutôt l’aubergine que la courgette ?
Bon, de toute façon, la nicotine se trouve dans les feuilles… Et, en général, on ne consomme pas les feuilles des pommes de terre, de aubergines ou des tomates (pas plus qu’on ne les fume, d’ailleurs, il me semble)…

Tori.

Ah si : au barbecue !

Ah si, peut-être, faut que je retrouve le passage. Mais tu as sans doute raison.
(J’ai beau être de la campagne, y a des légumes que j’ai constamment du mal à nommer : je vois passer un céleri, je passe des minutes à trouver le nom, quand je ne me trompe pas, carrément… Et je ne te parle pas des feuilles des arbres : je suis incapable de reconnaître un marronnier à ses feuilles, par exemple.)

Jim

Moi, les feuilles, je m’en fous. Aucun effort. Y a que les fruits qui comptent à mes yeux.

C’est surtout que l’aubergine est une solanacée, comme la tomate et la pomme de terre, alors que la courgette est une cucurbitacée, comme les courges et les citrouilles.

Tori.

Voilà une info que je vais sans doute oublier demain. Je n’ai jamais réussi à retenir le moindre classement de ce genre.

Jim

Pense au concombre.

Tu sais, entre les informations que je n’ai jamais réussi à intégrer à moins de les apprendre par cœur (et encore, j’oublie) et celles que je mélange après les avoir lues quelques minutes ou heures plus tôt, ça ne servira à rien…

Jim

Voilà, terminé (et entamé un autre bouquin, sur le Coca-Cola, maintenant). Vraiment très chouette. Toujours cette écriture martelante, insistante, qui cogne, mais qui ne se soucie pas de l’élégance du style (dommage).
Les derniers chapitres sont consacrés aux conséquences de la fiscalité transfrontalière, ou encore aux bidouilles de propagande durant la période du COVID. Bien entendu, ça met le doigt sur des évidences auxquelles on ne pense peut-être pas (en tout cas, moi), et ça finit de dresser un portrait à la fois catastrophique et angoissant de l’industrie du tabac.

Jim

Et tu enchaînes ensuite avec McDo ?

Ça doit bien exister, ça.
Je vais chercher.
Mais d’abord, je vais faire baisser la pile des trucs à lire, quand même…

Jim