QUAND LA MARABUNTA GRONDE (Byron Haskin)

REALISATEUR

Byron Haskin

SCENARISTES

Phillip Yordan et Ranald MacDougall, d’après la nouvelle de Carl Stephenson

DISTRIBUTION

Charlton Heston, Eleanor Parker, William Conrad…

INFOS

Long métrage américain
Genres : aventures/romance
Titre original : The Naked Jungle
Année de production : 1954

Inspiré par une nouvelle de Carl Stephenson intitulée Leiningen versus the ants, Quand la Marabunta gronde (The Naked Jungle en V.O.) marquait la seconde collaboration entre le producteur George Pal et le réalisateur Byron Haskin après leur adaptation de La Guerre des Mondes en 1953. Tous deux spécialistes des effets spéciaux, les deux hommes étaient connus pour leur amour du grand spectacle mais s’il a été vendu comme un film sur des fourmis tueuses, faisant partie de ce sous-genre d’histoires où la nature se retourne contre l’homme, Quand la Marabunta gronde accorde d’abord une grande place à la romance contrariée entre les deux personnages principaux campés par Charlton Heston et Eleanor Parker, l’attaque des insectes voraces n’intervenant que dans la dernière demi-heure (le métrage dure 1h35).

En 1901, la belle Joanna débarque au Brésil pour y rencontrer son mari, qu’elle a épousé par procuration. Christopher Leiningen est le maître d’une plantation de cacao. Il est arrivé dans la région à l’âge de 19 ans et a construit un empire, devant l’un des hommes les plus puissants d’Amérique du Sud. Mais absorbé par son travail, Leiningen n’a jamais eu de temps pour les femmes et il a demandé à son frère de lui sélectionner une épouse car il lui faut une descendance pour l’héritage du domaine. Pas très romantique, tout ça…mais Leiningen est tout sauf romantique…

Plus « mâchoire serrée » que jamais, Charlton Heston joue un homme dur, entêté, désarçonné face à une femme intelligente, cultivée et qui n’a pas l’intention d’être un simple objet posé dans une superbe maison au fin fond de la jungle. S’il n’échappe pas à certains clichés exotiques, le récit se distingue d’autres romances hollywoodiennes par sa tension sexuelle entretenue plutôt subtilement, dans la limite de ce qui pouvait être montré à l’époque bien entendu. La caractérisation est intéressante, notamment dans la description des rapports de Leiningen envers la gente féminine, Heston n’hésitant pas à égratigner son image de dur à cuire.

Il y a quelques longueurs dans ces deux premiers actes mais l’interprétation est de qualité, William Conrad (qui sera ensuite connu pour les séries Cannon et La loi est la loi) s’ajoutant au duo vedette dans le rôle d’un sympathique commissaire. C’est lui qui prévient Leinigen que la plantation est menacée par la Marabunta, terme désignant une migration massive et destructrice de fourmis. Et ces petites bêtes sont aussi amatrices de chair humaine ! La dernière partie du long métrage tourne donc au film catastrophe…

Le final est tendu et spectaculaire, grâce à des effets qui tiennent dans l’ensemble encore bien la route (certains plans ont même été réutilisés par la suite en stock-shots dans d’autres productions cinématographiques et télévisuelles). Une petite touche horrifique, de l’action, des explosions…de quoi rappeler qu’il s’agit bien d’un long métrage estampillé George Pal/Byron Haskin après la tempête des sentiments de la première heure !

1 « J'aime »

Faut que je le revoie, j’en ai un souvenir flou et mitigé.

Jim

Le film a ses défauts, ce qui est le cas de quasiment tous les Byron Haskin que j’ai pu voir (même si c’est un cinéma de divertissement que j’apprécie). L’histoire prend son temps mais il y a des éléments que j’aime bien dans le cadre de ce genre de long métrage, comme le fait que Charlton Heston joue carrément un puceau frustré. Pas le genre de rôle que John Wayne aurait choisi…^^