RADIOACTIVE DREAMS (Albert Pyun)

REALISATEUR

Albert Pyun

SCENARISTES

Albert Pyun et Tom Karnowski

DISTRIBUTION

John Stockwell, Michael Dudikoff, Michele Little, Lisa Blount, George Kennedy, Don Murray…

INFOS

Long métrage américain/mexicain
Genre : action/science-fiction/comédie
Année de production : 1985

Depuis le début de sa carrière cinématographique (qui remonte à 1982 et le film d’héroïc-fantasy L’Epée Sauvage), le réalisateur d’origine hawaïenne Albert Pyun a exploré en long, en large et en travers les terrains vagues de la S.F. post-apocalyptique fauchée, le plus souvent en mettant en vedette des cyborgs…et des kickboxers (et parfois les deux en même temps comme dans le bien-nommé Cyborg avec Jean-Claude Van Damme). Mais dans ce sous-genre bien particulier, son opus le plus divertissant et le plus inventif (bien qu’il soit, comme toutes ses réalisations, blindé de défauts) demeure son deuxième effort, l’oublié Radioactive Dreams (un temps exploité en France en vidéo sous le titre Le Dernier Missile), sorti en 1985 sous la bannière * De Laurentiis Entertainment Group* et souvent comparé (à juste titre) comme la rencontre improbable entre les Hardy Boys et un sous-Mad Max italien.

Radioactive Dreams mélange plusieurs genres dans un joyeux fourre-tout porté par l’enthousiasme communicatif de ses deux acteurs principaux. C’est avant tout un post-apo : en 2010, quatorze ans après l’Holocauste Nucléaire, Phillip Chandler et Marlowe Hammer émergent enfin de l’abri-atomique construit par leurs pères, qui n’ont plus donné signe de vie depuis qu’ils ont décidé d’explorer la surface. Pendant tout ce temps, les jeunes hommes se sont imprégnés des années 40 en dévorant des pulps et des romans policiers, héritage de leurs paternels. Habillés à la mode de cette époque, ils sont bien décidés à devenir les premiers détectives privés de l’ère atomique…ou comme les anglophones l’auront deviné, des « Atomic Dicks ».

Radioactive Dreams est également une parodie de films noirs. Les noms des héros sont des amalgames d’écrivains et de personnages célèbres, leur façon de parler et de s’habiller font d’eux des clichés vivants, tout droit sortis d’un pulp, et le scénario reprend habilement des passages obligés, comme la voix-off et la présence de la femme fatale qui finira bien entendu par se retourner contre Phillip et Marlowe.
L’aspect comique vient notamment du jeu des acteurs principaux, qui provoque un constant décalage avec les situations dans lesquelles ces jeunes hommes ultra-naïfs sont projetés. Phillip Chandler est interprété par John Stockwell, révélé deux ans plus tôt par Christine de John Carpenter, et devenu depuis réalisateur. Et c’est Michael Dudikoff, futur « Ninja Blanc » des productions de la Cannon, qui incarne le bondissant Marlowe Hammer.

Radioactive Dreams est aussi un film d’action : à peine sorti de leur bunker, Phillip et Marlowe se retrouvent par hasard en possession de la clé du dernier missile nucléaire, objet de toutes les convoitises. Pratiquement toutes les personnes qui vont croiser leur route voudront alors les tuer, les manger, les voler…ou les trois à la fois ! Pillards, mutants, cannibales, rats géants se succèdent au rythme d’une bande-son confiée à tous les groupes les moins connus de la vague New-Wave des années 80.

Car Radioactive Dreams est aussi une comédie musicale. Albert Pyun ose toutes les ruptures de ton et intègre carrément une vidéo musicale très dynamique après 50 minutes de film, lorsque Sue Saad, une clone de Pat Benatar, bondit devant l’écran pour entonner « Guilty Pleasures » (et oui, c’est un vrai plaisir coupable). Et le tout se termine sur un numéro dansé, un swing endiablé des Atomic Dicks !

Albert Pyun (qui a commis, entre autres, l’infâme Captain America) n’a jamais été un très bon réalisateur et cela se vérifie encore ici : les scènes d’action sont généralement mal filmées et les gunfights sont frénétiques et le plus souvent illisibles. Il y a tout de même de-ci de-là de bonnes idées, comme le prologue qui s’ouvre en noir et blanc avec une image en 4:3, avant que le format ne s’élargisse et que la couleur fasse son apparition quand les héros quittent leur bunker, tel un Magicien d’Oz post-apocalyptique.
La laborieuse intrigue secondaire concernant les pères de Phillip et Marlowe (les vétérans George Kennedy et Don Murray) est très mal écrite et n’apporte rien au résultat final…qui réussit tout de même, malgré les réserves citées (sans oublier un doublage français médiocre), à être absolument savoureux dans son absurdité.

Ahaha… excellent !!

Sur le papier ça à l’air bien barré et plutôt intéressant, mais ce que tu en dis me refroidit sacrément.
Mais pourquoi pas à l’occasion, merci pour la découverte en tout cas.

Je serai en revanche moins dur que toi au sujet du **Captain America **(Pour en savoir +) : que tu qualifies quand même « d’infâme Captain America ». :slight_smile:

Ouaip, par rapport au potentiel cinématographique du personnage…et parce qu’il est tout de même ennuyeux à mourir (mais pas que…je détaille ça dans le sujet dédié). Radioactive Dreams est également plein de défauts, mais il est nettement plus fun… :wink: