CYBORG (Albert Pyun)

Action/science-fiction
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Albert Pyun
Avec Jean-Claude Van Damme, Vincent Klyn, Dayle Haddon…
Année de production : 1989

Vers la fin des années 80, la société Cannon de Menahem Golan et Yoram Globus était en plein déboires financiers. Les succès se faisaient rares et la plupart des longs métrages annoncés passaient à la trappe. Ce fut notamment le cas de la suite des Maîtres de l’Univers et d’une adaptation du comic-book Spider-Man (en développement depuis plusieurs années), qui étaient alors confiées au réalisateur Albert Pyun (L’Epée Sauvage, Radioactive Dreams…). Histoire de ne pas perdre ce qui avait déjà été dépensé pour les costumes et les décors de ces deux projets avortés, Golan & Globus ont donc demandé à Pyun d’imaginer une nouvelle histoire pouvant être tournée pour à peine 500.000 dollars…

…et s’il y a bien un sous-genre bis qui ne coûtait pas grand-chose (à égalité avec l’héroïc-fantasy), c’était le post-apocalyptique…

Pour son scénario crédité sous le pseudonyme de « Kitty Chalmers », Albert Pyun a recyclé deux de ses anciens scripts abandonnés tout en multipliant les références dans un western futuriste qui orchestre l’affrontement entre un mercenaire pas si solitaire que ça (et au passé douloureux comme il se doit) et une sorte de « seigneur de guerre » sanguinaire sur fond d’Amérique dévastée suite à une pandémie. Il y a des emprunts à La Prisonnière du Désert, au western spaghetti pour le supplice du héros qui se transforme ici en crucifixion à la Conan le Barbare, à New York ne répond plus…et j’en passe…

Vu le budget très, très modeste, Cyborg ressemble surtout à un ersatz tardif de tous ces post-apo italiens fauchés qui ont tenté d’emprunter les mêmes routes que les Mad Max de George Miller. Le niveau n’est donc pas très haut, le récit déborde de clichés, les dialogues sont aussi mauvais que le jeu de la plupart des acteurs, les rares actrices (Deborah Richter, Dayle Haddon…) s’en sortant un peu mieux que ces messieurs (Van Damme a l’air constipé quand il fait le mec triste et le grand méchant ne fait que hurler et grogner).

Pour ce qui est de l’action, ce n’est pas toujours bien filmé mais c’est un peu plus solide, avec quelques scènes plutôt efficaces jusqu’au musclé règlement de compte final. Passages dont le montage a été réalisé par Jean-Claude Van Damme lui-même, comme il l’avait fait sur Bloodsport, son premier succès. Après Bloodsport, Golan & Globus ont proposé trois projets au belge : Delta Force 2, American Ninja 3 (tellement Cannon, ces titres) ou Cyborg…et JCVD a fini par regretter son choix.

Autres clins d’oeil du script de Albert Pyun : les personnages principaux ont tous des noms liés à la musique. Ainsi les deux grands adversaires se prénomment Gibson (Van Damme) et Fender (Vincent Klyn) !

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Laurent Melki :

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