RED WING (Jonathan Hickman / Nick Pitarra)

[quote]RED WING

14,30 euros/En librairie seulement

Auteurs : Jonathan Hickman & Nick Pitarra

Le monde est en plein chaos. Perdu dans les méandres du passé et de
l’avenir, le Capitaine du First Wing tente de retrouver son chemin vers sa base, afin de sauver sa peau et de mettre sur pied le programme de vol spatio-temporel qui l’empêchera de totalement disparaître. “Pendant ce temps”, son fils, devenu lui aussi pilote, est persuadé que son père est toujours en vie…

SORTIE LE 3 DECEMBRE ![/quote]

Je vais essayer. Sur un format cours et sur une création où il faut tout mettre en place, Hickman devrait être moins laborieux que sur ses boulots chez Marvel.

Je suis aussi pas mal intéressé par ce recueil pour ma part.

tiens je ne connais pas

Quelqu’un l’a-t-il lu ?

Oui, je prépare un avis un peu détaillé, mais je n’ai pas été emballé.

Bon, j’attends ton avis détaillé avec fébrilité (et impatience) :slight_smile:

Moi aussi, mais pas forcément pour les mêmes raisons :mrgreen:

En dépit de personnages anémiques (hormis peut-être le pilote de l’aile rouge perdu dans le temps qui acquiert de l’épaisseur pendant sa brève escale chez les Mayas), j’étais plutôt pris dans l’histoire jusqu’à ce que survienne le cliffhanger du deuxième épisode et que les explications commencent à pointer le bout de leur nez. La révélation sur l’identité de l’ennemi était prévisible (pas forcément le personnage en lui-même, mais d’où il vient et ce qu’il représente) et à partir de là, dès que les motivations de l’ennemi sont connues et que le propos qui sous-tend l’histoire est exposé, le récit verse dans une morale conformiste et lénifiante.

[spoiler]L’histoire se développe sur deux lignes temporelles distinctes. D’un côté, on suit les pas d’un des premiers pilotes de l’aile rouge, un vaisseau qui permet de voyager dans le temps, qui est perdu dans le passé suite à une mission qui s’est mal terminée. De l’autre, on suit son fils, quelques années plus tard, qui est également devenu pilote d’une aile rouge et qui reprend la guerre dans laquelle était impliquée son père, face à mystérieuse armée qui a aussi la technologie pour voyager dans le temps.

L’humanité a épuisé les ressources de la Terre, ne laissant rien à ses héritiers, hormis l’obligation de s’exiler dans l’espace pour survivre. Et les héritiers en question, trop occupés à se déchirer, finissent par s’accorder sur un point: puisque leurs ancêtres sont responsables de cette situation, autant utiliser le voyage dans le temps pour aller piller le passé et le présent afin de bâtir un futur plus agréable.

Face à cette découverte choquante, le héros, dont l’adversaire futuriste n’est autre que son propre fils, décide de détruire toutes les installations des belligérants et de retourner dans le passé pour bien s’occuper de son fils afin qu’il ne devienne pas un fou dangereux dans le futur qui menacera le flux du temps.

Voilà, en mettant de côté le techno babillage, c’est le propos qui sous-tend Red Wing. A moins que certaines choses ne m’aient échappé (ce qui est tout à fait possible), ça se résume au constat béat qu’il faut prendre soin de notre planète sous peine de condamner nos descendants à long terme, ce qui ne fait que rabâcher une problématique déjà soulevée depuis pas mal de temps à notre époque. Alors qu’à mon sens, tout l’intérêt de créer un contexte de science-fiction autour de ça aurait été d’essayer d’apporter des solutions technologiques et sociales, qu’elles soient fictives ou possibles, et proposer ainsi une véritable réflexion au lecteur pour le faire cogiter.

C’est peut-être moi qui surinterprète les intentions d’Hickman (peut-être qu’il ne visait qu’à produire un simple divertissement, auquel cas je n’y ai adhéré que le temps de deux épisodes), mais à partir du moment où les personnages me semblent servir uniquement de rouages de l’intrigue, j’ai eu la désagréable impression que le scénariste m’imposait ses vues sur la thématique écologique sans proposer d’éléments pour que je puisse me faire ma propre opinion.[/spoiler]

Par ailleurs, je n’ai rien compris à la conclusion, même après avoir relu deux fois les dernières pages.

[spoiler]Dans la première ligne temporelle de l’histoire, le pilote perdu détruit les installations de l’armée du futur et s’échappe avec un de leurs vaisseaux pour être auprès de son fils et l’empêcher de mal tourner.

Dans la deuxième ligne temporelle, le fils et ses coéquipiers ont essuyé une attaque sur la station spatiale où ils sont postés et, après un âpre combat, ils pansent leurs blessures. Suite à la perte d’un de ses amis pendant l’attaque, le général de la station prend à part le fils pour lui faire quelques révélations.

On savait que c’était le général qui avait engagé le père comme pilote avant qu’il ne s’égare dans le temps. A la fin, le général dévoile un peu l’historique du moteur pour voyager dans le temps, conçu par son propre père, et révèle qu’il a bâti la station et mis en place le programme de vol temporel pour faire honneur à l’esprit créatif et précurseur de son père. Pendant la discussion, une case nous révèle la photo que le général conserve sur son bureau, et qui représente son père. Et il s’agit visiblement du jeune pilote avec qui il parle en ce moment même. Du moins, c’est ce que j’ai compris, parce qu’il n’y a pas de dialogues ou de récitatifs pour le confirmer, mais le dessin est explicite.

Et c’est à ce moment-là que ça coince. Comment serait-ce possible puisque son père n’est qu’un jeune pilote pas très doué qui n’a visiblement rien inventé. L’explication la plus plausible est celle décrite dans le résumé de l’éditeur, à savoir que le général n’est pas le fils du jeune pilote mais en réalité son père, qui est revenu de son excursion du futur pour veiller sur le fils qu’il n’a pas vraiment connu. Sauf que ça ne colle ni avec la photo sur le bureau, qui représente trait pour trait le jeune pilote en compagnie d’une femme (une de ses collègues présentée en amont dans le récit), ni avec la réplique du général, qui précise bien qu’il s’agit de son père.[/spoiler]

J’ai beau me creuser la tête en tenant compte du fait que le temps dans cette histoire est représenté comme une spirale recourbée sur elle-même et que les paradoxes temporels n’existent pas, je ne vois pas comment les deux solutions sont possibles, ne serait-ce que vis à vis des informations données via les dialogues et le dessin. J’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose, alors que l’histoire ne m’avait pas semblé complexe jusque-là. Si quelqu’un a compris le dénouement, j’apprécierai qu’il m’éclaire sur sa signification.

J’ai lu ce même genre de sentiment d’incompréhension, mais je ne sais plus où !

c’est dans Red Wing qu’il y a 3 ou 4 doubles pages quasiment noires avec juste un petit vaisseau qui dérive et que l’on voit une fois par double page?

Je crois, oui.

Si je me souviens bien, c’est au moment où le pilote s’enfuit du futur après avoir détruit la base des descendants de l’humanité. Soit là, soit lors du premier crash dans le premier épisode.

quand je l’ai feuilleté,je me disais qu’avec une seule on comprenait bien le principe

Oui c’est là, et je me suis fait la même impression de foutage de gueule. Pour 3,50$, t’as seize pages de BD, quatre pages de pub et quatre pages de vide. Et ça sans tenir compte de la qualité de la BD en elle-même.
A ce propos, je rejoins en grande partie l’avis de Benoît : passé le deuxième épisode, le récit s’écroule. Les théories fumeuses sur la relativité temporelle prennent le pas sur l’intrigue elle-même, qui est somme toute basique et moralisatrice.
Pour ce qui est de la fin :

Je me dis que si l’on part de la deuxième théorie, celle du « fils-du-futur », les sauts temporels peuvent se faire n’importe où d’avant en arrière ou d’arrière en avant sur la spirale, créant ainsi des futurs distincts. On peut dès lors supposer qu’il existe deux futurs distincts : celui ou le père est perdu et le fils devient fou, et celui où le père revient de mission et élève son enfant. Mais même ce « bon futur » peut être attaqué par les gens du futur, vu qu’ils visitent à loisir les avenirs possibles pour les piller. De fait, le fils élevé par son père aurait pu revenir dans le passé pour créer l’anneau et, somme toute, aider à la mise en place des IT, afin d’aider son père dans le passé pour qu’il puisse l’élever dans le futur (oui, moi aussi je m’y perds). C’est ultra-capillotracté, mais c’est la seule explication que j’ai à ce paradoxe.

La critique par Jeje-99 est disponible sur le site!

Lire la critique sur Comics Sanctuary

Moi non plus je comprends rien à cette histoire

je propose comme hypothèse :

[spoiler]Le fils qui n’a pas connu son père a lui même deux futurs, celui où il devient l’ennemi contre lequel se battait son père et celui qu’on ne voit pas mais qui suppose que après cette discution avec le générale, il reparte à un moment dans le passé fonder le voyage dans le temps.

L’histoire nous conterait donc un conflit entre le même personnage aux destins différents. Sans père, le fils se fait la guerre à lui même détruisant et sauvant continuellement la terre.

Lorsque le père décide de repartir dans le passé. Il annule alors toute cette boucle et temporelle et d’univers parallèle, ce qui a pour conséquence d’annuler la création du voyage dans le temps que son fils, d’avoir un père n’aura jamais à « inventer » ou à ramener dans le passé. C’est pourquoi le vaisseau du père disparait dans le blanc, qui est l’annulation de sa ligne temporelle.

On a donc un père qui si il décide d’élever son fils annule son existence et de l’autre une guerre entre deux destins du fils.

L’impossible d’être père et la guerre comme lutte entre soi et soi conséquence de l’absence du père qui devient ici nécessaire.[/spoiler]

La drogue c’est mal … Même quand c’est de la bonne !

la procrastination aussi parce que j’avais vraiment autre chose à faire que me prendre la tête sur ces histoires de voyage dans le temps. :wink:

[quote=« n.nemo »]Moi non plus je comprends rien à cette histoire

je propose comme hypothèse :

[spoiler]Le fils qui n’a pas connu son père a lui même deux futurs, celui où il devient l’ennemi contre lequel se battait son père et celui qu’on ne voit pas mais qui suppose que après cette discution avec le générale, il reparte à un moment dans le passé fonder le voyage dans le temps.

L’histoire nous conterait donc un conflit entre le même personnage aux destins différents. Sans père, le fils se fait la guerre à lui même détruisant et sauvant continuellement la terre.

Lorsque le père décide de repartir dans le passé. Il annule alors toute cette boucle et temporelle et d’univers parallèle, ce qui a pour conséquence d’annuler la création du voyage dans le temps que son fils, d’avoir un père n’aura jamais à « inventer » ou à ramener dans le passé. C’est pourquoi le vaisseau du père disparait dans le blanc, qui est l’annulation de sa ligne temporelle.

On a donc un père qui si il décide d’élever son fils annule son existence et de l’autre une guerre entre deux destins du fils.

L’impossible d’être père et la guerre comme lutte entre soi et soi conséquence de l’absence du père qui devient ici nécessaire.[/spoiler][/quote]

ça ne colle pas avec les informations du voyage dans le temps donné dans le scénario à partir de ce point:

à chaque fois que les descendants font un voyage vers le passé avec leur nouvelle technologie, ils créent une nouvelle ligne temporelle qui ne nuit pas aux autres. Donc pas d’annulation possible d’une quelconque ligne temporelle. C’est d’ailleurs pour ça que le leader des pillards affirme qu’il peut créer et piller autant de lignes temporelles qu’il veut avec la technologie dont il dispose.

oui

c’est l’idée qu’il n’y a pas de paradoxe et c’est d’ailleurs

[spoiler]pour ça que je suppose deux lignes temporelles à partir du fils sans père.

Mais cela pourrait n’être valable que dans la mesure où le voyage dans le temps existe. Hors un ligne temporelle où le père reviendrait pour sauver son fils impliquerait que le voyage dans le temps n’existe pas. Cette ligne là serait en fait une sorte d’impossible éphémère. L’histoire du chat à intérieur de la boite de schrodinger

D’ailleurs, que le père survive à l’effondrement de son bouclier temporel est en soi statistiquement impossible. L’histoire du père démontrerait en quelque sorte cette impossibilité qui impliquerait en fait que le voyage dans le temps n’existe pas.

toute l’histoire du père serait une histoire impossible qui d’ailleurs à la fin n’a jamais existé[/spoiler]