RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Lancée par Grant Morrison, la série JLA aura marqué la fin des années 1990 et le début des années 2000 par les enjeux cosmiques et les combats colossaux que les deux successeurs de l’Écossais, Mark Waid puis Joe Kelly, auront proposé. La période Kelly est également synonyme d’un changement éditorial, puisque Mike Carlin, responsable éditorial de Superman pendant des années, reprend la direction du titre. Au départ de Kelly, il convoque le vétéran Denny O’Neil pour une histoire d’extraterrestre en trois paries, puis il frappe un grand coup en réunissant le tandem Chris Claremont / John Byrne,célèbre pour Iron Fist, Marvel Team-Up, Starlord et, surtout, surtout, surtout, Uncanny X-Men !!!

Les deux anciens associés et anciens ennemis se retrouvent donc pour six épisodes d’une saga opposant la Ligue à un gang de super-vampires. Tout commence quand Manitou Raven pressent l’émergence d’un grand danger surnaturel. Pendant que Batman enquête sur un assassinat dans une ruelle de Gotham et que Superman et Flash se penchent sur une disparition, Green Lantern et Atom s’intéressent à un objet magique de leur collègue sorcier.

Les auteurs vont vite : dans ce premier volet, l’ennemi, un vampire manipulateur appelé Crucifer, fait son apparition et parvient à contrôler Superman. Dans l’ombre, un personnage travaille dans son laboratoire, entouré d’écrans.

Dans les crédits, John Byrne est cité avant Chris Claremont. Le lecteur habitué de ces pratiques devine que le dessinateur est également à l’origine de l’intrigue et que le scénariste se contente d’embellir l’ensemble de ses dialogues. Et si les textes sont plutôt bien troussés et fonctionnels, on sent effectivement que Claremont n’est pas méga motivé par le projet. Graphiquement, les planches sont belles, car Jerry Ordway en assure l’encrage, renouant avec le sens du détail d’un Terry Austin et suivant les crayonnés de Byrne avec fidélité, au point que toutes les matières arborent cette apparence fibreuse si reconnaissable.

Le récit sert à présenter plusieurs personnages nouveaux, dont Grunt, une créature simiesque à quatre bras, Nudge, une jeune fille amie du premier et disposant de pouvoirs mentaux, ou encore Vortex, esclave de Crucifer et nanti de capacités vocales insoupçonnées.

Les différents membres de la Ligue croisent ces personnages. Wonder Woman parvient à retrouver la trace de Superman, toujours sous le contrôle du vampire, mais elle est blessée, ce qui amène Batman à contacter les Amazones en urgence.

Au milieu du récit, les héros, à qui il faut ajouter Faith, capturée par les vampires et montrant bien que Byrne et Claremont ne sont pas intéressés par les nouveaux membres de la Ligue, reçoivent l’aide d’un groupe étonnant, composé d’une femme capable de changer de taille, d’un squelette d’énergie ou d’un robot humanoïde. Il devient clair que la saga, « The Tenth Circle », est un prétexte en vue d’introduire une nouvelle version de la Doom Patrol.

La rencontre se déroule dans un fort construit sur les îles Keys, abandonné et transformé en base dernier cri. Les deux groupes comparent leurs notes, découvrant que Crucifer et ses vampires, venus d’une autre dimension (ou plus précisément, exilés par la Reine des Amazones il y a bien longtemps), cherchent à s’incarner dans des êtres à super-pouvoirs, en toute discrétion, et qu’ils ont signé un accord avec une autre espèce venue d’ailleurs.

L’alliance des deux équipes, qui trouvent une aide inattendue chez Vortex, Grunt et Nudge, permet de détruire les vampires, d’autant que Rita Farr et Atom réduisent un appareil à néant dans l’autre dimension, affaiblissant encore plus l’adversaire.

La Doom Patrol est donc à nouveau dans l’univers DC. Sous une forme nouvelle, et comme si le Professeur Caulder, Rita Farr, le Negative Man ou Robotman arrivaient pour la première fois au milieu des autres héros. Choix étonnant, alors que le groupe est présent depuis des décennies. Les six épisodes servent de tremplin à John Byrne qui travaille déjà à une série mensuelle sur cette équipe de « monstres », mélangeant ici piliers classiques et jeunes recrues.

À la fin du dernier chapitre, les auteurs abandonnent le nouveau groupe face à quelques vampires survivants : la suite dans Doom Patrol #1. Ce sera une histoire pour une prochaine fois…

Jim

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