Le deuxième tome compilant les Brave and the Bold de Waid et Pérez s’intitule « The Book of Destiny », et propose son lot d’action, de caractérisation et de références.
À la fin du sixième épisode, donc du premier recueil, Supergirl, remise de ses émotions mais souffrant d’une amnésie sélective qui a effacé les souvenirs de sa lecture du Livre du Destin, ne se rappelle qu’un nom unique : Megistus. L’intrigue de la nouvelle fournée d’épisodes va permettre de mettre un visage et des enjeux sur ce nom.
Tout commence avec une mission menée par Wonder Woman et Power Girl, qui les conduit à affronter Doctor Alchemy dans la Forteresse de Solitude de Superman.
L’épisode est dense, riche, plein d’astuce. Les héros semblent avoir réussi à se débarrasser de la menace, la pierre philosophale du méchant ayant été jetée dans le soleil.
À la fin du chapitre, nous retrouvons les Challengers of the Unknown, qui ont la garde du Livre du Destin. Ayant longtemps échappé au leur, ils sont les seuls à pouvoir en parcourir les pages sans sombrer dans la folie. Mais bon, ça reste épuisant, hein… Et le nom de Megistus revient dans le récit.
Rompant avec la structure en passage de relais qui avait défini la première fournée d’épisodes, les auteurs passent ensuite à une histoire où Wally West et sa petite famille rencontrent la Doom Patrol, dans une ambiance parodiant les films de fantômes, qui convient assez bien à cette équipe de « monstres ».
Dans l’épisode suivant, ce n’est pas un cross-over mais trois que nous proposent les auteurs, avec la rencontre entre les Metal Men et Danny, le jeune possesseur du cadran de Dial H for Hero…
… une mission commune aux Boy Commandos et aux Blackhawk durant la Seconde Guerre mondiale (où l’on découvre que Mark Waid n’a visiblement pas d’amis français et qu’il rédige les dialogues français à l’aide d’un traducteur automatique…)…
… et une alliance entre Ryan Choi, le nouvel Atom, et Hawkman, face au Warlock of Ys.
Ce dernier chapitre permet de donner une explication à l’assaut que subissent les Challengers dans leur QG.
Trois récits également dans l’épisode 10 : les Challengers affrontent leur assaillant, composé des pages du Livre du Destin…
… tandis que Superman, dans le passé, croise le fer et le chemin du Silent Knight…
… et que les Teen Titans d’origine assistent au mariage d’Aquaman et de Mera. Ces récits éloignés dans le temps et l’espace permettent de mettre en valeur la menace de Megistus, qui semble se faire sentir partout.
La onzième livraison marque une rupture puisque Jerry Ordway remplace George Pérez. C’est toujours très chouette, mais on sent une petite baisse de régime et surtout on assiste à un passage de relais graphique alors qu’on s’achemine vers la fin du récit : dommage.
Tandis que Superman affronte Ultraman et rencontre l’équivalent de Monsieur Mxyzptlk sur Terre-3, les Challengers font face à un Metamorpho possédé par Megistus et qui vient de s’emparer de la batterie de Green Lantern.
La rencontre avec Mister Mixyezpitelik, « chevalier de l’ordre de la voyelle », permet de mettre, comme je le disais plus haut, un visage sur le nom de Megistus, et de préparer les héros et les lecteurs au grand final.
Le dernier chapitre pâtit un peu d’un syndrome bien connu, celui de la révélation du mystère. Megistus, dont l’ombre plane sur la série depuis six mois, apparaît pour ce qu’il est, un sorcier moustachu capable de manipuler les gens à travers le temps et l’espace. Un gros Mordru, quoi.
À la fin du onzième chapitre, le soleil est devenu vert et met à mal tant Superman qu’Ultraman, faisant aboutir les indices dispensés dans les épisodes précédents. The Brave and the Bold #12 met en scène une vaste alliance de héros et tricotant une intrigue cohérente sur l’ensemble de la série.
Hal Jordan parvient à canaliser le pouvoir dispersé de sa batterie, les héros libèrent Métamorpho, et June, dernière recrue des Challengers, se « sacrifie » afin de mettre un terme à la menace de Megistus. L’ensemble va un peu vite par rapport à tout ce qui a été mis en place. Peut-être aussi que Jerry Ordway, tout excellent dessinateur qu’il soit, n’a pas le sens de la démesure d’un George Pérez lancé à fond.
Ce dernier chapitre ouvre sur deux idées intéressantes : d’une part, Megistus affirme avoir entrepris tout cela afin de préparer l’univers à la prochaine « Crise ». Je ne sais pas trop s’il est apparu ailleurs (je crois comprendre qu’il est mentionné dans Futures End, mais je n’en sais pas plus), mais l’idée est intéressante. A-t-elle débouché sur quelque chose de concret ?
L’autre idée astucieuse, c’est que June n’apparaît plus dans le Livre du Destin, reconstitué et à nouveau à la garde de Destiny. Cela veut dire qu’elle a échappé à la mort, comme ses collègues Challengers, et donc qu’elle est toujours vivante. Cela ouvre sur une potentielle série des aventuriers, mais je ne crois pas qu’elle existe. Si ?
Bref, ces chapitres 7 à 12 sont très agréables à la lecture, mais un poil plus faibles que les six premiers, qui avaient mis la barre très haut, il faut l’avouer. C’est bien, souriant, plein de couleurs, riche, dense, convoquant des idées et des personnages qui font le sel du genre super-héros. Disons simplement que la fin, pour chouette qu’elle soit, marque une petite baisse de régime par rapport au début.
Jim