Je n’avais jusqu’à maintenant jamais lu Joker: Last Laugh, une mini-série très sympa tournant autour du célèbre ennemi de Batman. Voilà qui est réparé.
Le principe est simple : le Joker apprend qu’une tumeur au cerveau le condamne à court terme, et décide d’emporter avec lui un max de monde. Il s’évade de la prison pour super-vilains appelé le Slab et entraîne dans son sillage une meute de méchants jokérisés. Batman et ses alliés vont s’unir pour arrêter tout ce petit monde.
Dans le même temps, on suit les aventures de Shilo Norman, que les lecteurs de Mister Miracle connaissent bien. Ici, il officie comme gardien et chef de la sécurité du pénitancier et, allié à la marshal Dina Bell, il se retrouve dans une prison téléportée quelque part dans une autre dimension. Il devra s’allier au Multi Man et à Mister Mind pour revenir sur Terre.
Les six épisodes de la série centrale sont écrits par Chuck Dixon et Scott Beatty, qui apportent chacun leurs forces au récit : le premier permet une caractérisation forte avec de bons dialogues percutants tandis que le second se plaît à animer de nombreux personnages bigarrés et à organiser les idées foldingues liées à la mission de Shilo. Les six chapitres sont trépidants et le recueil de 2008, qui ne reprend ni les épisodes spin-offs contenus dans d’autres séries (dont JLA) ni le Secret Files qui y est associé, reste très lisible et facile à suivre.
Particularité de la mini-série : chaque épisode est pris en charge par un dessinateur différent. C’est Pete Woods qui ouvre la marche avec un premier chapitre faisant la part belle au couple Dick / Barbara. Puis suivent Marco Martin, Walter McDaniel qui officie dans un style proche de Howard Porter, Andy Kuhn, Ron Randall et Rick Burchett. La disparité de traits ne nuit pas à la lisibilité de l’ensemble.
L’ensemble se tient plutôt bien, avec un bon sens du suspense. Les deux premiers épisodes se concentrent sur l’évasion. Les chapitres quatre et cinq sont plus drôles et délirants, notamment grâce à la présence de Harley Quinn. D’ailleurs, l’un des charmes de la mini-série, c’est de passer en revue le microcosme batmanien, qui permet de croiser jusqu’à Jean-Paul Valley ou Kirk Langstrom.
Le récit est peuplé également de super-vilains de seconde voire d’énième zone, certains tellement obscurs qu’on les a oubliés. La saga offre son lot de surprises, mais aussi de pouvoirs insolites ou de costumes colorés, mettant en valeur le côté grandiloquent et bigarré des univers de super-héros. La parution date e 2001-2002, à une période où les séries Batman commencent à devenir plus sérieuses encore, et cet événement constitue une belle bulle de nawak multicolore.
Jim