RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Tom Fowler, d’ordinaire, c’est super bon.

Jim

Suis pas fan. Là c’est rodney ramos qui encre je sais pas si ça joue beaucoup dans le rendu final. Y’a un petit côté grummet dans ses visages je comprends pourquoi tu apprécie :smiley:

J’ai récemment lu le TPB The Demon : From the Darkness, que j’ai depuis cet été et qui est sorti en janvier dernier, je crois. Il reprend la mini-série signée Matt « Grendel » Wagner de 1987, ainsi que son numéro #22 de la série régulière, sorti en 1992.

J’en profite pour remettre l’échange qu’on avait eu avec Benoît, histoire de redonner un contexte (ça m’évite de retaper des trucs, je ne jette rien !).

Bref donc, j’ai lu ce TPB. C’est sympa mais sans plus. Les quatre épisodes constituent une mise à jour du personnage, avec redéfinition du statu quo pour l’univers DC de l’immédiat post-Crisis. C’est sympathique, avec plein d’effets de style (les voix off, les rimes…), mais ça tourne un peu à vide, les bases nouvelles posées (la ressemblance avec Belial…) ne menant somme toute pas loin. À la fin, on est en mode « tout ça pour ça ? ».
Graphiquement, Wagner est encré par Art Nichols, qui a une belle encre, un peu sèche cependant, et qui hélas met en valeur les défauts de Wagner, à savoir un dessin un peu bancal et des personnages un peu plat.

L’un dans l’autre, la belle friandise du TPB, c’est le numéro 22 de la série régulière, une histoire de possession et d’invocation qui tourne mal. Wagner s’encre seul et on retrouve l’auteur de Grendel, tant dans la graisse du trait que dans l’exploitation formelle de la planche. Il s’inscrit dans la tonalité irrévérencieuse de la série, avec un Démon cruel et ricaneur. L’épisode est raconté en rime, ce qui rajoute une dimension « exercice de style » assez agréable. Bref, c’est un peu le clou du spectacle.

C’est, éventuellement, une bonne occasion pour ceux qui ne connaissent pas de découvrir le Démon. Voire de découvrir Wagner. Cependant, ni l’un ni l’autre ne sont au sommet de leur forme, et les fans pourraient être déçus. C’est pas mal, pas indispensable. Agréable, mais un peu vain.
Et cela me conduit à répéter ce que je suggérais au début de la conversation avec Benoït : ils feraient bien de rééditer la série régulière.

Jim

Bon, pas de regrets d’avoir laissé passer cette mini.

J’avais également aperçu la compilation d’une mini-série de la dernière décennie, qui est antérieure au boulot de Will Pfeifer et John Byrne. ça s’appelle The demon : Driven out, c’est écrit par Joshua Dysart et dessiné par Pop Mahn. Equipe créative qui m’intéressait énormément mais j’ai été un peu refroidi par le pitch, qui mettait en scène la séparation de Jason Blood et du démon Etrigan, forçant ce dernier à prendre possession d’un nouvel hôte. Ce dernier étant lié à un gang et des courses de voitures, le démon se retrouve impliqué dans des ennuis d’un genre nouveau.

Pas franchement tentant.

Alors « Dark Knight Over Metropolis », c’est l’une des sagas importantes, et particulièrement mésestimées, de Batman et Superman. En gros, après Crisis on Infinite Earths, on a deux héros qui ne s’aiment pas. Ils se sont croisés fugitivement dans les Man of Steel de Byrne, et cette saga (une enquête de Batman à Metropolis) est leur première « rencontre officielle », en gros. Et la fin est vraiment super (c’est une scène qui sera reprise de multiples fois, et qui a une grande importance dans la construction des personnages dans cette version de l’univers).
Vraiment, c’est un récit très important. Et en plus, assez joli : Batman par Ordway, ça donne bien !
L’Annual dessiné par Art Adams et contant une histoire assez bateau de vampires est beaucoup plus anecdotique, mais le TPB, pour sa principale saga, est fortement conseillé.

Jim

Récemment, DC a réédité l’entière série Harley Quinn de Karl Kesel en trois volumes. Le troisième est sorti ces derniers temps, étonnamment orné d’une couverture mat au toucher velouté, très agréable (mais qui tranche avec les deux précédents, ça va encore faire râler les collectionneurs.

La série dans son ensemble est très drôle, rapide, souriante, colorée, amusante, remplie de jeux sur le langage et les parlers. Dodson assure l’essentiel des épisodes (et quand il part, la série ne lui survit pas longtemps).
Le troisième volume reprend notamment la saga avec Bizarro, qui est assez drôle. Dodson y livre une prestation très « slapstick », qui pourrait convaincre même ceux qui n’aiment pas son boulot. Harley Quinn (et les autres personnages féminins) est ravissante, et il compose un Bizarro aux mimiques irrésistibles.
Un très bel exemple de la manière dont les comics peuvent utiliser l’humour comme ressort. Trois volumes conseillés à ceux qui veulent se marrer tout en profitant de l’univers DC.

Jim

Récemment, DC a complété la réédition du run d’Ed Brubaker sur Catwoman par un troisième gros volume, couvrant les épisodes dessinés par Paul Gulacy.
Pour info, les tomes 1 et 2 correspondent à la précédente édition TPB en quatre volumes, qui s’était arrêtée avant les Gulacy. Donc si vous avez ces quatre-là, inutile de reprendre les pavés 1 et 2, vous pouvez vous contenter, comme votre serviteur, du pavé 3. Et si vous n’avez jamais lu les Catwoman de Brubaker, vous avez trois volumes épais à votre disposition, couvrant 37 épisodes.

L’arrivée de Gulacy casse un peu l’orientation « roman noir » du dessin cookien qui définit les épisodes précédents. Personnellement, je ne suis pas super fan, et j’avais un peu décroché de la série à l’époque.
Mais Brubaker tient bien sa barque, gérant les relations de Selina avec la famille Bradley, et rameutant un personnage qu’il avait créé pour ses épisodes de Batman. C’est pas mal, malgré le dessin rigide de Gulacy. Pas le Brubaker que je préfère, mais au moins, désormais, son run est intégralement réédité.

Jim

Ah, ça je vais prendre. J’ai peu d’épisodes de cette période et ça sera l’occasion de la redécouvrir…

J’ai relu il y a quelques jours la mini-série Jonah Hex: Shadows West, la plus courte du recueil. Je l’avais en fascicule et elle s’est retrouvée sur une pile de choses dépareillées, à portée de main pour une lecture détente (je sais pas pourquoi, mais je me fais une cure de Lansdale / Truman, en ce moment : je viens de me lire Dead Folks, chez Avatar, par exemple…).
Bref.
Hé bien c’est toujours aussi chouette, Jonah Hex par ces deux-là.

L’histoire commence par une scène de tribunal qui renvoie directement au juge Roy Bean (vous savez, celui dans Lucky Luke), mâtiné un brin du juge Parker. Déluge de mauvais esprit, de mauvais goût et de mauvaises fusillades (le carnage dans la rue…), cette scène d’intro place l’ambiance. On est dans de la parodie grinçante et ricanante, pas vraiment loin de l’aire de jeu dans laquelle s’ébat bien souvent Garth Ennis.
L’ensemble est envahi de one-liners qui font mouche, le tout écrit dans un argot elliptique qui demande un peu d’attention.
Là-dessus, Jonah Hex, désabusé comme jamais, croise le chemin d’un nain as du pistolet, qu’il accompagne jusqu’au cirque où il travaille. L’éternel justicier itinérant s’installe donc au pays des jongleurs, des acrobates et des bêtes de foire, même pas convaincu lui-même que ce soit une bonne idée.
Le portrait du patron du cirque, Buffalo Will, est saisissant : aventurier raté, frustré et jaloux, il tente de grapiller des miettes de gloire en vivant dans l’ombre de son presque homonyme, nettement plus célèbre que lui, mais pas vraiment moins imposteur. Will est un complexé trouillard, qui envoie ses hommes (et femmes), belle galerie de clichés de l’ouest (la flingueuse, le benêt…) au feu pour son compte.
C’est dans ce décor (banal à pleurer ?) que Hex rencontre une indienne, qui sert de repos du guerrier aux hommes de la troupe. Il décide de quitter cette foire aux monstres et propose à la femme de venir avec lui, accompagnée de son enfant, une sorte de… bébé ours.
S’ensuivent des poursuites, des fusillades, des bons mots, de la cruauté, des remarques qui fusent, des instants d’émotion et des fulgurances de fantastique que même le héros ne comprend pas.
Méchant, acide, sadique, drôle et teinté de surnaturel, c’est une mini-série qui se lit rapidement, qui fait bien rire, et qui écorne sérieusement l’image de l’ouest. « Shadows West », c’est un peu aussi « Shadows of the West », tant la description de ces contrées sauvages lentement grignotées par la civilisation (dans ce qu’elle a de pire : le divertissement comme monstration de l’anormalité) en vient à dire que l’ouest n’est plus que l’ombre de lui-même. Les indiens portent des lunettes et changent de nom, les cow-boys sont des clowns, la culture indienne est violée… Portrait à l’acide.
Amusant, mais triste.
Signalons l’équipe éditoriale de l’époque. Stuart Moore, futur scénariste (pas dégueu d’ailleurs), et son assistant Cliff Chiang, futur dessinateur.

Jim

La mini-série Mystery in Space, écrite par Jim Starlin en 2006-2007, a été compilée en deux tomes. Je les ai depuis longtemps, mais je n’ai lu sérieusement le truc que récemment.
Et c’est très sympa.

L’histoire se passe sur Hardcore Station, un satellite artificiel d’obédience ultra-libérale. Starlin en profite pour balancer un peu de son venin anti-clérical et anti-capitaliste, dans une veine assez humoristique, tendance humour noir et rire jaune. Sur cette station vit Captain Comet, vieux héros SF de DC. Il a vieilli, il a les tempes blanches et il est revenu de tout. Dans le premier épisode, il est victime d’une agression qui le laisse pour mort. Mais bon, pas tout à fait.

Revenu à la vie d’une manière qu’il n’explique pas lui-même, Captain Comet se met en quête de ses assassins et de ses commanditaires. Ce qu’il ne sait pas, c’est que sa résurrection est liée à celle d’un autre personnage, le Weird, qu’il avait animé dans la série du même nom, dessinée par Berni Wrightson en 1987. Version légèrement modifiée de ce héros bizarre (comme son nom l’indique), ce personnage en partie amnésique explore lui aussi Hardcore Station afin de comprendre ce qui lui arrive et d’où il vient (et à qui appartient le corps à partir duquel on a cloné celui qu’il habite).

L’astuce de la série, c’est que les deux héros suivent des parcours différents et parallèles, sans se rencontrer avant le huitième et dernier épisode. Les numéros sont divisés en deux parties, toutes deux écrites par Starlin. La première, consacrée à Captain Comet, est dessinée par Shane Davis (dont je trouve personnellement que c’est son meilleur boulot, mais c’est pas bien dur), dépanné par Ron Lim, qui fait super bien le job. L’autre, consacrée au Weird, est dessinée par Starlin (souvent encrée par son vieux compère Al Milgrom). Pour le vieux fan, retrouver Starlin dans une narration exigeante et des décors SF, c’est super agréable.

L’intrigue tourne autour d’un putsch politique où une faction extrémiste tente de mettre la main sur Hardcore Station. Le satellite, au centre d’une série que Starlin avait réalisée quelques années plus tôt (mais que je n’ai pas lue) est décrit de manière assez claire, mais je me demande dans quelle mesure avoir lu Hardcore Station n’aide pas à mieux saisir les ressorts de Mystery in Space, sur quelques détails.

L’édition en deux volumes propose, en bonus, la réédition de The Weird, la série de Starlin et Wrightson, excellente occasion de redécouvrir une série qui aurait mérité un coup de projecteur beaucoup plus tôt.

Jim

Je ne pense pas que cela ait déjà été posté, donc pour les amateurs de vieilleries (dont je fais partie), voici trois hardcovers qui sortiront en octobre, publiés non pas chez DC mais chez Book Sales (Chartwell Books).

Il s’agit de compilations de plusieurs numéros entre 1938 et 1945 (selon les personnages), agrémentées de commentaires et analyses par Roy Thomas.

150726024834334116

comics-sanctuary.com/bdd/com … 1939-1945/

Extrait consultable sur google books

15072602501775245

comics-sanctuary.com/bdd/com … 1938-1945/

150726025122822954

comics-sanctuary.com/bdd/com … 1941-1946/

Je confirme ce que dit JIM de cette Mini que j ai trouvé en solde en singles…
Sympa mais pas transcendant.
Je pense qu Ennis était d abord sur Hellblazer avant Demon.

edit aprés verification 91 pour Hellblazer et 94 pour Demon

J’ai lu Dial H « Into you » et je vous en parle ici, pour ceux que cela intéresse.

Une nouvelle orientation pour cette ancienne série de DC Comics, qui n’est pas sans rappeler la reprise de la Doom patrol par Grant Morrison.
Il serait d’ailleurs du meilleur goût qu’un éditeur hexagonal s’y intéresse si vous voulez mon avis. :wink:

Pour ceux qui n’auraient pas été convaincus par mes articles précédents, je remets le couvert en creusant le sujet : pour ceux que cela intéresse c’est par ici.

D’autant que le recueil de SEMIC est disponible pour une bouchée de pain. :wink:

Dommage d’ailleurs qu’on n’ait pas pu faire le deuxième TPB, à l’époque, dans lequel il y avait de fort bonnes choses (dont un épisode sur le Finnois qui évoque au passage la Guerre d’Hiver, un passage méconnu mais fascinant de la Seconde Guerre Mondiale)

j’ai les deux tpb vo, je ne sais si la qualité se maintenait jusqu’à l’annulation de la série, mais stormwatch team achilles fut l’une des dernières très grandes réussites de wildstorm.

En goguette chez Pulps en début de semaine, j’ai fait un crochet par le rayon Essential / Showcase (à l’instigation d’un copain qui trouvait sans doute que je ne croulais pas déjà sous le poids des TPB que j’avais raflés).

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Et donc, je trouve, enfin (non : ENFIN !!!) le Showcase intitulé The Great Disaster Featuring the Atomic Knights. Grosso modo, ça parle de post-apocalyptique. En proposant un sommaire un peu foutraque, fédéré de manière thématique, et non autour d’une série ou d’un auteur.
Le bouquin regorge de curiosités. Pour le vieux lecteurs que je suis, les deux trucs passionnants, c’est les Atomic Knights (des survivants de la bombe qui revêtent des armures de chevaliers les protégeant des radiations), une série de John Broome et Murphy Anderson parue dans Strange Adventures, et ensuite Hercules Unbound, une série post-apo des années 1970 magnifiquement dessinée par Wally Wood, José Luis Garcia-Lopez et Walter Simonson.

Strange-Adventures-144

Hercules-Unbound-1

Mais l’intérêt du recueil ne s’arrête pas là. D’une part le sommaire est « chronologique », s’articulant autour d’un désastre annoncé :

  • Pre-disaster warnings (avec des récits de Sheldon Mayer et Alfredo Alcala qui dégagent un fumet proche de celui de Camelot 3000).
  • The Day after Doomsday (compilant une petite back-up tournante de deux pages, publiée dans les anthologies de SF des années 1970, et parmi lesquels on déniche une histoire de Roger McKenzie et Frank Miller, que même moi je découvre).
  • Tales of the Atomic Knights (là, c’est simple et facile à comprendre).
  • The Gods Return (chapitre passionnant, parce qu’il propose Hercules Unbound, mais aussi l’Atlas de Kirby, issue du 1st Issue Special #1. Même encré par Bruce Berry, du Kirby de 1975 en noir & blanc, ça tabasse).
  • More Tales of the Post-Apocalyptic World (compilant quelques récits courts, notamment des back-up de Kamandi explorant le monde post-apo de Kirby).
  • Alternate Endings (connectant ce monde cauchemardesque à l’univers DC).

1st-Issue-Special-1

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Bref, un sommaire riche et assez inhabituel pour un Showcase, qui donne l’occasion de lire ou relire des choses assez rares et un peu oubliées. Et ce, vraiment à tort. N’hésitez pas.

Jim

Ça doit peser un de ces poids, des armures en plomb (et suffisamment épais pour arrêter les radiations, qui plus est) !

Tori.

Je découvre également que ces deux pages existent sur le net. Alors partageons.

Jim

J’ai acheté ce Showcase après avoir lu ton post…et c’est vrai que le sommaire est assez copieux !

Je lis en ce moment les Super-Zéros (et ça commence vachement bien, les 50 premières pages sont déjà pleines de persos hallucinants dont je n’avais jamais entendu parler) et dès que j’ai fini, j’enchaîne avec cet énorme pavé…