RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Personnellement, je crois avoir découvert Black Lightning dans le comic strip de la Ligue de Justice qui passait dans Télé Junior, vers 1980 (peu ou prou). J’aimais bien le look et les pouvoirs d’Éclair Noir, à qui je trouvais, de mémoire, une sorte de « cool attitude » qui ne me déplaisait pas. En revanche, je sais que j’ai dû croiser ses aventures en VF au détour d’un sommaire de pocket Arédit, mais je n’en ai aucun souvenir.
Ce recueil tombe à point, je crois. Ça permet de redécouvrir le personnage, ainsi qu’une tonalité seventies assez inimitable.
Graphiquement, Trevor Von Eeden a toujours été un mystère, pour moi. Son boulot respire le taff de bon dessinateur, et pourtant, je l’ai toujours trouvé très inégal. Non seulement d’un boulot à l’autre (parfois, il est très expérimental, et à d’autres occasion très plan-plan), mais aussi au sein d’un épisode, où les personnages ne sont pas toujours tenus et où des faiblesses se font voir. Là, c’est encore le cas. Et comme en plus la majorité des épisodes est encrée par Vince Colletta, c’est pas joli joli.

Tony Isabella, le scénariste, est très attaché au personnage, qui est sa création, et dont il estime que Judd Winick l’a trahi (en lui greffant une famille, en le rendant plus rentre-dedans…). Il développe un personnage de noir bien intégré dans la société, mais comme souvent avec des héros des années 70 issus des minorités, le personnage principal est entouré également de Noirs (on retrouve le même truc pour Falcon ou Black Goliath, chez Marvel). Ce qui donne une impression de communautarisme qui me semble un peu contre-productif. De même, passé sa première aventure en deux parties, Black Lightning affronte Superman. Alors oui, il se trouve face au représentant de l’establishment des super-héros, mais c’est aussi voyant que lourd. De plus, ça donne l’impression que les editors pressentaient qu’il fallait mettre une vedette afin d’attirer l’attention sur un titre qui, peut-être, n’aurait pas été viable autrement. Quarante ans plus tard, la manœuvre semble malhabile.

Reste des épisodes denses (tant mieux : dix-sept pages, c’est court), aux intrigues souvent rapides. Je trouve beaucoup de charme à ces rééditions, mais c’est clair qu’il manque un dessinateur inoubliable qui ferait passer le goût, un peu fort pour des palais qui ne goûtent ni la nostalgie ni le caractère historique du héros.

Jim