RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

On avait déjà parlé de la réédition de Deadman en cinq volumes, mais je me demande si on a évoqué l’ensemble de la collection…

J’en profite pour répondre rapidement à la question qu’avait posée Nemo il y a quelque temps : il existe bien un run mythique, c’est celui de Neal Adams, d’abord sur scénario d’Arnold Drake puis en solo (c’est peut-être d’ailleurs la période la plus psychédélique de la série, avec des personnages zarbis et des expérimentations formelles assez impressionnantes, aussi délirantes que celles de Steranko à la même époque). Ces épisodes sont contenus dans les deux premiers tomes de cette « intégrale ».

Quand Adams s’en va, Deadman se retrouve errant de série en série, apparaissant dans les aventures des autres. Une sorte de conclusion paraît dans un épisode de Batman, et ensuite le héros fait figure d’observateur ou de deus ex machina dans différentes séries, parfois chez le Phantom Stranger, parfois chez les Challengers of the Unknown. Ça, c’est le contenu des tomes 3 et 4 de cette intégrale. Le quatrième, au demeurant, contient quelques histoires courtes dessinées par José Luis Garcia-Lopez, qui livre peut-être les plus belles pages consacrées au personnage (j’adore Adams, mais le réalisme élégant de Garcia-Lopez l’emporte dans mon cœur).

L’autre gros morceau de l’intégrale, c’est la mini-série Deadman d’Andrew Helfer et José Luis Garcia-Lopez, publiée par DC en 1986 (soit huit ans après les épisodes de Challengers of the Unknown dessinés par Keith Giffen et publiés dans le même ultime recueil) et figurant au centre de ce cinquième et dernier volume.

Cette mini reprend, étonnamment, peu après la conclusion batmanienne citée plus haut. Un peu comme si les différentes aventures de Boston Brand n’avaient pas existé (effet Crisis ? Ça reste un peu dommage, les aventures en question servant quand même à montrer que Brand commence à accepter son rôle spectral). Renforçant l’effet, le récit met Boston dans une situation où il meurt une nouvelle fois. Ce qui fait quand même un peu too much : on a l’impression que le personnage tourne en rond. Ça lui confère une sorte de malédiction, c’est certain, mais tout de même.
Le boulot de Helfer consiste à épaissir l’entourage de Brand (les gens du cirque, les gens de Nanda Parbat), mais également à « expliquer » la nature et la fonction du héros, à lui créer un ennemi, puis enfin à le libérer de tout ce fatras et à le propulser vers d’autres aventures et dans d’autres directions (c’est là qu’interviendront Mike Baron et Kelley Jones, mais ceci est une autre histoire).

Dans l’ensemble, c’est plutôt bien, assez riche, un peu dramatique exagérément, mais surtout c’est magnifiquement dessiné par Garcia-Lopez qui s’encre sur le projet. Personnellement, j’ai une petite préférence pour les récits courts qui précèdent (d’autant qu’ils sont un poil mieux reproduits), mais cette min-série Deadman fait quand même figure de chef-d’œuvre.

Pour conclure ce cinquième tome concluant l’intégrale, on trouve un récit tiré d’un Secret Origins et dessiné par un Kevin Maguire encore débutant (et lorgnant bigrement sur Marshall Rogers). En tant que tel, ce récit d’origine revient sur les débuts du héros. Et ça renforce encore cette sensation de malédiction, d’événements auxquels il semble impossible d’échapper.

Jim