RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

On a récemment évoqué la série Blue Beetle, lancée dans la foulée de Crisis on Infinite Earths, et développée sur deux ans avant de capoter.
Booster Gold présente de nombreuses similitudes avec la précédente série, notamment la construction sur la longueur, des intrigues à tiroir, une gestion pas trop maladroite des cross-overs (notamment Millenium), et un rangement des jouets vers la fin, qui témoigne du contrôle éditorial.

Showcase_Presents_Booster_Gold

La série, lancée en 1986, a fait l’objet d’une réédition dans la collection Showcase en noir & blanc, bâtie sur le même modèle que l’édition : l’ensemble de la série suivi d’un numéro de Secret Origins consacré au personnage.

Booster Gold constitue la première création notable de Dan Jurgens (après Sun Devils, où il s’est essayé à l’écriture). Le postulat est assez original : un has-been du futur dérobe une machine à voyager dans le temps et un anneau de la Légion dans l’espoir de faire fortune dans le passé (notre présent). L’astuce, c’est que la véritable origine n’est révélée qu’au bout de quelques épisodes. Les premiers récits mettent en scène la machine à fric que Booster est parvenir à bâtir, à base de produits dérivés, de droit de l’image et de contrats divers.

La série passe entre les mains de plusieurs editors, et prend un certain temps avant de trouver sa vitesse de croisière (notamment quand des émissaires de la Légion remontent également le temps afin de retrouver le voleur). Jurgens développe certaines intrigues du début en développant des idées ancrées dans l’univers DC, par exemple en transformant le cartel des 100 en cartel des 1000 (greffant l’idée sur les méchants du Black Lightning de Tony Isabella). Par la suite, il développe des intrigues plus propres à la série, notamment en renvoyant le héros dans le futur (son présent) et en amenant sa sœur dans le casting.

Les personnages secondaires sont nombreux et assez sympathiques, il y a un réel suivi sur la situation du héros et ses rapports avec le reste de Metropolis, et Booster évolue de manière discrète mais constante.

Plusieurs encreurs travaillent sur les crayonnés de Jurgens. Bruce Patterson rajoute du détail, Ty Templeton privilégie un traitement plus lisse et lumineux. L’ensemble permet de redécouvrir le boulot de Jurgens, alors en pleine constitution : il se détache lentement de ses influences (un trait copiant maladroitement Neal Adams dans un découpage singeant les astuces de Frank Miller) afin de devenir ce qu’il sera plus tard, à savoir un illustrateur réaliste durablement associé à Superman (où il recyclera certains des adversaires de Booster).

Dans l’ensemble, la série est très sympathique, avec de bonnes idées SF, des moments d’émotion bien gérés (que l’épisode Millenium viendra cependant contredire) et un bon rythme. Cependant, s’il y a de l’humour, le personnage ne trouvera sa voix et sa voie qu’avec son admission au sein de la Ligue de Justice, où il profite des dialogues de Giffen et DeMatteis.

Jim