RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Selon toi, donc, l’édition Glénat utilise les couleurs d’origine ?
Voilà une info qui va faire plaisir à Tonton Hermès !

Toute cette période, je l’ai en Essential. Je crois avoir eu « Nomad » et rien ne m’a choqué. J’ai trouvé que ça faisait « d’époque », mais mes souvenirs sont lointains, et donc sans doute faux.

Jim

Moi aussi. :mrgreen:
Ça me fait penser qu’il faudra que je vérifie si les Man-Bat de Golden ont été réédités.

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Il me semble que c’était le cas aussi avec les premiers Conan de BWS (en moins prononcé quand même). Je ne suis pas très amateur pour ma part de la recolorisation des Tales of Asgard du king.

ben c est pas sorti bien longtemps aprés… au pire c est les couleurs du 1er TP…
J ai l aversion Chroniques de Batman et c est pas les memes couleurs en tout cas que la version Panini (que j avais racheté pour les « bonus »)

Eux, je les ai en JPEG, et c’est clair que j’aimerais bien une réédition.
Ça n’existe pas, un « Tales of the Batman: Michael Golden » ?
Alors faut le faire, tudieu !

Je ne suis pas fan inconditionnel de Golden, je trouve ça joli et agréable, mais y a plein de trucs qui me chiffonnent, mais ça reste quand même assez exceptionnel.

Hier, j’ai ressorti le TPB Thor Corps (bientôt dans la discussion en face), et dedans, il y a la recolorisation de Thor #337 (le premier Simonson, pour les distraits) par Steve Oliff (c’était George Roussos l’auteur de la première version). Bon, je préfère les aplats de Roussos. Mais faut avouer qu’Oliff maîtrise complètement son sujet. C’est plus moderne, plus modelé, sans crouler sous les textures, sans écraser le dessin (la dernière planche, qui aurait mérité de la lumière, est un peu enterrée, cela dit). Je suis pas fan, mais c’est quand même super propre.

Jim

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Non par contre il y a ce tpb, avec l’annual/special de Mike W. Barr.

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Ouais, mais celui-là, il est multi-réédité, et y a même une VF récente. C’est tout le reste qui mériterait une compilation.

Jim

(Concernant la colorisation de Batman: Year One)

Il faudrait que je l’aie sous les yeux pour revérifier, mais je pense que ce sont effectivement celles du 1er TPB. En même temps quand j’avais commencé à faire des comparaisons j’avais été surpris du nombre de colorisations différentes que j’avais trouvées, avec des différences assez ténues (je me souviens dans les toutes premières pages d’une présentatrice télé qui d’une version à l’autre change de couleur de cheveux, puis de couleur de veste…). Seule la première tranche avec les autres. Relativement. C’est pas non plus aussi flagrant que pour The Killing Joke, par exemple, hein, n’allez pas vous imaginez des choses. Mais globalement, pour la version parue dans Detective Comics, Richmond Lewis (alias Mme Mazuchelli) avait dû faire avec les contraintes de la quadrichromie et le résultat a un petit côté expressionniste que je trouve du meilleur aloi ; alors que pour les TPB, elle avait accès à une palette plus riche mais (l’art naissant de contrainte et mourant de liberté, rengaine connue) le résultat est beaucoup plus fade. J’avais mené quelques comparaisons planche à planche, voire case à case, il y a quelques années maintenant, et à chaque fois c’est la version princeps qui m’a semblé la plus expressive et souvent aussi celle servant le mieux la lisibilité du dessin.

En voyant revenir une série Blue Beetle dans l’actualité, et en lisant les propos d’Artemus sur Keith Giffen, je me suis mis à lire les trois TPB de la série post-Infinite Crisis, disposés sur une de mes étagères depuis quelque temps sans que j’aie poussé plus avant la découverte. J’ai donc lu Shellshocked, Road Trip et Reach for the Stars, qui couvrent les dix-neuf premiers épisodes de cette série.

Autant dire tout de suite que, de toutes mes lectures estivales, c’est l’une de celles qui m’ont le moins emballé. C’est pas mal, mais sans plus.
Déjà, graphiquement, la valse des dessinateurs laisse un goût de trop peu. Cully Hamner, c’est bien (bon, là, il est un peu expédié), Rafa Albuquerque, même débutant, c’est déjà super, mais ils ne livrent pas beaucoup d’épisodes d’affilée, constamment interrompu par des illustrateurs pas manchots, mais venant assurer un rythme mensuel que personne n’arrive à tenir réellement.

Ensuite, les histoires sont courtes (un ou deux épisodes), il y a peu de cliffhanger et les enjeux ne sont pas très impressionnants. Les méchants (La Dama en premier) n’en sont pas réellement, la menace du Reach ne semble pas très inquiétante, et le développement des intrigues (notamment l’apprentissage de Jaime) traîne en longueur.

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Au scénario, Keith Giffen partage l’écriture avec John Rogers, dont je ne sais rien, à part qu’il est scénariste pour le cinéma, d’après les quatrièmes de couverture. On sent bien la patte de Giffen, notamment dans certains dialogues humoristiques créant des apartés au milieu de l’action. Quand Rogers se charge seul de l’histoire, le récit est davantage dévolu à l’action et l’humour relève plus des situations cocasses ou des blagues potache.
En soi, la série n’est pas désagréable, mais elle donne l’impression de ne pas trop savoir où aller, et surtout de s’y rendre à un train de sénateur. Mais elle a différents mérites, le fait de jouer sur la continuité n’étant pas le dernier. La présence d’un Peacemaker revisité est plutôt bien vue également.
Mais au final, c’est un peu léger, rapidement lu, assez vite oublié. Il reste encore, je crois, un TPB de cette série plus quelques volumes dont je n’ai pas identifié le contenu, mais je crois que pour l’heure, je vais m’arrêter là.

Jim

Tu rigoles ?
C’est le frère de Steve ! C’est lui qui était chez Hydra !

Après avoir évoqué la séries Blue Beetle des années 2000, j’ai dévoré le recueil format Showcase (gros pavé noir et blanc) consacré à la série des années 1980.
Et c’est une excellente surprise, un vrai plaisir de lecture.

Resituons rapidement : nous sommes en 1986, Crisis on Infinite Earths a redéfini les contours de l’univers DC, et l’éditeur a fait l’acquisition de la ligne « action » de Charlton, récupérant donc Blue Beetle et Question (et quelques autres héros moins connus, Peacemaker, tout ça…).
C’est le vétéran Len Wein qui se charge des scénarios. Là encore à des fins de précisions, rappelons que ce gars a signé quelques passages intéressants sur Amazing Spider-Man ou Thor, chez Marvel, copiant les procédés et le style de Stan Lee. Personnellement, j’aime bien, c’est lisible, carré, solide, les histoires font en général un, deux ou trois épisodes, il sait où il va sans se lancer dans des délires ingérables. Il a la réputation (pas immérité, faut reconnaître) d’être un copieur, de ressortir les vieilles recettes, mais quand le plat est bon, c’est pas grave. Il est également lié à la création de Swamp Thing et Man-Thing, ainsi qu’au lancement des X-Men de 1975. C’est donc un monsieur assez sérieux dans le métier. Chez DC au milieu des années 1980, il fait plein de choses. Pour les lecteurs VF actuels, disons que c’est le dialoguiste du Legends d’Ostrander et du Wonder Woman de Pérez.

Au dessin, il est épaulé par Paris Cullins. Alors moi, je ne connais pas bien. J’associais jusque-là à des prestations secondaires, sans réellement visualiser son travail. Et en fait, c’est plutôt intéressant. Le premier épisode rappelle un peu Pat Broderick (mais la présence de Bruce Patterson à l’encrage n’est pas étrangère à cette parenté), avec un sens du détail et des grands yeux mangas qui lorgnent aussi en direction d’Art Adams. Ça m’évoque également les Spectacular Spider-Man de la période Marie Severin / Ed Hannigan / Al Milgrom, que je tiens en grande estime.
Et progressivement, Cullins va se développer. Ses personnages sont encore un peu raides et hésitants, mais il y a une générosité évidente. C’est riche, c’est copieux, ça en donne pour son argent. Les changements d’encreur (je pense notamment aux épisodes de Del Barras) font ressembler le trait aux travaux de jeunesse de Mark Bagley. Y a de l’énergie, là-dedans.
Par la suite, il sera dépanné par Chuck Patton (encore un dessinateur que je connais mal et mésestime : je dois seulement avoir un Teen Titans Spotlight de lui, or son épisode de Blue Beetle évoque beaucoup l’Alan Davis de la même période, c’est plutôt chouette) puis remplacé par Ross Andru (avec quelques pages de Gil Kane) et Don Heck (super bien encrés, tous deux, par Danny Bulanadi).

La présence de Ross Andru, célèbre dessinateur de Spider-Man (sur des scénarios de Wein, notamment) ne fait que rappeler encore la proximité entre ce héros et un autre Monte-en-l’air.
Bref, graphiquement, c’est plutôt chouette.

La série est très agréable à lire. Wein, qui semble connaître aussi bien le Blue Beetle de Ditko que son Spider-Man (dont il a été le scénariste), goupille des histoires qui sont autant de clins d’œil. Ted Kord, l’héritier du premier tenant du titre, passe son temps à trouver des prétextes pour s’absenter, réitérant les schémas de Peter Parker. Le deuxième épisode propose une citation sans ambiguïté de la célèbre scène où Spidey est coincé sous des poutres.
Les épisodes 5 à 7 marquent la rencontre avec Question, soit deux héros de Ditko dans une même aventure. Le trait de Cullins se stabilise un peu, il intègre quelques astuces de Kirby mais il est en constant hommage à Ditko. Il va jusqu’à utiliser des cases horizontales pour les scènes de baston, avec plein de personnages et plusieurs ilgnes de mouvement, comme le créateur du personnage. L’histoire, narrant un quiproquo tournant à la catastrophe entre un père et un fils, utilise la thématique du masque chère à Ditko tout en jouant sur des ressorts que n’aurait pas reniés Bill Mantlo. Le huitième épisode est une chronique douce-amère de la vie d’un petit criminel, proposant une réflexion sur la rédemption. Classique, là encore très marvélien.
Wein intègre très bien la continuité de sa série à celle de l’univers DC. Les passages obligés par Legends ou Millenium sont très souples et fluides. De même, si ses récits ne sont pas très longs, il déroule des fils rouges sur plusieurs épisodes (par exemple, l’histoire de Chronos, en filigrane sur la première année).
C’est d’ailleurs à ce niveau que Wein tend le bâton pour se faire battre. En effet, la série durant 24 numéros, de juin 1986 à mai 1988. La seconde année est marquée un sub-plot assez intéressant, impliquant un vilain français (un certain Cornelius, sans doute le même que celui de la série télé des années 1970), l’enlèvement d’un savant travaillant pour Kord, le retour des Boy Commandos (ayant pris quelques années), et plein d’autres choses. Mais il semble qu’à un certain moment, le couperet soit tombé : ce qui semblait être une décision bien arrêtée des vilains dans un épisode devient une remise à plus tard dans le suivant (sur le mode « bon, d’accord, on ne le fait pas, mais je n’ai pas dit mon dernier mot »). Ça sent l’intervention de dernière minute (de la part de Denny O’Neil, alors editor du titre), demandant clairement à son scénariste de plier la tente.

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Wein signera encore quelques courts épisodes où reviennent les vilains des premiers épisodes (Chronos, Karapax…), signe que la série boucle la boucle avant de fermer boutique. Dommage, j’aurais bien aimé savoir ce que le scénariste avait en réserve, d’autant qu’il était épaulé, pour ces épisodes, par notre Jean-Marc Lofficier national, qui s’ingéniait à insérer de nombreuses références (Cornélius déjà cité, mais aussi Belphegor…). Il me semble que certaines de ces créations reviennent dans des Deathstroke de Wolfman, ceux du « tour du monde » auxquels Lofficier a également participé. Faudra que j’y jette un œil.

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Le gros volume Showcase contient les vingt-quatre épisodes de la série (avec les couvertures, dont une jolie signée Mignola dans son style encore débutant), complétés par le récit publié dans la série Secret Origins (le Showcase consacré à Booster Gold est bâti sur le même modèle). L’ensemble se lit très bien (bon, faut aimer les trucs bavards, mais suffit de savoir lire), et permet de redécouvrir à pas trop cher une série qui mérite d’être connue. Sans être géniale, elle témoigne de la grande santé de DC à l’époque, qui savait faire de bons divertissements en faisant confiance à ses auteurs.

Jim

C’est rigolo. A lire ce que tu écris ici, je me demande si le rapprochement qu’on fait actuellement entre Peter Parker, directeur de société, et Tony Stark n’est finalement pas un raccourci facile et que la vraie filiation soit d’avantage entre le tisseur et Ted Kord

(enfin je connais pas assez de Blue Beetle)

Je n’ai pas songé à Stark dans l’équation, en lisant ce volume, mais je me suis fait une réflexion voisine, en me disant que le Spidey de Slott, c’était Ted Kord qui accordait du temps à son entreprise.
Oui, il y a une parenté, je trouve.

Jim

En parlant de parenté, j’avoue que chaque fois que je croise Blue Beetle, je repense à la présentation des personnages en tête d’un des TPB de Justice League International :

[quote]BATMAN. A.K.A. « The Dark Knight » (oooh, scary!) After witnessing the murder of his parents at a young age, billionnaire Bruce Wayne honed his mind and body into the perfect weapon. Bruce has decided to use his vast wealth, intellect and athletic prowess to dress up as a bat and ride around in bat-themed vehicles, to rid the world of crime. And yes, he is sane. We think.

BLUE BEETLE. Ted Kord is a genius-level operator and Olympic-level athlete who carries a « BB gun » tha can temporarily blind anyone with a flash of light, or knock them down with a compressed air blast. Ted chooses to uses his vast wealth, intellect and athletic prowess to dress up as a beetle and ride around in a giant beetle ship. Not so sure about Ted’s sanity, actually…[/quote]

:laughing:

Mais blague à part, j’ai moi-même un gros déficit de lecture blue-beetleiennes, et ce que tu dis de ce volume donne envie de s’y plonger. Et pourtant je ne suis pas un gros fan de Wein en tant que scénariste, qui est - me semble-t-il - quelqu’un de très doué pour sortir des idées originales et sympas, mais pas forcément le meilleur pour les animer ensuite.

Je crois que la force de Wein, en termes de structures, c’est de tirer de belles choses d’une structure déjà existante. J’aime beaucoup ses Thor, par exemple, parce qu’ils fonctionnent sur le retour de « vieux » personnages et la reprises de situations connues mais sous un angle nouveau (ce qu’il a fait sur le Green Goblin dans Amazing Spider-Man est un peu du même ordre d’idée : c’est une approche originale faisant passer une redite comme une lettre à la poste). Alors bien entendu, pour un vieux lecteur (moi le premier), on reconnaît sans mal les choses qu’il copie, mais je fais partie de ceux qui aiment bien observer des scénaristes s’amuser sur ce système « thème / variation » (c’est pour ça que j’aime bien Tom DeFalco, par exemple). Mais si tu demandais son avis à Manticore, il te dirait que Wein n’est qu’un copieur maladroit.

En termes de textes, la faiblesse de Wein, ce sont ses récitatifs. Il a des phrases trop longues et il s’emmêle parfois dans ses métaphores (il est du genre « la goutte d’eau qui met le feu aux poudres », si tu veux). En revanche, il est super agréable à lire dès qu’il s’agit de dialogues. Il sait rendre les accents, les niveaux de langue, les argots, et ça donne une réelle richesse aux échanges.
Dans les deux cas, on sent un goût évident pour la dimension littéraire du travail. On pourrait dire qu’il s’écoute écrire, parfois (il est de cette génération qui a connu des pratiques telles qu’il fallait remplir chaque case si l’on voulait être payé), mais ça sent bon l’amour des mots. C’est pas étonnant que ce soit lui qui soit allé chercher Moore pour Swamp Thing : l’écriture très riche de ce dernier a dû le séduire.
Personnellement, j’aime bien, voire beaucoup, parce que justement c’est riche, c’est généreux, ça en donne pour son argent. Effectivement, ça a un côté bavard, mais c’est loin d’être désagréable.

Jim

Tu sais ça de tes sources ou c’est indiqué quelque part dans les crédits ?

C’est indiqué, sur l’ensemble des épisodes ayant trait au complot européen contre les entreprises Kord, sous la rubrique « plot assist ».

Jim

Merci !

L’ennemi des Jeunes Titans, qui a constitué l’un des éléments forts de la saison 2 d’Arrow (des trois premières que j’ai vues, c’est la seule qui mérite le déplacement) et s’annonce comme l’ennemi de poids dans le prochain film consacré à Batman, a eu droit à une série à son nom, écrite par son co-créateur, Marv Wolfman.

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En 1992, les débuts de la série avaient déjà fait l’objet d’un recueil, Deathstroke: Full Cycle, reprenant New Titans #70 et les cinq premiers numéros du titre, dans lesquels l’anti-héros affronte un nouveau Ravager. Le tout sous une nouvelle couverture formidable de Mike Zeck, l’un des points forts de la série (ses illustrations sont somptueuses).

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Ces derniers temps, dans la logique patrimoniale de DC, la série est reprise en gros volumes, dans une optique "intégrale. À ma connaissance, il n’y a pour l’instant que deux recueils, le troisième semblant annoncé pour avril prochain (et devant contenir les numéros 14 à 20, mais bon, les trois premiers étant connectés au cross-over « Total Chaos », je me demande si c’est facile à lire : à voir dans quelques mois).
Bref.
J’ai donc lu les deux premiers recueils. Je connaissais vaguement quelques péripéties, pour être parvenu à rassembler quelques fascicules, notamment ceux mettant en scène Pat Trayce, la deuxième Vigilante. Mais tout relire dans l’ordre est assez intéressant.

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Le premier volume se tient très bien : un seul scénariste, Wolfman, un seul dessinateur, Steve Erwin, qui a un style réaliste pas désagréable (ses décors sont un peu faiblards, mais ses personnages sont bien tenus et il a une narration efficace, on sent chez lui l’influence classique qui fait le miel d’un Eduardo Barreto, sans l’élégance de ce dernier cependant), un déroulement logique des péripéties (Deathstroke ayant affronté le nouveau Ravager, il cherche à identifier une mystérieuse organisation ayant financé les menées terroristes de ce dernier, ce qui le conduit à Gotham à l’occasion de l’arc « City of Assassins »…).

Le deuxième tome est plus disparate. Les deux épisodes de l’entraînement de Pat Trayce sont dessinés par Art Nichols et encrés par George Pérez, c’est plutôt joli mais ça marque une rupture. S’enchaînent un épisode de Superman par Jurgens, un fill-in écrit par Steven Grant, un Annual faisant partie de la saga « Eclipso Within »… Bref, ça part un brin dans tous les sens, même si Jonathan Peterson et Wolfman lui-même maintiennent la cohésion. Gageons que le tome suivant sera mieux tenu.
Dans l’ensemble, ça reste très agréable à lire. L’air du temps de l’époque (nous sommes au tout début des années 1990) est à la promotion de héros musclés, violents et armés jusqu’aux dents, dans le sillage des robliefelderies engrangeant de grands succès chez Marvel. Lancer une série Deathstroke rentre parfaitement dans cette logique. Sauf que Wolfman la pervertit délicatement. Le personnage, au moment du lancement, vient de participer à la saga des Wildebeest au sein de la série New Titans, devant tuer son fils Joe possédé par une entité maléfique. à cette occasion, il est allié aux Titans qui le considère comme un héros. Et il est profondément traumatisé par cette mort.

Mais justement, là où d’autres héros s’endurcissent face au deuil, quelque chose casse chez Slade Wilson et une facette inconnue apparaît : il ne devient pas plus méchant, mais plus attentif, plus dévoué à ceux qu’il a choisi d’aimer. Il prend des distances, également, mais il demeure sensible au chagrin, à l’inquiétude. Bref, le parcours inverse de celui que suivent les comics de l’époque. Les auteurs ne s’y trompent pas, d’ailleurs : dans l’un des épisodes, Wilson affronte une parodie de X-Force, et Zeck met en scène sur la couverture l’affrontement entre Slade et Hemp, une brute borgne équipé d’un flingue plus gros que lui, pastiche évident de Cable. Zeck recourt à un encrage tout en hachure pour Hemp, alors que Deathstroke est encré à sa manière habituelle.
Autre point intéressant : ceux qui connaissent le boulot de Wolfman savent que le thème de la réputation est central chez lui : les super-vilains tentent souvent de ruiner la réputation du héros (du Jester face à Daredevil à Vandal Savage contre Superman…). Ici, le thème est présent mais sous une autre forme, le mercenaire s’attachant à protéger une réputation qui, de toute façon, le précède. Les rapports entre l’assassin à gage et les héros sont à ce titres assez riches.

Bref, une lecture bien sympathique, qui offre son lot de péripéties et de baston avec une caractérisation solide. Et qui me donne encore plus envie de lire les New Titans de Wolfman de la même période (que je connais for mal).

Jim

Le volume 3 était prévu pour mai 2016 normalement mais il a été décalé à avril, tout comme le titans total chaos ( qui regroupe l’intégralité du cross entre deathstroke, les new titans et les team titans ) qui lui n’à plus de date de sortie. :cry:
Sinon comme le dit Jim, c’est une bonne petite série. Bien écrite et bien dessinée.
Je connais mal aussi les titans de cette époque, j’ai une vingtaine de single du 97 au 130 que j’ai pas encore lu, je les avais oubliés je vis rattraper mon erreur merci Jim .
La wildebeest saga c’est la titans Hunt ? Hâte que les rééditions dépassent ce que j’ai en omnibus

On a récemment évoqué la série Blue Beetle, lancée dans la foulée de Crisis on Infinite Earths, et développée sur deux ans avant de capoter.
Booster Gold présente de nombreuses similitudes avec la précédente série, notamment la construction sur la longueur, des intrigues à tiroir, une gestion pas trop maladroite des cross-overs (notamment Millenium), et un rangement des jouets vers la fin, qui témoigne du contrôle éditorial.

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La série, lancée en 1986, a fait l’objet d’une réédition dans la collection Showcase en noir & blanc, bâtie sur le même modèle que l’édition : l’ensemble de la série suivi d’un numéro de Secret Origins consacré au personnage.

Booster Gold constitue la première création notable de Dan Jurgens (après Sun Devils, où il s’est essayé à l’écriture). Le postulat est assez original : un has-been du futur dérobe une machine à voyager dans le temps et un anneau de la Légion dans l’espoir de faire fortune dans le passé (notre présent). L’astuce, c’est que la véritable origine n’est révélée qu’au bout de quelques épisodes. Les premiers récits mettent en scène la machine à fric que Booster est parvenir à bâtir, à base de produits dérivés, de droit de l’image et de contrats divers.

La série passe entre les mains de plusieurs editors, et prend un certain temps avant de trouver sa vitesse de croisière (notamment quand des émissaires de la Légion remontent également le temps afin de retrouver le voleur). Jurgens développe certaines intrigues du début en développant des idées ancrées dans l’univers DC, par exemple en transformant le cartel des 100 en cartel des 1000 (greffant l’idée sur les méchants du Black Lightning de Tony Isabella). Par la suite, il développe des intrigues plus propres à la série, notamment en renvoyant le héros dans le futur (son présent) et en amenant sa sœur dans le casting.

Les personnages secondaires sont nombreux et assez sympathiques, il y a un réel suivi sur la situation du héros et ses rapports avec le reste de Metropolis, et Booster évolue de manière discrète mais constante.

Plusieurs encreurs travaillent sur les crayonnés de Jurgens. Bruce Patterson rajoute du détail, Ty Templeton privilégie un traitement plus lisse et lumineux. L’ensemble permet de redécouvrir le boulot de Jurgens, alors en pleine constitution : il se détache lentement de ses influences (un trait copiant maladroitement Neal Adams dans un découpage singeant les astuces de Frank Miller) afin de devenir ce qu’il sera plus tard, à savoir un illustrateur réaliste durablement associé à Superman (où il recyclera certains des adversaires de Booster).

Dans l’ensemble, la série est très sympathique, avec de bonnes idées SF, des moments d’émotion bien gérés (que l’épisode Millenium viendra cependant contredire) et un bon rythme. Cependant, s’il y a de l’humour, le personnage ne trouvera sa voix et sa voie qu’avec son admission au sein de la Ligue de Justice, où il profite des dialogues de Giffen et DeMatteis.

Jim