RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Profitant du bac de soldes chez Pulps, j’ai récemment découvert le TPB Batman : Monsters, dont le sommaire puise dans la longue histoire de la série Legends of the Dark Knight, en regroupant ici trois récits en sept épisodes.

Batman-Monsters

Rappelons pour les retardataires et les cancres que Legends of the Dark Knight, lancée dans la foulée du Batman Year One de Miller et Mazzucchelli, se proposait de raconter des aventures du Chevalier Noir situées au début de sa carrière, et donc posées en tant que suites du récit précédemment cité. Ce qui explique au demeurant le recours à une voix off représentée sous la forme d’extraits de papier couverts d’une écriture cursive, marque de fabrique de la série.
Batman : Monsters reprend un triptyque de James Robinson et John Watkiss (d’où provient la couverture), un diptyque de Warren Ellis et John McCrea, et un autre diptyque d’Alan Grant et Quoique Alcatena (soit cinq Britanniques et un Argentin). Aucun de ces trois récits ne transcende sa matière ni ne laisse une marque indélébile. Les trois histoires sont sympas, mais moins épatantes ou fondatrices que certaines autres dans la même série.
Le premier volet, écrit par Robinson, envoie Batman à Londres, sur les traces de ce qui semble être un loup-garou. La voix off est très bien gérée, le suspense est maintenu, même si l’enquête est peut-être un poil alambiquée. Les dessins du regretté Watkins sont formidables. Le chapitre suivant, signé Warren Ellis, explore une idée fréquente chez ce dernier, les armes technobiologiques. Mais Ellis, encore un peu vert, consacre ses deux épisodes à l’action, oubliant en chemin la caractérisation et la tension. La fin est un peu expédiée. Enfin, le troisième morceau, par Grant et Alcatena, est l’occasion d’une redéfinition des origines de Clayface. C’est bien équilibré, soigné, professionnel, mais sans doute un peu froid.
À la lecture de ces trois histoires, dont la première me semble la plus satisfaisante, je m’aperçois que les meilleurs morceaux de la série sont souvent des one-shot (Robinson avait signé un excellent épisode consacré à Alfred et illustré par Brent Anderson…) ou des récits dépliés sur trois ou quatre épisodes. La compilation, aussi, ne joue pas toujours en faveur des récits, leur accumulation forçant à la comparaison, et donc par conséquent à la mise en évidence de leurs défauts.
TPB datant déjà de 2009, il n’est sans doute plus disponible en ce moment, ou alors difficilement trouvable. Pour les inconditionnels de Batman, il procurera beaucoup de plaisir et des ambiances intéressantes. Pour les moins fans, ce n’est pas les sensations les plus bouleversantes. Mais il y a plein de jolies pages à regarder.

Jim