RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

One Year Later.
Un an plus tard. Tel était le principe de l’opération éditoriale visant à « secouer » l’univers DC après l’énorme zoumbazoum qu’avait été Infinite Crisis et ses productions périphériques. En gros, on sautait un an, période durant laquelle Batman, Superman et Wonder Woman avaient plus ou moins pris des vacances, et on voyait où en était la situation. Situation bien entendu artificielle tant l’on sait que l’univers des super-héros reste souvent, dans ses grandes lignes, assez immobile.
Bref.

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Dans le cas de Hawkman et Hawkgirl, qui viennent de participer à la guerre entre Rann et Thanagar, le premier a « disparu » laissant la seconde prendre sa place, à la fois en tant que justicière de la ville de St Roch en Louisiane et en tant que responsable de musée.

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C’est là que nous retrouvons Kendra alors que la série est rebaptisée Hawkgirl tout en conservant la numérotation de Hawkman, à partir du numéro 50. C’est également une nouvelle équipe créatrice qui se met en place, Walt Simonson assurant le scénario et son vieux complice Howard Chaykin se chargeant du dessin. Choix assez étrange puisque, en dépit de la qualité de leur travail et de la renommée de leur carrière, ils ne constituent pas des vedettes de premier plan.

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Force est de reconnaître, même pour un fan béât dans mon genre, que cette série, pour agréable que soit la lecture, n’est pas le travail le plus abouti des deux compères. Bon, j’ai personnellement toujours estimé que Simonson est meilleur scénariste quand il illustre lui-même ses histoires, qui lorgnent vers une plus grande platitude quand il les confie à d’autres (à part ses Avengers, mais bon, Buscema, quoi…).

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Quant à Chaykin, même si j’adore, il faut bien avouer que son travail, depuis son retour des lointaines contrées, exotiques et hostiles, de la télévision, tend vers de grandes facilités (cases de gros plans…) accentuées par sa découverte de l’informatique (les personnages semblent collés sur des décors artificiels…). L’ensemble conserve une personnalité forte et incomparable, mais les défauts sont bien plus visibles.

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L’histoire en soi est classique : assaillie par des cauchemars liés à l’absence de Carter Hall, Kendra est bientôt confrontée à des phénomènes surnaturels en lien avec les fondations, au propre comme au figuré, de la ville. Cette première intrigue, qui va jusqu’au numéro 56, entraine l’héroïne à la poursuite d’une créature féminine couverte de tatouages tribaux et dépositaire d’une puissance ancestrale aux allures lovecraftienne. Elle va également croiser une nouvelle incarnation de Hath-Set et un double de Carter canalisant les énergies mystiques de pièces de musée.

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L’ensemble ne manque pas de bonnes astuces. Les cauchemars de Kendra, liés à la pression mentale établie par la créature souterraine manipulant la violente femme des cavernes qui sème le carnage en ville, la conduit à revivre sa tentative de suicide, ce qui permet de jeter un éclairage sur le personnage. De même, le faux Carter Hall utilise une masse trouvée dans une vitrine du musée, à la manière du Thor de Marvel, ce qui ne manque pas de sel.

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Car l’humour n’est pas absent du récit. L’une des blagues récurrentes consiste à mettre Kendra en présence de personnages qui ont deviné son identité secrète. Ils sont d’ailleurs si nombreux qu’elle finit par se demander si toute la ville n’est pas déjà au courant.

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Fidèle à sa réputation, Chaykin s’amuse à habiller Kendra de tenues diverses très féminines, et porte un soin évident aux fringues du méchant, qui a ce charme vénéneux des criminels qu’il aime mettre en scène.

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La série Hawkgirl aura droit à trois recueils. Le premier couvre la prestation de Chaykin, et présente la particularité de ne pas offrir de pages de respiration entre chaque épisode. Si le choix éditorial peut surprendre de nos jours, il convient de constater que les transitions entre les épisodes sont presque invisibles, témoignant de la fluidité du récit.

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On reviendra bientôt sur les deux autres tomes, et notamment le second, qui propose le cross-over avec la série JSA Classified.

Jim