RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Le troisième et dernier TPB de la prestation de Walt Simonson contient les épisodes 61 à 66, menant à la fin de la série.

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Le récit est découpé en trois étapes. Le premier diptyque, entièrement illustré par Renato Arlem, oppose Kendra aux Female Furies d’Apokolips, venues sur Terre pour récupérer une arme surpuissante abandonnée par Desaad du temps de l’ancienne Égypte (voir les flash-backs de l’épisode précédent, qui annonçait déjà les développements à venir. Mais l’arme en question s’attaque à Hawkgirl, qu’elle utilise comme « patron » afin de façonner une apparence à son image et d’entamer sa campagne de chaos.

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Parallèlement, Kendra, qui est une fois de plus privée de ses ailes (c’est fou comme ces choses s’égarent), se rend compte que, sous l’influence de la machine, elle peut développer une autre paire d’appendices et se remettre à voler. Ce qui lui fournit le moyen de vaincre la machine géante qui a pris son apparence.

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Les deux épisodes se lisent de manière fluide et agréable, en dépit du dessin figé. C’est en partie dû à l’humour et au décalage propre à Simonson. Il avait déjà fait des clins d’œil en direction de licences célèbres (Terminator, par exemple…) dans les dialogues. Il n’hésite pas à dédramatiser, en nommant de manière légère les choses : l’appareil auto-répliquant que Kendra affronte est un… gizmoid ! Comme dirait Coluche : « rien que le nom m’amuse ! »

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On retrouve des thèmes et des idées déjà développées ailleurs par Simonson : les pouvoirs qui évoluent comme dans X-Factor, l’arme cachée dans le temps comme dans Avengers ou Fantastic Four, le robot géant à l’effigie d’un personnage comme dans Fantastic Four. L’espace de deux épisodes, le lecteur renoue avec les idées farfelues qui ont fait le charme de ses prestations précédentes. Il aurait suffi d’un dessin vivant, organique, nerveux (idéalement, celui de Simonson…) pour rendre tout cela agréable.

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À la fin de l’épisode, Kendra se penche sur l’urne dans laquelle était dissimulée l’arme apokoliptienne (voir épisode 60). Cela la conduit au musée de Gotham. S’ensuivent deux épisodes, où la jeune conservatrice de musée se rend à Gotham puis Metropolis et rencontre d’abord Batman puis Superman (ce dernier dans un épisode dessiné par Dennis Calero, presque aussi froid que les chapitres d’Arlem), remontant la piste de Hath-Set, qui utilise ses capacités pour s’incarner dans ses descendants.

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Il est temps pour le scénario de conclure la série (sans doute en prévision de passer le personnage à Jim Starlin, autre vieux compagnon de route de Simonson et Chaykin). Capturée par Hath-Set, Kendra est embarquée vers l’Égypte. Mais bien sûr, Hawkman, avec la finesse et la délicatesse qui le caractérise depuis la période Geoff Johns, obtient l’information et se rue à son secours.

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La série se termine donc sur un combat musclé, durant lequel Renato Arlem fait de grands efforts pour donner du mouvement aux scènes d’action et de l’expression à ses personnages. Il faut saluer le geste, même si le résultat n’est pas formidable, mais son Hawkman montre quelques traces d’énergie convaincante.

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Les dialogues fournissent quelques informations supplémentaires, et l’on a la confirmation que les cauchemars de Kendra ont été inspirés par l’esprit de Shayera. Le tandem de héros s’envole vers le soleil, estimant s’être débarrassé de la fameuse malédiction qui les hante depuis l’antiquité. Il faut reconnaître que Simonson répond aux différentes questions posées par la série et laisse le personnage dans un état propre et net pour le successeur.

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On ne s’empêchera cependant pas de regretter qu’il n’illustre pas sa propre saga. La vision de Hath-Set couvert de bandelettes ne peut que renvoyer les vieux lecteurs à la lecture du First Issue Special #9, dans lequel Doctor Fate affronte une momie (voir ci-dessus), et qui reste un moment exceptionnel dans la carrière déjà prestigieuse du dessinateur.

Jim