RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Je viens de me replonger dans le TPB Return of Barry Allen. Ce fameux récit, qui à mon sens constitue l’un des grands moments du Bolide Écarlate, toutes identités confondues, est également à mes yeux le véritable signal de départ pour la première prestation de Mark Waid sur le titre.

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Le scénariste est arrivé sur la série à l’instigation de son ami, le responsable éditorial Brian Augustyn, et a déjà livré quelques histoires marquantes, parmi lesquelles « Born to Run », une relecture des origines, ou encore « Gorilla Warfare », un cross-over avec la série Green Lantern. Mais dans l’ensemble, si le scénariste ne démérite pas, il se contente d’installer durablement un Wally West auquel Mike Baron a conféré un tempérament original et que William Messner-Loeb a amené à s’amender et à accepter son rôle d’héritier de Barry Allen.

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Nous sommes en 1993 et, effectivement, le spectre de Barry hante encore Wally. Cela fait partie de la définition du personnage. C’est aussi pour cela que Waid prend le temps de le faire interagir avec d’autres héros, et notamment Jay Garrick, le Flash de l’Âge d’Or, dans le cadre de la fameuse logique générationnelle propre à l’univers DC. Le scénariste et le responsable éditorial, bien conscients qu’une frange du lectorat garde à l’idée un éventuel retour du mentor disparu dans Crisis on Infinite Earths, décident de frapper un grand coup et d’annoncer la nouvelle tant attendue. Sauf qu’ils ont une idée en tête…

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Tout commence à la fin de Flash #73, un « épisode de Noël » à l’issue duquel, sur le pas de la porte, surgit Barry Allen, que tout le monde croyait mort. L’équipe s’amuse de la surprise, puisque, en sur-titre de cet épisode, ils ont bien indiqué « Guest-starring: the original Scarlet Speedster! » Comme on y voit Garrick, les acheteurs ont fait le lien avec lui, et se sont retrouvés saisis par la révélation de dernière page.

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Dès l’épisode suivant, Waid n’hésite pas à passer en revue diverses conséquences de ce retour : Wally se retrouve face à ce mentor dont le souvenir l’a hanté et ne sait pas comment réagir ; Barry ne sait pas que Pied Piper est réformé et s’en prend à son ancien ennemi ; Hal Jordan passe prendre des nouvelles… L’épisode s’appelle « Trust », et met donc l’accent sur la confiance et la foi… et bien entendu leur antonyme, la méfiance.

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Parallèlement, un groupuscule sur-équipé, The Combine, attaque les villes jumelles de Central City et Keystone City, occupant les héros. Et pendant que Wally fait équipe avec Barry, c’est par le biais de Jay Garrick que l’attention des lecteurs est attirée sur différents indices, sur les doutes que l’on pourrait entretenir à l’égard d’un Barry qui semble décalé, pas à sa place. On le serait à moins, mais tout de même.

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Le récit de Waid est aussi l’occasion de l’arrivée d’un personnage qui aura une importance considérable dans ses épisodes suivants, mais aussi dans l’univers de Flash : Max Mercury, le sage zen de la vitesse. Travailler sur l’héritage amène le scénariste à développer les pistes pour la suite, à étendre le mythe.

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Je crois que je ne dévoilerais aucun mystère en disant qu’en fait, en lieu et place de Barry Allen, c’est à Zoom, le Reverse-Flash, amnésique, que les héros et les lecteurs font face. Le doute s’est insinué dans l’esprit de Wally qui ne reconnaît pas son mentor, qui s’étonne de certains de ses propos, et qui attendra de trouver une preuve dans un exemplaire d’un livre écrit par Iris West dans le futur pour comprendre qu’effectivement, ce n’est pas Barry qui est revenu.

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Face à l’un des pires ennemis de son mentor, Wally s’accomplit parfaitement. Ce récit, qui à l’origine était notamment destiné à jouer sur les attentes des fans les plus accros, est aussi l’occasion de propulser l’héritier au rang de héros de plein droit. Il est désormais entouré d’un escadron de Bolides qui le soutiennent, et il a fait ses preuves face à un adversaire redoutable.

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C’est Greg Larocque, encré par Roy Richardson, qui illustre cette saga. Son style est un peu raide, ses personnages un peu lourds, mais il ne lésine pas sur les grandes cases, les mâchoires crispées et les effets de vitesse. Symboliquement, le dernier épisode de la saga, publié dans l’épisode 79, est aussi le dernier que Larocque réalise. Le mois suivant, il cède la place à Mike Wieringo, qui apporte un style plus rond, plus cartoony, et ouvre la voix à une envolée graphique confirmée avec les épisodes de Carlos Pacheco puis d’Oscar Jimenez. C’est la véritable envolée de la série, qui connaîtra dès lors des moments passionnants et une profonde exploration du mythe. Mais selon moi, « Return of Barry Allen » est le véritable coup de sifflet annonçant cette grande période.

Jim