RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Et puisque l’on parle de Manhunter, il existe de nombreuses rééditions, datant d’une époque où les compilations dans des formats moins fragiles étaient rares. Il faut dire aussi que le feuilleton a récolté plusieurs pris et contribué à bâtir la réputation de ses auteurs : Goodwin a remporté le Alley Award du meilleur scénariste en 1973 et 1974, et Simonson a remporté celui de la meilleure histoire en 1973 et du meilleur feuilleton en 1974. Rien que cela justifie que leur prestation sorte du lot.

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La première réédition date de 1979, et on la doit à la petite structure Excalibur Press. L’ouvrage s présente sous la forme d’un album souple, à dos carré, et les planches sont en noir et blanc. Le format est plus grand, et permet d’admirer, sous une nouvelle couverture, le travail de Simonson sans les couleurs. L’ensemble est supervisé par Roger Slifer, qui a été scénariste et responsable éditorial.

En 1984, DC publie une première compilation, là encore sous une couverture inédite. Le style de Simonson a changé (c’est celui qu’il arbore sur Thor, par exemple). À cette époque, DC rééditait sous la forme de comics plus épais certaines de ses pépites, mais le tirage doit être moindre, en tout cas les fascicules en question sont recherchés.

Pour l’occasion, le recueil est accompagné d’un texte de Goodwin retraçant les origines du projet, et les planches sont remises en couleurs par l’encreur Klaus Janson. C’est toujours Roger Slifer qui est crédité de la supervision éditoriale.

Une autre compilation verra le jour bien des années plus tard. Elle paraît en 1999, soit l’année suivant le décès de Goodwin. Sous une couverture dotée d’une cinquième couleur, ce qui permet d’avoir un pelliculage doré sur l’illustration inédite, le recueil comprend une dernière histoire muette, sorte de conclusion tardive à la saga.

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Le scénariste et le dessinateur avaient en tête un épisode de conclusion, une sorte de « bouclage de la boucle », mais aucun d’eux n’avait eu le temps de s’y consacrer, et le développement de l’histoire n’était pas allé plus loin qu’une trame détaillée. Après le décès de son complice, Simonson envisage dans un premier temps d’abandonner le projet. Il me semble que c’est son épouse, la scénariste Louise Jones-Simonson, qui lui glisse à l’oreille que, puisque les dialogues ont jusque-là été assurés par Goodwin, l’hommage serait plus fort si, justement, ce dernier chapitre était muet. C’est ainsi que l’ensemble de cette dernière aventure, qui voit le Manhunter mener la chasse à un énième clone, est exempte de toute bulle, sauf à la toute fin.

De toute bulle, mais pas de toute onomatopée, les sons si caractéristiques au style de Simonson étant présents sur les planches.

C’est d’ailleurs à partir de cette version (donc avec les couleurs de Janson, tout ça, qu’Urban a proposé son édition française dans les pages de Batman Univers Hors Série #5, qui doit sans doute être encore dénichable chez quelques libraires :

Jim