RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

En 2004, DC publie une petite série de recueils au format poche reprenant certains épisodes de la série Superman Adventures, adaptée du dessin animé. La particularité est que cette série se concentre sur les récits scénarisés par Mark Millar. Chaque tome a pour titre une expression liée au personnage. Le premier d’entre eux est « Up Up and Away », et assemble les épisodes 16, 19, 22 à 24.

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Les épisodes écrits par Millar sont rapides, astucieux, pleins de références (souvent dans les dialogues), entretiennent une complicité avec le lecteur, travaillent sur des fondamentaux du personnage (dans la lignée du dessin animé) et, au final, constituent une sorte de définition du héros, entre la déclaration d’amour et la note d’intention.

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L’un des thèmes sous-jacents est, aussi, celui de l’identité. Nous sommes dans le monde des super-héros (et du premier d’entre eux), si bien qu’il est normal de parler d’identité secrète. Mais Millar décline le thème sous diverses formes.

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Dans Superman Adventures #16, Clark Kent découvre qu’il a perdu ses pouvoirs. Il prend conscience de l’événement de la plus violente des manières, puisqu’il s’élance dans le vide… et tombe !

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Non seulement il a perdu ses pouvoirs et son costume, mais en plus Superman est un être indépendant, qui le sauve de sa chute mortelle. Au fil de l’épisode, Clark va découvrir que tout a changé, au point que la Kryptonite ne lui fait aucun effet, et que même ses parents pensent désormais qu’il est un homme normal, et non un Kryptonien adopté.

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C’est l’occasion pour Millar de s’amuser avec quelques clins d’œil, notamment quand Clark est pris à partie par des détrousseurs, puis secouru par un policier : ce dernier ne peut s’empêcher de remarquer la ressemblance avec Superman, sans lunettes.

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Si l’explication à tout ce charivari est apportée à la fin de l’épisode (et aisément devinable par les fans), l’identité est au centre de Superman Adventures #19, dans lequel le héros propose ses services en tant que garde du corps du Président.

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On y retrouve le personnage de Multi-Face, une sorte de caméléon humain capable de prendre l’apparence de n’importe qui. Cet as du déguisement convoite la prime mise sur la tête du Président, mais c’est justement l’identité qu’il choisit afin d’approcher sa cible qui le perdra.

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Millar s’éloigne un du thème de l’identité avec un diptyque consacré à Brainiac dans Superman Adventures #22-23, à l’intrigue complètement dans l’esprit de la série télévisée.

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Ce qui n’empêche pas le scénariste de jouer sur les attentes du lecteur, en mettant en scène des passants dont les commentaires font écho à l’approche de Millar. Ainsi, une petite scène amusante montre Lois dans un train (au moment où Metropolis est frappée par une série de pannes inquiétantes), dont les passagers affirment ne rien craindre : il n’arrivera rien au train où voyage la journaliste dont l’ange-gardien est Superman lui-même !

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Le récit mobilise de nombreux personnages, dont le Professeur Hamilton, et permet d’aller visiter la Forteresse de Solitude, refuge du héros mais aussi écrin de son identité et de son héritage. Le premier volet se conclut sur un cliffhanger de choc : Superman projeté dans la Zone Fantôme !

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Dans le second volet, où le dessinateur Aluir Amancio déploie un style assez kyrbien, on assiste au réveil de Livewire, la super-vilaine électrique créée pour la série. Convaincue par Lois Lane, elle se lance à l’assaut de Brainiac, afin de libérer Superman.

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Millar parvient à maintenir un suspense intense (dans un épisode frénétique : il n’a pas encore adopté le rythme un peu décompressé de ses productions récentes) tout en réservant de la place pour des séquences d’émotion.

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Dans Superman Adventures #24, dernier numéro de ce recueil, le héros est confronté à un vieil ennemi (créé dans les années 1970 par Jim Shooter, si ma mémoire est bonne), le Parasite. Ce dernier dérobe la puissance de son adversaire, ce qui prive une fois de plus Clark de ses pouvoirs. Ce qui n’empêche pas ce dernier de devoir, comme toujours, préserver le secret de sa double identité, même s’il ne l’utilise pas en ce moment.

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Écartant le héros, Millar et Amancio en profitent pour mettre l’accent sur le méchant et pour s’attarder sur la vie de Rudy Jones, au travers d’une guérisseuse qui le connaît depuis l’enfance et dont il est épris. Millar renoue avec cette étincelle d’humanité qui faisait le charme des bastons costumées dans les années 1980.

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Car en définitive, ses épisodes ont une facture classique, derrière le torrents de clins d’œil et d’allusions et la construction au cordeau. Il y a dans ses récits un charme suranné derrière l’écriture moderne, totalement en accord avec la proposition de la série animée, mais particulièrement rafraîchissant.

Jim

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