Tu n’es pas pas seul.
J’ai quand même lu les Hulk de Al « Patrick » Ewing.
Je peux faire une autre exception avec Aaron.
Tu n’es pas pas seul.
J’ai quand même lu les Hulk de Al « Patrick » Ewing.
Je peux faire une autre exception avec Aaron.
Ah lui, je l’ai acheté en boutique, à l’époque. Une époque où je n’avais pas beaucoup de sous, car j’étais étudiant, donc les achats étaient bien sélectifs.
Oui, et ce qui est fort (mais on ne s’en aperçoit pas toujours tout de suite, en tout cas moi, je ne l’ai pas vu à la première lecture), c’est que les planches s’agrandissent à mesure qu’on avance, et que la marge se réduit petit à petit, jusqu’à ce que les images soient montées en débord, à la coupe (et jusqu’à ce qu’on ait une image dépliante, tant justement les pages deviennent trop petites pour les visuels).
Ça commence avec une marge normale :
Puis elle se réduit :
Jusqu’à disparaître :
Mais l’image continue à grandir, au point de devenir double page :
Ou triple page dépliante, poussant cette fois les limites mêmes du support :
Il y a un évident commentaire « méta » dans cet épisode légendaire, que la forme autant que le fond rendent exceptionnel (ce qui permet au passage à DC de rappeler à la concurrence qu’ils savent faire des « objets » : la page dépliante, ça renvoie à Ronin #6, qui était à l’époque, en 1983-1984, une série choc à la fois par son contenu et sa forme). Et le commentaire se retrouve d’ailleurs dans le récit, avec notamment un gros plan sur un appareil photo et des regards, qui témoignent du caractère « bigger than life » de l’événement retranscrit, impossible à piéger sur pellicule :
Et ce jeu de surcadrage (assez millerien, mais on sait que Jurgens a pris beaucoup au Miller première manière) se retrouve aussi dans l’émouvante page consacrée aux Kent, avec la télé, image dans l’image, image qui dépasse ses propres limites :
Il y a quelque chose d’extraordinaire dans cet épisode, qui dit énormément alors qu’il ne s’agit que d’une baston épique réalisée pour le plaisir des yeux et le goût du spectacle et des grandes images du dessinateur.
Jim
Oh oui, Jim. C’est double double page finale…
Et le reste…
C’est rigolo, cette histoire de marges, car en effet, on (« moi ») a l’impression de rentrer dans la case avec cet effet d’être voisin de Jimmy Olsen qui tient son appareil photo de bout en bout de l’épisode. Effet réussi!
jamais remarqué…
Jurgens je trouve ca sympa au dessin… apres au scenar ca peut se lire de facon sympa mais j ai jamais rien lu de significatif …
Autant a world witout superman pose quelques questions interessantes autant la mort, le reign et le retour… les questions sont déjà noyées dans des « effets » (scenaristiques) tellement commerciaux…
Certes dans un morceau d Obispo (en tout cas au début) y a toujours un truc qui te fait dire qu il a été fan de Marquis de sade et de cette periode mais c est tellement noyé dans la variet’ …que bon ca reste un truc que tu te dis mais qui te pousse pas à ecouter…
Je t’avoue que je crois ne m’en être aperçu qu’à l’occasion de l’édition Semic de La Mort de Superman, dans l’édition Semic de 2002.
Et ce pour une raison techniquement toute bête : DC avait envoyé des films d’impression (c’était avant la généralisation des fichiers informatiques), mais pas découpés, c’est-à-dire qu’on recevait de grandes planches de plastiques, dans des cartons plats, qu’il fallait ensuite découper afin d’assembler les quatre films couleurs (cyan, magenta, jaune et noir) correspondant à chacune des pages de l’album, à l’aide d’un massicot. Je me chargeais de cette tâche, puisque c’était mon album (les deux éditeurs US qui fournissaient encore des films, à savoir DC et Dark Horse, j’en étais responsable).
Et donc, en assemblant les pages par jeux de quatre films, j’ai constaté que l’image s’agrandissait et se rapprochait des hirondelles, ces marquages d’angle qui représentent la ligne de coupe effectuée lors du façonnage de l’album, une fois les pages imprimées. Au début, j’ai cru à un défaut, j’ai donc vérifié dans l’épisode. C’était en 2002 (sans doute au printemps, car je crois que l’album est sorti l’été, ou vers la rentrée), soit plus d’onze ans après mon achat.
Incidemment, c’est pour la même raison, à savoir la livraison de films et non de fichiers informatiques, que cette édition dispose d’une autre colorisation sur la couverture, signée des Frères Peru. Car on a récupéré les différentes couvertures US (celle du TPB et celles des épisodes) en films, donc avec des difficultés techniques sans bornes pour adapter en français (en gros, il faut gratter l’encre sur les quatre films, recomposer un bloc (souvent un rectangle vide, c’est plus simple) afin de placer des textes, etc etc, c’est long, compliqué, techniquement risqué et ça donne un résultat guère satisfaisant).
On a d’abord écarté la couverture du premier TPB, par Bogdanove et Janke, sans doute parce qu’elle était trop explicite et saignante, je pense, et on a privilégié la couverture de Superman #75, qui permettait de virer facilement les éléments situés sur fond noir et de recréer sans trop de difficultés les matières situées derrière les logos effacés.
On a par conséquent choisi de scanner le film noir de la couverture, afin de procéder au nettoyage que j’ai expliqué, et on a passé l’ensemble aux Frères Peru qui ont fourni une nouvelle colo.
(On notera, au passage, que la couleur joue sur le flou, en bas à droite, et que les textes sont écrits en gros, afin de « masquer » en partie les zones reconstruites.)
Aujourd’hui, les éditeurs américains ont numérisé une bonne partie de leur fonds (faut bien : là-bas aussi, les imprimeurs sont passés au tout numérique et rares sont les entreprises à encore savoir gérer des films), et ils en profitent pour créer du matos supplémentaire : La Mort de Superman version Urban dispose d’un environnement éditorial mille fois plus riche que celui qu’on a développé (mais si mes souvenirs sont bons, on a une préface inédite, je crois, faut que j’aille vérifier).
Jim
Sur Superman ? Ou en général ? Parce que moi, j’aimais bien sa proposition sur Spider-Man, et sa longue prestation sur Thor me semble très agréable, et assez sympa dans son ensemble.
Après, pour moi, c’est un auteur sympa, du point de vue du dessin comme du scénario : il sait faire, il raconte des trucs classiques mais il sait rythmer ses épisodes, donner de l’émotion, faire tomber les révélations au bon moment, et mettre en scène de l’action. Si je ne suis que rarement emballé, je ne suis jamais déçu. Comme Sal Buscema ou Ron Frenz, sauf que Jurgens est auteur complet.
On en a déjà parlé ici, mais personnellement, j’aime bien. Je trouve que les grosses machines éditoriales de DC se tiennent bien mieux, à cette époque, que les propositions équivalentes chez Marvel. La présence d’une équipe éditoriale stable qui encadre des équipes de créateurs fixes, ça aide. On sent bien, pour La Mort de Superman ou pour Knightfall, par exemple, la présence respective d’un Mike Carlin ou d’un Denny O’Neil, qui savent tenir leurs troupes et avancer vers un but commun. On aime ou pas, mais c’est solide, ça se relit trente ans plus tard et ça tient encore.
J’aime bien l’ironie de glisser dans l’univers souriant et boy-scout de Superman les signes distinctifs de l’époque (les cyborgs, les gros flingues…), j’y vois une ironie mordante, en mode « vous aimez ça ? on va vous en donner, et vous pourrez lire un truc bien, pour une fois ».
Au-delà de l’aspect pochade du truc, j’apprécie beaucoup la science des auteurs et des responsables éditoriaux consistant à déployer des idées, à rebondir sur des péripéties, à jouer la carte du feuilleton : la mort, l’absence, les faux retours, le vrai retour, le combat, les conséquences. Ça ne me semble pas forcé, tout coule naturellement.
Ce qui n’empêche pas les moments d’émotion. Les retrouvailles de Lois et des Kent, dans la période que tu décris, est vraiment formidable (du Jurgens), mais plus tard, la crise cardiaque de Jonathan et le combat dans l’après-vie, c’est assez palpitant, à mon sens. Et très bien servi par Grummett. Et en plus, ils se paient le luxe de connecter tout ça à la continuité, dimension que j’apprécie beaucoup.
Tout cela est intelligemment troussé, et Carlin a la finesse de confier à chacune des équipes un personnage qui l’intéresse, qui correspond à ses idées et qui, donc, devient une motivation de plus. Chaque série a alors une personnalité, un ton, quelque chose qui la singularise sans pour autant ruiner l’équilibre de l’ensemble.
Rajoutons enfin la dimension épique : les décors sont grandioses, les bastons sont puissantes, les enjeux sont cosmiques.
Vraiment, pour moi une réussite du mainstream des années 1990.
Jim
Je n aime pas son spiderman sauf graphiquement. On sent qu il a pas envie (ce qu il dire apres)… le cast est mauvais, les adversaires pareil (il commence avec ses adversaires « internet » qu il renouvelera sur Cap)
Cap et Thor ont des moments interessants mais est ce que je les classe dans les meilleurs? non… ca reste des run agréable mais justement pas significatif
Le peu que j ai lu sur superman, JLA etait déjà inferieur pour moi.
Mais bon je trouve que Superman et Batman justement c est pour moi le pire plutot avec les cross mutants des gros trucs…
Déjà Batman souffre toujours d integrer les séries annexes… et les partie catwoman ou Azrael sont souvent de purs pretextes (pas loin de l effet ciel rouge) et font passer les events mutants pour des comics d avant garde ou d auteurs (et déjà…)
Bah il s’en sort bien, ailleurs.
Après, il profitait quand même de l’environnement éditorial : en face de séries soit réalisées par des équipes instables soit carrément mal fichues, il propose un truc stable avec de nouvelles idées (j’ai bien aimé celle de la fille du voleur, au moins on sortait des cloneries diverses). Ça aide aussi à faire sortir sa série du lot.
Moi non plus, mais je ne lui demande pas de casser la baraque à chaque fois. Comme y dit, Blackie : ah ouais, de renverser la table. Moi, ça me va très bien, un gars qui m’offre un divertissement solide à chaque numéro.
Ça dépend. Tu pointes Catwoman et Azrael, mais les autres sont souvent bien tenues, Nightwing, Robin. Et c’est souvent grâce à la présence de scénaristes qui officient aussi sur Batman, Chuck Dixon le premier. C’est un phénomène comparable à ce que Carlin avait mis en place : quand l’équipe est soit réduite soit serrée, on obtient un résultat plus convainquant.
Jim
Le lecteur anglophobe, il a qu’à acheter moins de Batman et plus de Flash ou de Superman, aussi !
Trêve de blague, l’offre répond aussi à la demande : si la série Geoff Johns présente Flash a mis autant de temps à se compléter, c’est aussi parce que les lecteurs sont moins nombreux que pour les Batmaneries.
Ce qui ne peut qu’inciter les éditeurs (parce que le phénomène se retrouve ailleurs que chez Urban, hein), à la prudence.
Après, justement, Geoff Johns présente Flash a repris et arrive à sa conclusion. C’est bien le signe que les choses arrivent, mais faut parfois du temps. Ce qui est bien avec le patrimoine, c’est qu’il n’est pas pressé. Regarde les Doom Patrol ou les Animal Man de Morrison, American Flagg et sans doute plein d’autres trucs qui ne me viennent pas à l’esprit tout de suite. Voilà, c’est arrivé.
Jim
Perso le Thor de Jurgens c’est sans hésiter l’une des meilleures séries des années 90 de Marvel et je la met juste derrière les run de Simonson et Kirby. C’est aussi couillu que Nocenti sur Daredevil en fait, on évite l’énième redite et dans le genre réflexion sur la corruption même pour des bonnes intentions, opposition foi/science préfigurant un paquet de merde qui nous tombe sur la gueule depuis 20 ans et ingérence du religieux dans la sphère publique ca se pose la)
(avec de gros marteau dans la tronche)
Par chez nous, on dit « un gros coup de marteau dans z’gueule ».
Je trouve que la série propose réellement des choses « nouvelles » dans sa deuxième moitié. La première moitié, c’est quand même une volonté de s’inscrire dans une tradition kirbyenne (qui me va pleinement, hein) en citant plein de choses précédentes (dont Simonson). Il y a un côté « hommage » assez appuyé. Je trouve ça très chouette, personnellement, l’ensemble de la prestation, et je lui trouve un élan évident. J’apprécie notamment la volonté de distraire, d’emporter au loin, c’est pas prétentieux (pas comme la version suivante, quoi…). Je n’aurais sans doute pas le même enthousiasme. Mais il faudrait que je relise, quand même.
Jim
Devant Aaron donc ?
Oeming ou JMS ?
Les deux, mon capitaine.
(La première m’a endormi, la seconde m’a ennuyé.)
Jim
Yep sans hésitation
J’aime beaucoup le Thor de Jurgens aussi. Je reste marqué par la puissance épique absolue de la bagarre contre Mangog et Thanos, dessinée par un JR Jr en feu.
J’ai en tête aussi les épisodes d’Erik Larsen, qui m’avaient bien plu, et puis une baston dans un aéroport, contre Gladiator je crois, dessinée par Andy Kubert me semble-t-il. Autant de moments épiques que j’ai encore en tête, ce qui est bon signe, je crois.
Jim
Il m’a bien marqué ce run. Mais c’est bizarre je l’aurais mis sur la même période que Marvel Knight, donc début des années 2000.
De mai 1998 (six mois après le lancement des autres titres d’Heroes Return) jusqu’à mai 2004 (soit le même jour qu’Astonishing X-Men #1).
Avec l’année de décalage avec la France, c’est sûrement ca qui me donnait cette impression.