RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

1m78, en effet.

Et du temps qu’on met à lire un épisode.

Et les civils deviennent des super-héros ou super-vilains. Tous. C’est chiant.

Oui. Je l’apprécie beaucoup. Plus sur ses Elseworlds, mais comme souvent. Son Nightwing, même si ça patine un peu, c’est un run qui va compter.

Le pari de confier beaucoup de titres à des auteurs issus de la TV, ou inspirés par la TV, ça a aussi beaucoup compté.

Monsieur est renseigné.

C’est ça.
Quand je pense que la saga du Phénix Noir, ce sont des chapitres de dix-sept pages !!!

Oui, et c’est un peu contradictoire par rapport à plein de choses : la nature feuilletonnante des super-héros, la prééminence de l’humain, de l’homme sous le masque… Faire que tous aient des pouvoirs, c’est diminuer l’importance de ces séquences où l’on suit le héros chez lui, ou dans un café, ou au boulot, qui sont autant de poses par rapport aux bastons.

Bon, c’est aussi lié au développement du marché de la planche originale et des galeristes : les auteurs et les vendeurs ont bien compris que les planches où Clark et Lois sont en costumes civils dans la rédaction du Daily Planet se vendent carrément moins bien que celles où Superman est dans une grande case, voire une pleine page. Du coup, pour émarger davantage, les dessinateurs représentent des héros en costumes dans de grandes cases plus souvent. Même si le dessin est très joli (je pense à Jim Cheung, ici), petit à petit les épisodes deviennent des poster books.

Oui, complètement.
Et des auteurs BD qui écrivent comme de la série télé.

Jim

La précision est une politesse.

Days of Future Past, combien de pages ? Pour quel impact ?

Oui. Mais c’est aussi lié au mouvement des années 2000 de ringardisation de l’identité secrète. A l’époque, May découvre qui est Spider-Man, Peter révèle son identité aux New Avengers, Stark a révélé la sienne peu avant, Steve Rogers n’existe plus en lui-même, Thor meurt et reviendra sans alter-ego… Marvel rejette l’idée de l’identité secrète, alors que ça a été un levier de quantité de rebondissements.
Ce que le MCU a suivi, avec l’idée (géniale et pratique, objectivement) des masques qui se déploient et disparaissent par nano-machines.

Vingt-deux, de mémoire.
Quarante-quatre pages.

À mon avis, comparable. Peut-être supérieur.
En tout cas, ça arrive souvent que je croise des gens qui sont persuadés que ces sagas sont super longues. Dans le cas de Days of Future Past, c’est fréquent, et particulièrement notable.

Oui, pareil.
Sans doute sous l’influence du cinéma.

Tout arrive en même temps, somme toute.
Le début des années 2000, c’est un tournant dans l’évolution du genre.

Et une force d’identification, je crois.

Jim

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Je dirais que ça dépend. Les X-Men ont peu d’identités secrètes dans le sens ou ils ne portent pas de masque, leur noms de code c’est pas pour préserver une identité secrète.

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Aujourd’hui, peut-être, surtout qu’ils sont devenus des militants communautaires.
À l’époque où je les ai découverts, ils avaient une identité secrète, ils sortaient et voyaient du monde en civil, c’était même un enjeu narratif dans le sens où si leur identité venait à être démasquée, cela réveillait les vieilles haines raciales…

L’identité, je pense que ça fonctionne bien quand on est ados. C’est l’âge des secrets, de la conviction qu’on est différent, de la volonté de faire des choses en dépit des règles instituées… Le super-héros, qui est à la fois le gendarme et le voleur, ça marche bien à cet âge-là.

C’est marrant, d’ailleurs, parce que les trucs que l’on évoque (l’identité, la surprésence du costume héroïque, l’absence relative des personnages secondaires normaux, et d’autres choses…), ça arrive aussi à un moment où le problème du renouvellement du lectorat se fait de plus en plus sensible.
C’est lié aussi à la diffusion des comics, qui désertent les kiosques au coin de la rue.
Mais je me demande si on ne peut pas voir dans les changements d’écriture dits « modernes » une espèce de réponse inconsciente au fait que le lecteur, désormais, est un fan convaincu, déjà fidèle. Comme si la jeune génération de scénaristes attestait ainsi que le genre parle à un public déjà conquis.
Après, l’œuf, la poule, tout ça : qu’est-ce qui arrive en premier…

Jim

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aujourd’hui depuis 30 ans facile.

AuntMayClaws

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Lancée dans la foulée de Days of Vengeance, la série Shadowpact démarre tranquillement. Le premier recueil, intitulé « The Pentacle Plot », assemble les épisodes 1 à 3 puis 5 à 8.

La série s’ouvre sur un mystérieux globe rouge en pleine forêt, qui empêche tous les super-héros, de Superman à Green Lantern, d’entrer. Bien entendu, les héros magiques, qui ont adopté le surnom « Shadowpact » trouvé par Nightmaster à la fin de la mini-série (sur une intuition, mais les auteurs y reviendront) parvient à entrer. Dans la petite ville de Riverrock, ils affrontent des méchants, le Pentacle, qui sont autant de pendants des membres de l’équipe, et qui envisagent de pratiquer des sacrifices humains afin de faire apparaître le seigneur qu’ils attendent.

Les trois premiers épisodes (dont Bill Willingham dessine lui-même les deux chapitres initiaux) sont assez classiques, linéaires et, autant le dire, sans grand souffle. L’intérêt repose surtout dans les dialogues et les interactions entre personnages, ainsi que dans le regard que la série porte sur eux en les opposant à des adversaires qui sont des reflets déformés.

L’autre intérêt de ce premier récit est d’élargir le casting. On voit apparaître, par exemple, Witchfire ou encore Rex the Wonder Dog, chien intelligent et bavard (jadis animé par Gil Kane) qui viendra grossir les rangs du groupe (tiens, il faudrait que je regarde les dates : on est en août 2006, et il me semble que le retour de Rex ici précède l’arrivée de Cosmo dans Nova puis Guardians of the Galaxy, chez Marvel…). C’est le signe aussi que la série accueillera d’autres personnages éminemment secondaires afin de leur donner une place plus importante.

Le dernier point important dans cette saga modeste, c’est sa conclusion : la victoire des héros permet d’arrêter tous leurs adversaires, sauf Strega, la cheffe, dont on suivra les pérégrinations au fil de la série. Ensuite, la victoire s’accompagne de l’effondrement du dôme rouge et de la prise de conscience que, « sur Terre », un an a passé. Nous sommes à la hauteur de l’opération éditoriale « One Year Later » et Willingham s’en amuse en donnant à ses héros une longue barbe et en les plongeant dans les ennuis que suscite une trop longue absence.

L’auteur s’amuse à confronter ses personnages à des soucis presque marvélien, d’un Marvel d’un autre âge : Blue Devil, par exemple, découvre que sa propriétaire a loué son appartement à quelqu’un d’autre, tandis que Jim Rook, alias Nightmaster, a perdu son bar, qui appartient désormais à Edward « Eddie » Deacon, l’enfant-phoque que les vieux lecteurs se rappellent avoir croisé dans Detective Comics #410, sous les crayons évocateurs de Neal Adams. Hop, encore un personnage obscur placé sous les projecteurs.

Pendant ce temps, Strega réveille un vieux sorcier endormi depuis des millénaires, et qui décide d’adopter le nom de Doctor Gotham, et lance diverses attaques contre le Shadowpact, qui doit aussi affronter la Congregation, des fanatiques persuadés qu’ils protégeront l’humanité s’ils se débarrassent des héros, qu’ils prennent pour des forces du mal (bon, c’est vrai qu’il y a de quoi se tromper). La première saga en trois épisodes (après tout, Morrison a aussi lancé JLA avec un récit en trois parties) sert donc de socles à divers développements).

Graphiquement, la série manque de stabilité. Willingham dessine les deux premiers chapitres, Cory Walker (le meilleur dessinateur d’Invincible) en signe deux autres, on voit aussi passer Steve Scott, Tom Derenick et Shawn McManus, autant dire que la palette est large. Un seul d’entre eux aurait donné du liant à une série pour laquelle Joey Cavalieri semble éprouver des difficultés à constituer une équipe, ce qui nuit à une atmosphère pourtant très agréable, où brillent des personnages qui ont, enfin, l’occasion de se développer.

Jim

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La série Shadowpact, c’est un peu comme une vieille Citroën, elle met du temps à démarrer. Mais quand elle atteint sa vitesse de croisière, elle avance bien.

Le deuxième TPB, intitulé « Cursed », compile les épisodes 4 puis 9 à 13. Le premier chapitre se concentre sur Blue Devil, dans un récit situé juste avant le premier arc (et présenté, comme bien des épisodes de la série), où il doit à la fois lutter contre sa logeuse et des démons.

Dans le récit, le personnage apprend qu’il a un frère. On reste ici dans le flou : a-t-il perdu ses souvenirs ? L’espace-temps a-t-il été changé ? Mais qu’importe, ce qui compte, c’est qu’il existe des éléments qui vont changer sa vie.

Les autres épisodes plongent les membres de l’équipe dans un affrontement avec Etrigan, qui s’empare du trident de Blue Devil afin de mener une guerre de succession en Enfer. L’équipe est en mauvaise situation, puisque Nightmaster est empalé sur sa propre épée, Chimp est blessé, l’Enchantress est mobilisée pour maintenir la santé de Jim Rook…

Bill Willingham développe certains aspects de son univers. Par exemple, nous revenons à la Black Tower, qui sert de prison aux méchants magiques, afin d’en sortir Laura Fell, la Daughter of the Warlock, précédemment apparue dans la série Robin. La jeune femme sera la première nouvelle recrue d’une équipe de remplacement montée afin d’aller récupérer le trident (et donc de se mêler de la guerre infernale). C’est ainsi que l’on rencontre le Midnight Rider ou Acheron, deux personnages secondaires venus grossir les rangs du groupe (eux, pour le coup, ce sont des créations).

Le recueil contient un épisode consacré au Nightmaster, qui détaille les spécificités de l’épée qu’il brandit. Revenant sur les origines du personnage, le chapitre détaille son parcours depuis ses premières apparitions et montre comment l’esprit de son père, qui est aussi son prédécesseur, hante la lame et le guide dans ses combats.

Le dernier épisode du recueil s’intéresse au sort du Kid Karnevil, un des membres du Pentacle, jeune homme déséquilibré et psychopathe, le tout sous des dessins de Scott Hampton, alors que l’album est marqué par le trait énergique de Tom Derenick, assez inspiré et lorgnant à la fois vers un Paul Pelletier et vers un Mike Zeck.

Bill Willingham glisse quelques subplots autour de son mystérieux Doctor Gotham, qui semble de plus en plus impatient de passer à l’action. Dans le même temps, le scénariste a lâché une idée intéressante : si Jim Rook a nommé l’équipe Shadowpact sous le coup de ce qu’il pense être une inspiration lumineuse, il s’avère que d’autres équipes ont déjà adopté ce surnom, et que leurs missions se sont toujours mal finies. L’idée est évoquée de loin en loin dans les dialogues, laissant entendre que l’auteur a quelques idées derrière la tête.

Jim

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Depuis le début de la série Shadowpact, la menace du Pentacle puis du Doctor Gotham se précise. Le troisième recueil, intitulé « Darkness and Light », met en scène l’attaque de ce dernier.

Le récit s’ouvre sur une trilogie qui montre le mystérieux sorcier déchaîner ses pouvoirs et réveiller un volcan près de Chicago. Comme souvent dans la série, cette intrigue principale s’accompagne d’une multitude de subplots. Et comme souvent également, le scénariste Bill Willingham s’amuse à faire des petits sauts de puce en début d’épisode afin d’accélérer l’action mais aussi de surprendre les lecteurs attentifs aux subplots, justement.

C’est ainsi qu’à la fin de l’épisode 13 (et du recueil précédent) faisait intervenir Zauriel, l’ange provenant des JLA de Morrison, avec pour mission de tuer Blue Devil. Il faut dire que le diable bleu est au centre d’une sous-intrigue à tiroir depuis quelque temps. Acteur célèbre ayant vendu son âme contre une carrière, le héros est également populaire sous son apparence démoniaque et attire ce qu’il convient d’appeler un fan following conséquent. Pour les enfers, c’est une aubaine, il recrute beaucoup. Pour le ciel, c’est de la concurrence déloyale. Zauriel est donc dépêché pour y mettre un terme, mais l’ange n’est pas méga-motivé, et finira par rallier l’équipe, préférant surveiller sa cible que la descendre.

Autre développement, Blue Devil est contacté par un avocat. Selon ce dernier, l’âme que le héros a troquée en échange d’une belle carrière a été prélevée, mais la belle carrière, il l’attend encore, ce qui constitue une rupture de contrat et donc nécessite des dédommagements. L’avocat va donc se lancer dans une procédure auprès des instances juridiques infernales. L’affaire suivra son cours et connaîtra quelques rebondissements, notamment l’existence d’un précédent contrat signé par le frère de Blue Devil (dont celui-ci ignorait l’existence). Parallèlement, le héros cornu entame une suite de missions pour le compte des autorités vaticanes afin de réparer les péchés qui le tourmentent.

La saga opposant le groupe au Doctor Gotham se conclut dans Shadowpact #16, mais l’adversaire n’a pas dit son dernier mot. Dans l’épisode suivant, illustré par un Doug Braithwaite inspiré, le Sun King accorde à son disciple un « fils », le Protégé, qui naît dans le cerveau du sorcier. Version jeune et séduisante (et un brin bellâtre) du premier, cette émanation manipulatrice séduit des jeunes femmes qu’elle sacrifie au Sun King afin de provoquer son avènement en ce monde.

Le groupe est séparé. Une partie (Nightmaster, Nightshade et Ragman) est coincée dans la dimension noire dont Nightshade tire ses pouvoirs, tandis que l’autre (Enchantress, Zauriel, Midnight Rider et Detective Chimp) affronte à nouveau le Doctor Gotham et son Protégé, qui a séduit la Warlock’s Daughter et de nombreuses autres femmes. Une confrontation dont le Protégé ne sort pas vivant, mais qui rend plus déterminé encore le vieux sorcier, promis à un prompt retour.

Depuis l’épisode 17, Bill Willingham est remplacé par Matt Sturges au poste de scénariste. La transition se fait sans difficulté, tant le remplaçant parvient à conserver l’alternance des scènes, mais également les notes d’humour, qui restent assez nombreuses (que les équipiers de Detective Chimp le surnomment D.C., voilà qui ne cesse de me réjouir), et une caractérisation dans le droit fil de ce qui a été fait précédemment.

Il est aidé par Phil Winslade, agréable dessinateur qui signe souvent des personnages déformés et filiformes mais sympathique à regarder, et qui sera la nouvelle force graphique de la série, jusqu’à la fin. Une fin annoncée dans la dernière page de ce recueil, qui insiste sur le sort de Nightmaster et de ses compagnons, sujet du prochain et dernier recueil.

Jim

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Et un traitement du symptome moderne, je dirais.

La science produit quantité d objet qui s articulent à notre corps, modifient la société et confrontent le sujet à une jouissance qui le divise, c est à dire à une jouissance qu il reconnait à la fois comme sienne mais aussi comme étrangère.

L identité secrète, c etait avoir deux corps, representant cette division et transformant ainsi une angoisse face à cette jouissance en fetiche erotique sur l image d un corps magnifié.

Toute la difficulté des rapports entre l identité secrete et l identité super heroique/super-erotic, permettait aussi de loger toute la difficulté d un sujet confronté à une jouissance qui ne se socialise pas : les identités se heurtent de la même facon que les jouissances incompatible divisent un sujet.

Parce qu il y avait ça, l identification pouvait se faire. Ça parlait à chacun, « ca » au sens freudien du terme.

Attends que je comprenne :

la technologie nous propose des prothèses / orthèses que l’on traite comme des outils (donc extérieurs) et qui nous permettent de « jouir » sans être identifié.
Ces objets donc remplacent le costume et le masque qui font de nous un autre à tous les sens (le super-héros est le « pseudonyme » de l’homme en civil qui peut rejeter la faute sur son double masqué).
Donc le costume et le masque sont devenus obsolètes.

J’ai bien compris ?

Jim

Sourire.

Tu as bien compris

Pas du tout dans le sens qui etait le mien mais j aime bien ton interprétation également.

Clin d’œil

Leur identité secrète est un mot : mutant.

La puberté : ton corps change.

C est un cliché mais il temoigne qu avec la sexualité ton propre corps devient autre. C est ton corps et ce n est plus ton corps parce qu il est traversé par une jouissance que tu ne maitrise pas.

C est dans ce sens que je parle de deux corps.

C est l occasion d angoisse.

Mais l angoisse irrepresentable, sans image, si elle est recouverte d une image peut devenir un erotisme. C est le super heros.

Ainsi l identité civil et l identité super heros offre deux corps au personnage, un corps propre et un corps autre.

Et les rebondissement scenaristiques en lien avec les difficultés à faire avec une identité secrète peuvent illustrer alors autant de difficultés à faire avec la jouissance sexuelle qui est autant la sienne qu etrangere a soi.

C est de toujours mais c est refoulé notamment avec la religion qui offre un pret à porter de comment faire avec son desir et la sexualité, le plus souvent en ne faisant pas, en y renonçant.

La science qui produit des objets de jouissances à un rythme effréné, qui restructurent la société vient faire mettre à mal le refoulement du sujet, le confrontant toujours plus à des jouissances qu il ne maîtrise pas.

Les bd de super heros est un traitement, un parmis d autre de cette jouissance qui n est plus niable.

Traitement parce qu elle permet de faire d une angoisse, un erotisme tout en représentant sous forme de conflit l impossibilité d harmoniser sa jouissance.

Ah bon ?

Ah bon ?

Ah bon ?

Jim

J’ai l’impression que tu traites surtout l’angle du lecteur, là, non ?

Tu parles de quels types d’objets, essentiellement ?

Jim

Les sextoys

pardon

Mais connectés.

Jim