Ah oui, voilà.
J’ai vraiment du mal, chez DC.
Ce matin, à la hauteur de mes premiers messages, j’ai mis dix minutes à retrouver le nom de Carol Ferris.
J’aimais bien le début, avec des réfections de certains personnages anciens, mais qui n’avaient pas tellement d’épaisseur. Après, oui, la longue saga, elle est un peu chiante, même si les idées de base sont bien.
C’est un peu ça.
Et la structure de l’édition dans les années 1970 ou 1980 permettait à un scénariste de traîner ses personnages et ses intrigues de titre en titre (Doctor Sun qui passe de Tomb of Dracula à Nova, le Sphinx qui passe de Nova à Fantastic Four…). Claremont a donné un destin à Carol Danvers dans ses Uncanny X-Men. Etc.
Aujourd’hui, c’est un peu moins fréquent, pour mille raisons (même si on voit des scénaristes faire rebondir tel ou tel personnage, ou croiser ses intrigues secondaires : McKay qui fait apparaître Moon Knight dans Doctor Strange, je trouve ça cool…). Tout cela favorise l’oubli de personnages secondaires.
Je ne crois pas. Mais je pense que ce n’est pas récent. Jean-Marc Lofficier m’avait raconté que Jim Salicrup, du temps où il gérait les titres Spider-Man, avait un assistant qui ne savait pas qui était Steve Ditko.
Et il y a cette anecdote célèbre sur un editor qui embauche Gil Kane durant la longue période de la Clone Saga. Et puis un jour, il rencontre Kane, et il découvre que c’est un vieux. Et d’un coup, il estime que Kane n’est pas en prise avec le lectorat. Mieux vaut avoir un Joe Saint-Pierre qui dessine mal mais qui est plus proche de l’âge des lecteurs ???
Rappelons aussi que le Radioactive Man devient russe dans les Black Panther de Romita Jr, alors qu’il a toujours été chinois. Visiblement, quelqu’un à la rédaction ne le savait pas.
Je me demande s’il y a ne serait-ce que des aide-mémoire, dans la rédaction.
Imagine ma tête quand, en mai 1999, je me retrouve dans les locaux de la rédaction lyonnaise de Semic, avec le stock de comics envoyés par DC, entre autres archives !
Je pense qu’il y en a, et qu’il y en aura toujours.
(Effectivement, des noms ne me viennent pas à l’esprit, mais c’est aussi parce que je ne lis pas tout… Les Flash de Jeremy Adams me donnent sérieusement l’impression qu’il connaît.)
En revanche, ce qui n’existe plus, c’est le responsable éditorial qui est aussi scénariste. Ce qu’étaient Roy Thomas, Archie Goodwin, Marv Wolfman, Paul Levitz, Gerry Conway, Roger Stern, Mark Gruenwald, Peter Tomasi, même Ross Andru ou Dick Giordano, et quelques autres. Ralph Macchio aujourd’hui. Mais depuis la période Quesada, il a été clairement demandé à la rédaction Marvel de ne plus écrire (et Macchio, rare exception, ne fait plus cela qu’épisodiquement, pour des récits qui ressemblent davantage à des pubs déguisées). Chez DC, c’est plus flou : Jamie Rich est aussi scénariste, par exemple. Mais il fait figure d’exception. On a proposé à Christopher Priest de reprendre la direction éditoriale de Batman, mais il préfère écrire.
Du coup, on va de plus en plus vers une division des tâches, où ceux qui écrivent connaissent (hopefully) le matériau, et où ceux qui supervisent sont soit des passe-plats soit des exécuteurs du vaste plan décidé dans les hautes instances.
Ce qui, autre conséquence, rend les relations plus brutales encore, les editors protégeant leur poste en imposant de force les décisions venues d’en haut. La « complicité » que l’on pouvait être en droit d’attendre dans les décennies précédentes (et qui a valu le bon fonctionnement de Byrne avec Stern ou de Waid avec Augustyn), je pense que c’est un truc du passé.
Tout simplement, le fait qu’on pouvait contacter un gars dans la rédaction pour lui poser une question. Mark Gruenwald chez Marvel, Nelson Bridwell chez DC.
Jim