RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

Ah oui, les Strange ont été ma première rencontre « comics » avec Batman, et j’ai adoré ce que Moench et Kelley Jones faisaient. C’était bizarre, torturé, parfaitement adapté à Batman.

Ce qui est très bien dans ces épisodes, outre la dimension post-gothique du graphisme de Kelley Jones, en perpétuel hommage presque cartoony à Berni Wrightson, c’est la tonalité purement pulps des script de Doug Moench.
Moench, c’est sans doute le scénariste de comics le plus pulps qu’il m’ait été donné de lire. Ça se sent dans ses Master of Kung-Fu (bien évidemment), dans ses James Bond (assez logique), dans ses Moon Knight avec Sienkiewicz, mais jusque dans ses Fantastic Four (les thèmes de la civilisation disparue et de la cité perdue, notamment, tripatouillés et bien déguisés, et pourtant fort présents). Et une fois qu’on a compris ça, ça éclaire son travail, fait de sécheresse, d’action, mais aussi de décalage et d’exotisme, de méchants surprenants et de décors empruntant à une théâtralité surdimensionnée.
Dans ses Batman, ça se sent au choix des vilains notamment (Black Mask, donc il me semble être l’un des créateurs, et qui est, dans l’allure et dans le nom, un hommage transparent aux pulps policiers), mais aussi dans les décors exotiques qui lui permettent d’explorer les lieux inattendus de Gotham.
Ce qui fait que leur tandem a fourni vraiment certaines des plus intéressantes enquêtes du chevalier noir dans les années 1990. Il y a un ton incroyable, vigoureux, énergique, mais en même temps très détaché, avec un Batman en héros froid intervenant au bon moment, comme un deus ex machina un peu déséquilibré, parfois en danger. Le fait que ces récits s’intercalent entre de grandes sagas (Contagion, Legacy…) explique que le scénariste ne peut pas réellement mettre en danger le héros. Il choisit alors d’en faire un archétype surhumain, un peu comme les héros de pulps. Ce n’est plus Batman au centre des histoires, mais ses ennemis ou le théâtre de ses batailles.
Un ton vraiment unique.
Et donc une super idée de réédition.

Jim

Sommaire très alléchant que celui de ce TPB : la mini par Ostrander, Yale et McDonnell est pas mal du tout (je redécouvre McDonnell en ce moment, dont j’ai gardé un mauvais souvenir sur Iron Man, que j’aimais pourtant bien sur Suicide Squad, et dont je découvre les Justice League of America, franchement sympa). On y découvre un McDonnell qui s’encre, avec un trait gras et cassant, qui fait redécouvrir son travail. Spectaculaire.
Le reste du sommaire est occupé par l’épisode où Englehart et Rogers ont redéfini le personnage en lui donnant ce look si particulier, puis par deux épisodes de Conway et Newton (avec Alcala à l’encrage), où les capacités de Batman sont poussées plus loin par la capacité de Deadshot à toujours faire mouche.
La mini de base racontant grosso modo les origines, la constitution du sommaire est assez cohérente, me semble-t-il. Vraiment, une chouette réédition.

Jim

Je me suis précipité sur ce TPB, qui est plus vieux que je ne pensais (2011, que le temps passe vite) et qui présente les premières aventures d’un héros né dans les années 1970 et aujourd’hui assez bien installé dans l’univers DC (il bénéficie de tentatives régulières de séries, dont celle dans laquelle Ostrander a brillé dans les années 1990, il a fait assez vite partie de la Justice League…).

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Et pourtant, c’était pas gagné, puisque le personnage a subi l’implosion de DC à la fin des années 1970, sa série ne faisant que cinq numéros avant annulation.

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Le TPB compile donc ces cinq numéros (dont j’avais lu certains en pocket chez Arédit il y a des années, remontés, ce qui ne les mettait pas à leur avantage), le sixième numéro, publié sans couleurs (et reproduit ici de même) dans Comics Cavalcade, ainsi que ses back-ups dans Flash.

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L’ensemble est écrit par Gerry Conway (que j’ai toujours préféré chez Marvel que chez DC, pour ma part, même si, à la relecture, j’aime le ton de Firestorm, avec des personnages naturels, des tensions dans le casting…). Les épisodes de la série sont dessinés par Al Milgrom (pas le meilleur dessinateur du monde, mais il a une belle énergie et un storytelling d’une lisibilité absolue), et les chapitres de la back-up par George Pérez (et Pérez, au contraire de Conway, j’ai toujours préféré chez DC que chez Marvel : son arrivée chez DC coïncide avec la fin de tics graphiques, genre les grosses cuisses, et avec un équilibre entre le détail frénétique et la lisibilité). L’ensemble est visuellement très agréable. Le point faible, c’est l’encrage de Jack Abel, que personnellement je n’ai jamais su apprécier, et que je trouve plat, sans relief, monotone, sans matière (et sur l’épisode en noir & blanc, quelle calvaire). C’est sans doute, avec le Chic Stone vieillissant fin 70’s début 90’s, ce que j’ai le plus de mal à digérer en termes d’encrage. Fort heureusement, le recueil présente des planches encrées par Klaus Janson, Joe Rubinstein (dont les styles se marient fort bien, étonnamment) ou encore Bob McLeod, et ça, c’est chouette).

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Question histoire, j’aime beaucoup : vilains sympas (Multiplex, Killer Frost…), narration rapide, présentation rentre-dedans (le premier épisode envoie directement le héros à la face du lecteur dans de grandes images puissantes, les origines devant attendre un peu que la mise en scène des pouvoirs soit bien installée. Les dialogues sont assez sympas, et le personnage, visuellement, en impose (même s’il doit beaucoup à l’Atoman de Mort Meskin ou à la première version du Captain Atom de Ditko)…

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Bien content de cette redécouverte, qui donne, en tout cas pour un lecteur français comme moi, l’occasion de redécouvrir ces épisodes et les premiers pas d’un héros qui méritait une rétrospective.

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Après, il serait cool aussi de redécouvrir la série des années 1980, Fury of the Firestorm. Elle avait été relancée par Conway lui-même, avec le dessinateur Pat Broderick (les lecteurs de Titans se souviennent sans doute de ses Captain Marvel, qui constituent à mon sens son meilleur travail). En France, on a eu une trentaine d’épisodes dans des titres comme DC Flash. Et bien entendu, la période John Ostrander est complètement inconnue (une cinquantaine d’épisodes jusqu’au dernier, le #100). C’est d’autant plus dommage qu’Ostrander avait appliqué au personnage la méthode d’Alan Moore, à savoir démonter le personnage entièrement pour le remonter ensuite à sa convenance. Et ça avait donné un titre qui lorgnait vers la SF tendance politique (avec l’exploitation de tout un « imaginaire de la bombe » vachement intéressant), mais également vers la parabole écologique (Firestorm devient un élémental du feu) et des intrigues d’espionnage (avec le cross-over « The Janus Directive »).

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Pour ma part, j’adore cette période, mais je ne suis pas encore parvenu à la compléter entièrement. Petit à petit, tout ça… Et je crois que ça mériterait une réédition en gros volume, vraiment.

Jim

Au début des années 2000 le concept de Dial H for HERO fait un retour chez **DC Comics ** sous la houlette de Will Pfeifer & Kano.
Sobrement intitulée H.E.R.O. la série produira 22 numéros dont seulement 6 ont été recueillis en trade paperback.

Voir la critique d’Artemus Dada sur le blog

:wink:

Ah ! Je vois que je m’étions encore trompé d’éditeur.

Merci.

Le prochain volume de la série Animal Man, qui conclut les épisodes de Tom Veitch est prévu pour janvier 2014 et Amazon annonce le sixième volume, soit le début du run de Jamie Delano et Steve Pugh qui aura marqué le personnage, pour juillet 2014 avec un reprint des épisodes #51-63.

Très bonnes nouvelles, tout ça, bien que je doute que le niveau soit le même que sur les quatre premiers volumes. Mais je suis quand même très curieux de découvrir le travail de Delano sur le personnage…

Pour moi, l’une des meilleures surprises des années 2000. Une série inventive, qui décline le thème de base à merveille, et qui se permet en plus de brosser des portraits humains et des tranches de vie savoureuses. Un équilibre passionnant entre la « grande histoire » et la « petite histoire ».

Jim

Bon, je reviens un instant sur la réédition de Deadman

J’ai donc récupéré le tome 1, qui comporte le premier épisode, dessiné par Infantino dans son style « encrage lourd » qu’il affectionnait parfois (voir ses encrages gras sur Elongated Man, j’adore, mais ça surprend par rapport à la finesse avec laquelle il était encré sur Flash, par exemple), et ses suites, dessinées par Adams.
Chose étonnante, le second épisode (donc le premier Adams, vous me suivez ?) arbore la colo « pimpante » (couleurs plus saturées, dégradés et modelés dans tous les coins…) des rééditions des années 1980 et 1990. Genre, pas sobre. Alors que les suivants semblent avoir bénéficié d’une colo « remastérisée », modernisée sans outrance et en suivant les aplats d’origine. Personnellement, je préfère cette solution, qui laisse respirer le trait d’Adams.
Et justement, ce qui est intéressant dans son approche, c’est qu’il déploie un réalisme presque photographique mais sans aller trop loin dans le découpage débridé, les collages psychédéliques et ce genre d’expériences qu’il tentera par la suite dans la série. Il reste encore assez sobre d’un point de vue narratif. Ce qui donne un équilibre passionnant : dessin outré et fascinant et narration accueillante.
Virtuose, d’une certaine manière.

Jim

Personnellement, j’ai connu ce personnage par l’avant-dernier volume, lancé en 2004 par Jolley et ChrisCross, avec après Stuart Moore et Jamal Igle. J’avais adoré cette ambiance, cette fraîcheur qui étaient (et sont encore) si rares dans les comics de super-héros actuels.

Oui, je vois quelle série.
Moi, je crois que la toute première rencontre, c’est la couverture de Starlin pour un Justice League of America (dans un album Ligue de Justice d’Artima…) où Superman présente Firestorm comme le nouveau membre de l’équipe. Épisode de Conway, je crois bien. Là, tout môme, je me suis dit « purée, lui, il doit être balaise, si même Superman est fan ! ». J’ai découvert la série avec Broderick plus tard. Et ensuite, la version Ostrander, que j’ai adorée, même si j’avais du mal à raccrocher les wagons…

Jim

Je suis intéressé par l’aspect SF et les interventions sur la bombe. J’essayerai de trouver ça à l’occasion.
Merci. :slight_smile:

[size=85]Par contre, j’avoue que la dernière série en date ne m’a pas du tout, du tout intéressée après le premier épisode…[/size]

Tout à fait d’accord et la suite (critique disponible sur le blog) est tout aussi excellente.
Une belle réussite dans l’ensemble, même si un ou deux points m’ont échappé.
En tout cas c’est bien dommage que les numéros 8 à 22 ne fassent pas l’objet de Tpb (ou recueils en français :wink: ).

J’ai quasiment complété les fascicules, et j’aime beaucoup le déroulement de la suite de la série, avec les personnages qui se croisent dans un grand feu d’artifice final.

Jim

Je viens de prendre ce recueil, qui me laisse perplexe. Non pas par la qualité, ni par l’intérêt intrinsèque de l’histoire : la porosité de la prison dans la Zone Fantôme est mise à rude épreuve, si bien que les méchants attaquent la Terre, ce qui nous vaut des apparitions de la Supergirl de l’époque (qui se fait appeler Linda et se cache sous une perruque brune) et de Green Lantern (Hal Jordan).
Non, ce qui me rend perplexe, c’est le fait qu’ils aient compilé ça (mais je les en remercie, parce que je vais lire des trucs complètement nouveaux pour moi) et qu’à l’époque, ils aient consacré une mini-série à la Zone Fantôme et confié Superman à Gene Colan.
Soyons clair, Colan était (est encore et toujours, na !) un génie, tant dans sa narration que dans son trait, mais on le sait plus à l’aise dans des univers sombres tendance polar qu’affectionnent Daredevil, Batman voire Captain America. Sur une histoire de Superman, son style semble plus saugrenu. Encré par Tony DeZuniga, qui plus est, ça fait vraiment étrange. En même temps, quel plaisir de voir ces Kryptoniens déchaînés, assez loin de l’image proprette véhiculée par Curt Swan.
Donc, on en apprend pas mal sur les Kryptoniens (notamment Quex-Ul, qui est considéré comme un grand criminel dans la continuité pré-Crisis, bonne occasion pour en savoir plus) à l’occasion des quatre épisodes de la série, complétés par le DC Comics Presents #97, également écrit par Steve Gerber et dessiné par Rick Veitch et Bob Smith (moins grandiloquent, mais sympa).

Moi, je découvre : j’en ai entendu parler, de cet ovni, mais je suis enchanté de cette réédition qui me donne l’occasion de me plonger dans un récit méconnu par deux auteurs que j’aime beaucoup.

Jim

J’ai trouvé les 18 premiers épisodes de cette série lors de la PCE, et je ne serais que vous conseiller ce tpb. Ostrander et Mandrake nous y dévoile les differents alter ego du martien et il a une vie bien remplie, tantôt américain, tantôt japonnais, un jour agent de la DEO et super vilain le lendemain. Ici vous en apprendrez plus sur la culture martienne et decouvrirez d’ou sort le martien rouge de l’arc rock of age de la jla de momo. La narration est classique et solide. Foncez sur ce receuil faites en un succès que dc sorte la suite après ( seulement 36 épisodes ).

En attendant un petit commentaire sur le premier *TPB *de la série Stromwatch : Team Achilles, permettez-moi de vous proposer un premier billet sur la série où il est notamment question de la controverse au sujet du scénariste de la série Micah Ian Wright.

Puis un deuxième billet où je vous propose, un peu hors sujet puisque nous sommes ici dans la section V.O, le premier épisode de cette série dans la traduction de l’ami **Niko ** paru en son temps chez l’éditeur SEMIC, qui au demeurant reprenait le premier TPB U.S dans sa totalité.

PS: oui la couverture proposée ici est celle de SEMIC et non pas celle de l’édition U.S, mais en fait c’est la même ; et puisque je l’avais scannée je vous la propose en illustration. :wink:

Suite & fin du premier épisode de** Stormwatch : Team Achilles** qui ne semble susciter que peut d’intérêt et c’est bien dommage, cette série vaut pourtant le détour. :wink:

Je reconnais que cet album ne m’avait pas du tout intéressé à l’époque…et comme je suis loin d’être un grand fan des dessins de Portacio… :wink: