RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Bon, j’ai ressorti mes recueils, afin de raviver mes souvenirs (parce que ma lecture des tomes remonte à loin, même si j’ai remis plus récemment le nez dans les épisodes de Moore et de Delano, mais ça ne concerne pas ta demande).

Le premier tome, Captain Britain: The Birth of a Legend (ici, l’édition de 2007, celle que j’ai) assemble les chapitres contenus dans Captain Britain Weekly #1 à 23. En couverture, les noms de Chris Claremont et Herb Trimpe sont crédités, même si le scénariste ne rédige pas toutes les intrigues.

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Après une intro signée Claremont et datant de 2006, dans laquelle l’auteur évoque surtout son complice dessinateur, le lecteur peut retrouver directement les aventures du héros, qui commencent en pleine baston (dans l’intro, le scénariste donne les raisons d’une telle entrée in medias res : la première version du scénario ne mettant pas le héros en costume et se contentait de présenter une histoire d’origine, à l’issue de laquelle Brian Braddock n’a toujours pas son costume, et les deux auteurs ont donc dû rajouter cette séquence d’ouverture à l’exigence des responsables éditoriaux, ce qui donne cette ambiance à cent à l’heure), avant d’arriver à la scène que l’on connaît bien, durant laquelle Braddock, fuyant à moto les troupes de Joshua Stragg, se retrouve confronté à Merlin et à sa fille, qui le somment de choisir entre l’amulette du pouvoir et l’épée de la force (à l’époque, en 1977, l’alternative se résumait aussi en termes de vie et de mort).

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Le recueil compile donc les différents épisodes, qui compte sept ou huit pages, et qui entraînent le jeune britannique dans des aventures rocambolesques. Dès la seconde livraison, on sent que le rythme s’installe et que les auteurs reviennent à une narration moins soutenue, ils ont trouvé leurs marques. Claremont va lentement développer l’univers autour de Brian Braddock, avec sa sœur Betsy, sa petite amie Courtney.

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Il s’évertue également à donner au nouveau héros britannique une galerie de vilains, souvent peu mémorables (et marqués déjà par les fixettes du scénariste : Betsy est possédée, par exemple), mais qui ont le mérite de faire évoluer son univers, d’en constituer la personnalité, le caractère unique.

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Il est en cela assez bien servi par Herb Trimpe, un dessinateur classique, compétent, énergique, qui sait cadrer et raconter. Le trait est parfois un peu lourd, et profondément marqué par l’influence de Jack Kirby, à qui l’illustrateur emprunte davantage les tics superficiels que la réelle vivacité. Mais ça fait bien la blague, ça remplit son office en matière de feuilleton dynamique plein de coups de théâtre, destiné à séduire un lectorat qu’on espère retrouver la semaine suivante. L’encrage de Fred Kida, un vétéran des strips (qui dessinera pendant un temps celui consacré à un certain Tisseur de Toile) lui donne un aspect très vivant, pour un résultat des plus agréables.

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Au numéro 11, c’est Gary Friedrich qui prend le relai, donnant une conclusion assez enlevée à l’intrigue autour du Doctor Synne, et convoquant par la même occasion quelques images intéressantes renvoyant aux chasses aux sorcières, ce qui renforce la dimension fantastico-religieuse de la série.

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Il ne dédaigne cependant pas la technologie et la science-fiction, puisque Friedrich introduit le personnage du Mastermind, ordinateur fou créé par le père du héros et appelé à revenir à plusieurs reprises enquiquiner ce dernier (jusques et y compris dans les Excalibur de Ben Raab).

Mais cette orientation ne durera pas, puisque le nouveau scénariste, peut-être sous l’injonction de Larry Lieber, le frère de Stan Lee officiant ici comme editor, va connecter davantage la série au reste de l’univers Marvel. C’est ainsi que s’invitent Captain America ou Nick Fury dans une intrigue voyant le retour du Red Skull, qui lorgne vers l’insaisissable terre anglaise.

Le recueil contient également toutes les couvertures, qui souvent ne sont pas signées. La première l’est, puisque le nom de Larry Lieber apparaît en bas du dessin. Pour les autres, c’est plus difficile. On reconnaît la patte de John Romita, qui officie alors en qualité de directeur artistique, mais les composition et la massivité de certains personnages me laissent penser que les crayonnés ont été réalisés par quelqu’un d’autre. Parfois, ça ressemble à du Ron Wilson… Mais dans l’ensemble, elles ont ce parfums des comics classiques aux couvertures généreuses en costumes colorés et en ramponneaux sonores.

Jim