RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

J’avais repéré l’absence du quatrième Essential consacré à Marvel Team-Up dans ma bibliothèque, et le hasard a voulu que je le trouve ce week-end. Youpi.

Le recueil reprend la série vers la fin de règne de Chris Claremont qui, avec son fréquent complice John Byrne, a signé quelques belles sagas sur la série. Séparé de ce dernier, il démontre qu’il en a encore sous le pied.

De John Byrne, on a encore le droit à la magnifique couverture du numéro 76, premier chapitre du sommaire et début d’un diptyque où interviennent Doctor Strange, son adversaire Silver Dagger hérité de la période Englehart et Miss Marvel dans son nouveau costume.

Le numéro 78, deuxième épisode supervisé par Al Milgrom (qui remplace Bob Hall), est écrit par Bill Kunkel et illustré par Don Perlin. Il oppose Spider-Man et Wonder Man au Griffin en pleine mutation. Le suivant n’est pas repris dans le recueil, puisqu’il fait intervenir Red Sonja, ainsi que John Byrne et Terry Austin pour l’un des plus beaux récits de la série.

Visiblement, Claremont a encore des choses à dire autour de Doctor Strange puisque les épisodes 80 et 81, illustrés par Mike Vosburg, font intervenir Stephen Strange, Clea et Satana. Il est possible que cette prestation sur la série et les quatre épisodes mystiques, assez rapprochés, aient servi de test au scénariste qui, à la fin de cette année 1979, reprendra le scénario de Doctor Strange à partir du numéro 38.

En tout cas, le scénario, qui parle ici de possession (masculine, pour une fois chez Claremont) est plutôt agréable à suivre, rapide, plein de péripéties. C’est très sexy et le scénariste s’intéresse beaucoup au couple Stephen / Cléa.

On note l’arrivée de Steve Leialoha au poste d’encreur, qu’il conservera pour les quatre épisodes suivants, dernière grande saga pleine d’action signée Claremont. La saga suivante, qui à mes yeux est la dernière grande épopée de la série, présente une Natacha Romanov amnésique, mêlée à une intrigue rebondissante où se bouscule Nick Fury, Shang-Chi, Madame Viper et Boomerang.

C’est servi par un Sal Buscema nerveux en diable aux crayonnés duquel Leialoha donne beaucoup de matière et d’atmosphère. Le récit, sensible et féministe sous le déluge d’action, m’avait enchanté dans l’édition Lug (dans le grand format de leurs albums) et j’ai retrouvé le plaisir de l’aventure en redécouvrant les pages en noir & blanc.

Sur le départ, Claremont signe encore Marvel Team-Up #86, dessiné par Bob McLeod et mettant en scène les premiers Guardians of the Galaxy, puis #88, où Spidey s’associe à Sue Storm dans un récit d’enlêvement dessiné par Sal Buscema et Eduardo Barreto, où les personnages féminins sont à nouveau mis en avant, et enfin #89 où le Tisseur se lie à un autre monte-en-l’air, le Nightcrawler des X-Men, pour un récit circassien évoquant le passé de l’acrobate allemand, dans des planches étourdissantes de Nasser, Buckler et Rubinstein au meilleur de lui-même.

Claremont reviendra dans Marvel Team-Up #100, qui contient deux récits, l’un illustré par Frank Miller et l’autre par John Byrne, ainsi que dans un Annual trépidant emportant Spidey dans les lointaines contrées protégées par les Soviet Super Soldiers, mais pour l’essentiel, la prestation du scénariste s’arrête là.

C’est Steven Grant qui devient le nouveau scénariste régulier. Il commence dans Marvel Team-Up #87, une rencontre avec Black Panther dessinée par Gene Colan et Frank Springer, puis s’installe définitivement au numéro 90. Il livre des aventures d’un seul tenant, freinant ainsi l’élan que Mantlo et Claremont avaient insufflé avec leurs sagas à plusieurs parties. Est-ce sous l’impulsion du nouveau rédacteur, Denny O’Neil, qui arrive au numéro 91 (Ghost Rider dessiné par Pat Broderick) ?

Toujours est-il qu’en plus de manquer de souffle, la série ne parvient pas à s’associer à un dessinateur régulier. Carmine Infantino est au générique des épisodes 92 et 93, et il faut signaler une intrigue impliquant les personnages surnaturels de Marvel, dont le Werewolf by Night et le Shroud, dans les épisodes 93 et 94 (ce dernier illustré par un jeune Mike Zeck), mais la série a perdu son élan.

L’épisode 95 sert à faire apparaître Bobbi Morse, qui fera bientôt carrière sous le nom de Mockingbird (sous une couverture de Frank Miller), le suivant est consacré à Howard the Duck dans un récit entièrement réalisé par Alan Kupperberg, le 97 associe Hulk à Spider-Woman, par Infantino là encore, et le 98, écrit par Wolfman et McKenzie, voit revenir Black Widow sous les crayons du trop rare Will Meugniot.

Le sommaire comprend également les Annuals #2 (celui de Claremont précédemment cité) et #3 (par Roger Stern et Herb Trimpe), qui associe Hulk, Power Man, Iron Fist et Machine Man, sous une autre couverture millerienne, à qui O’Neil ouvre les portes du magazine.

Le recueil démarre très fort et se calme à mesure que l’ambition de la série est revue à la baisse. Mais le titre remplit cependant sa mission de divertissement et offre plein de péripéties amusantes sans se prendre au sérieux.

Jim

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