RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

J’ai récemment récupéré le premier Essential consacré au Rawhide Kid, cette série western qui a pour particularité de rassembler Lee et Kirby un peu avant qu’ils explosent aux commandes des Fantastic Four.
C’est en quelque sorte un crash test pour l’équipe, qui apprend à travailler ensemble sur un personnage récurrent, et non plus sur des histoires courtes qu’on place dans des anthologies en fonction de la disponibilité des histoires. C’est donc très intéressant à relire, d’autant que Stan Lee explore des thématiques qui feront plus tard sa célébrité : il commence à jouer avec sa dialectique des pouvoirs et des responsabilités, avec le thème de l’insertion sociale et du regard des autres, tout ça…

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Graphiquement, c’est Kirby, encré par Ayers. Moi, môme, j’aimais pas trop Ayers, je n’appréciais pas son trait gras et rond, qui enlève le dynamisme et les angles du trait de Kirby (au contraire d’un Christopher Rule, qui l’encrait chez DC, par exemple). Avec l’âge, je finis par aimer, je trouve des qualités aux matières et aux drapés, et une certaine maîtrise des plans. C’est un peu à la truelle, mais c’est fort lisible. Et c’est rond et moelleux, faut reconnaître.

Quand c’est pas Kirby, c’est Jack Davis. Le Jack Davis des EC Comics. Ici, en petite forme, en boulot de commande, mais Jack Davis en sous régime, c’est déjà énorme : un encrage vigoureux, des personnages, caricaturaux mais jamais ridicules ni ridiculisés, un sens du mouvement incroyable.

Bref, une plongée dans une sacrée période, où les super-héros n’étaient pas encore au centre de l’attention. Série laboratoire, où Lee et ses comparses étaient en constant test des limites, ça vaut sacrément le détour.

Jim