RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

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Je n’en gardais que peu de souvenirs, et cette série de Steve Gerber co-écrite avec Mary Skrenes est vraiment une chouette redécouverte.

Il s’agit d’une série super-héroïque atypique aussi bien pour les standards actuels que pour ceux des années 70, portant bien la patte de son scénariste, qui en profite pour faire revenir un de ses personnages fétiches à savoir le Foolkiller (apparu au début de son run mémorable sur Man-Thing).
Le « Grant Morrison des années 70 » (quoique il aurait été plus juste de dire l’inverse) créé à cette occasion une série avec un aspect vraiment en avance sur son temps, avec une vibe presque de l’ordre de l’underground et des séries Vertigo parfois, annonçant d’une certaine façon les prémisses de la déconstruction du genre.
Le scénariste fait preuve d’un style d’écriture remarquable, que ce soit dans la prose ou dans la gestion de la voix off, qui apporte une atmosphère bien particulière, à l’image de ses meilleurs récits sur Man-Thing.

L’histoire est assez variée dans les multiples directions qu’elle prend, abordant ainsi divers sujets, la chronique sociale, la dimension sf, le portrait de l’Amérique des laissés pour compte et des marginaux (une constante chez Gerber après tout Howard the duck s’inscrit dans cette optique) grâce à son intrigue qui se situe à Hell’s Kitchen la plupart du temps, l’occasion de dépeindre les spécificités du New-York de l’époque, via sa violence urbaine quotidienne.
De prime abord les liens entre le gamin et l’alien mutique restent mystérieux, rappelant une situation analogue à celle de Captain Marvel (et aussi le cas de Mar-Vell lorsque il était lié à Rick Jones) à tel point que les fortes similitudes font croire que le récit va se conclure avec un twist tendance paradoxe temporel digne de celui du film Les Maîtres du Temps de René Laloux, mais ce n’est pas du tout le cas.
La série prend une direction inattendue, avec une fin abrupte dont Gerber n’était visiblement pas fan, écrite par quelqu’un d’autre dans les pages de la série Defenders, bien après la fin de son très bon run sur cette même série.