RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Ce que je soupçonnais à l’égard de Marvel cet été s’est vérifié chez Pulp’s : j’ai claqué des ronds !

Pareil, dans le train du retour, j’ai feuilleté ce volume, et c’est bougrement intéressant. Banner contrôle Hulk, et il décide de réparer ses fautes. Mais à trop vouloir bien faire, il crée des situations qui dégénèrent, ce qui n’arrange ni son état de stress ni ses sautes d’humeur… Cela mène à une situation de plus en plus explosive, et dans Hulk #299-300, il affronte l’ensemble de l’univers Marvel de l’époque (juste après Secret Wars, en gros). Et Doctor Strange trouve in extremis une solution : l’exil (ce qui me fait espérer une éventuelle sortie d’un autre TPB qui pourrait boucler la période Mantlo, qui est vraiment très agréable à lire).

Graphiquement, c’est Sal Buscema, en mode automatique, mais super expressif. Ses personnages sont sympathiques, souriants, assez beaux (visiblement, dessiner Kate Waynesboro le motive), et pour l’essentiel touchants. Avec ce sens de l’exagération qu’on lui connaît, mais ça fonctionne.

Au niveau de l’évolution dramatique, c’est pas mal ficelé. Et même s’il y a un ennemi à l’origine de tout cela, il se dégage de ces épisodes un sentiment de destin inéluctable, de catastrophe imminente qu’on ne peut pas arrêter. Ça fonctionne vachement bien avec l’univers de Hulk. Il y a des scènes consacrées à Betty ou à Ross qui sont vraiment bien, qui dénote que Mantlo prenait le temps de se pencher sur les personnages secondaires.

Chose aussi intéressante, d’autant plus intéressante que le matériel redevient accessible à l’occasion de ces rééditions, on voit que Mantlo a posé beaucoup d’idées qui seront reprises par la suite, notamment par Greg Pak (et c’est mon éternel argument : les grosses machines bien médiatisées d’aujourd’hui doivent souvent (presque) tout à des idées qui n’ont pas eu l’heur d’avoir la même exposition à leur époque, voire pas le même soutien éditorial). Que ce soit la contagion de la mutation gamma ou l’exil du Géant Vert, voilà deux ressorts dramatiques qu’on retrouve chez Pak. Quant à l’idée d’une « Modam » (une Modok au féminin), elle a été longtemps et souvent reprise (notamment par Englehart, puis par Kaminsky, je crois…). Bref, c’est assez riche, très enlevé, très rapide. Old school diraient certains, mais franchement, ça fonctionne du feu de dieu.

À l’encrage, c’est la période où Gerry Talaoc vient finir les crayonnés. Et c’est vraiment énergique et riche. Son trait presque hésitant parfois donne énormément d’humanité aux personnages. Très chouette.

Bref, je savoure, d’autant que je n’ai dû en lire qu’un ou deux, de cette période !

Jim