RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Pour info, la collection Marvel Classic Premiere, c’est fini.

source : bleeding cool

Et visuellement, ça ressemblait à quoi, la collection en question ?
Elle rassemblait quoi ?

Ah, après une très rapide recherche, c’est ça

Jim

La collection Marvel Premiere Classic s’arrête. Elle était consacrée à la période 1975-2000.
Quant à la collection Marvel Masterworks, elle ralentit sérieusement, de 22 volumes en 2011, il se pourrait qu’il n’y en ait plus que 12 en 2013.
Par contre les Omnibus, ça marche. Marvel vient d’annoncer le Iron Man de Michelinie, Layton et Romita Jr (#115-157, 944 pages) et le X-Force de Liefeld (New Mutant 98-100, X-Force 1-15 plus une floppée d’Annuals, 848 pages).

Fichtre.
Bon, du moment qu’ils continuent les Essentials…

(Y a quand même quelques vieilleries de chez Masterworks qui me tentent…)

Seigneur, 848 pages de Liefeld : à conseiller aux anorexiques, c’est plus vomitif que les doigts dans la bouche !

Jim

Allons allons, un peu de tenue mon cher Jim : Liefeld s’est arrêté de dessiné au X-Force 9 et d’écrire en compagnie de Nicieza au 12. Et c’est pas lui dans les annuals ! :wink:

Mais bon, on doit au moins être à 400 pages de Liefeld ! :mrgreen:

On en parlait je ne sais plus où, voilà que Warlock fait les honneurs de la collection Essential. Dont je suis grave client, donc hop, à mon précédent passage chez Pulps, je me suis emparé de la bestiasse.

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Le recueil contient ses premières aventures solo, par Roy Thomas et Gil Kane, son passage sur les terres de Hulk, et son retour sous les merveilleux auspices de Jim Starlin. Je connais bien tout cela, donc j’ai pas vraiment relu, j’ai survolé en picorant quelques morceaux ici et là… Mais graphiquement, la série par Starlin est tout simplement à tomber par terre, les yeux noyés de larmes de joie.

Ses planches sont denses, riches, ornées de fioritures épatantes (les matières des fonds de cases sont impressionnantes), chaque case est composée avec soin et chaque planche est équilibrée et pensée pour produire des effets de vertige. C’est d’une beauté à couper le souffle, et si son trait soutenait parfaitement la couleur, en noir & blanc, c’est une franche redécouverte. L’encrage de Steve Leialoha, qui n’est pas pour peu dans l’exubérance des détails, trouve dans ce support de quoi lui rendre justice.

Les deux Annuals qui concluent ce tome (et ce premier cycle de la vie de Warlock, incidemment) sont magnifiques également, avec des cases horizontales de bastons qui sont vraiment très belles (elles annoncent avec quelques décennies la narration en cases cinémascope, mais c’est vachement meilleur, très dynamique et souple, sans doute en droite inspiration du procédé utilisé par Ditko dans ses Amazing Spider-Man). Cependant, malgré la maîtrise du dessin de Starlin à ce moment, et la qualité de l’encrage de Rubinstein, il y a un petit quelque chose de foufou qui a déjà disparu. C’est du maîtrisé, du solide, du carré, du pro. Il manque peut-être le côté presque expérimental des planches des années 1970, cette décennie qui nous a valu, outre ces Warlock, les Captain Marvel du même Starlin, les Black Panther de Billy Graham ou encore les Killraven de Craig Russell. Bref, de la haute volée.
Ce tome, pas cher (comme les Essentials, quoi…) est une plongée dans un récit épatant, mais aussi dans une autre époque, avec d’autres exigences narratives. Une leçon par un maître.

Jim

Juste pour info, un petit post rapide pour signaler que, depuis quelques mois, dans leur politique de réédition des Masterworks en softcover (en souple, quoi…), ils commencent à rééditer les tomes consacrés à des titres Golden Age.

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Pour ma part, je me suis pris le premier tome de Captain America Comics (reproduit ci-dessus, c’est la version hardcover : la version que j’ai est tout pareil, mais avec une couverture souple…). Y a tout : les histoires de Captain America, mais aussi les textes additionnels (dont les premières publications professionnelles de Stan Lee) et les back-ups (dont Tuk the Cave Boy, par exemple).
Vraiment, une merveille pour les historiens !

Jim

Rahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Non , Jim , t’ es dur là ! Voilà , maintenant je le veux encore plus .

Il n’ y a pas deux Essentiels " Warlock " ? Ou je confonds avec les Masterworks ( les Masterwocks , il y en a deux , ça , j’ en suis certain ) ?

Cela fait un pitit bout de temps que j’ hésite entre les deux éditions ( en espérant très très fort que Panini se décide à les publier en VF ) . Là , avec ton message , je les veux maintenant ces épisodes !!!

Et comme je suis faible avec Warlock & Starlin… .

Fichtre j’aimais bien cette collection, encore cette semaine je me suis pris le avengers bride of ultron. C’est vraiment dommage j’espère que certaines séries continuerons sous d’autres format ( j’attendais avec impatience les x-force de polina, je vous rassure je n’avais pas racheté les volumes précédents )

Ca vaut quoi l’omnibus iron man ( je sens les petits malins prêt à me donner un prix avec un smiley )

Voilà qui t’aidera peut-être à choisir.
:wink:

http://comicrelated.com/graphics/fourcolor_inking_clip_image016.jpg


(où l’on voit que Starlin doit beaucoup à Ditko, mais que Miller à son tour devra beaucoup à Starlin…)

Jim

Pour ma part, et sans me vanter je viens de recevoir le premier essential consacré au Man-Thing.
Cet achat a été motivé par le fait que je me suis replongé depuis quelques temps dans les scénarios de Steve Gerber (peut-être ne le savez-vous pas mais je suis de ces lecteurs qui suivent en priorité un auteur plutôt qu’un personnage), un auteur que l’on a surnommé le « Grant Morrison des seventies » - l’inverse aurait été nettement plus juste ; un auteur disais-je, que je suis par ailleurs très content de redécouvrir maintenant car il est clair pour moi que quand je lisais les aventures qu’il écrivait - il a commencé chez Marvel à l’époque où je découvrais les comics via les éditions LUG - je n’avais pas la maturité intellectuelle ni la culture pour apprécier pleinement son travail.
Je ne vous cache pas que maintenant c’est un vrai plaisir. Une satisfaction amplifiée par la lecture de différents entretiens (je recommande par exemple chaudement le Back Issue n°31).

Si vous me permettez une petite digression j’ai commandé ce monstrueux opus (682 grammes, 600 pages en N&B, sur un papier qui ressemble à celui de Petits Formats Mon journal ou LUG) à l’étranger (Amazon.com) pour la simple et bonne raison qu’il me revenait moins cher que si je le commandais en France par Amazon.fr.

Le monde est fou !
Ça tombe bien Steve Gerber aussi.

Thor a été conçu par Stan Lee et Jack Kirby comme le Superman de la Marvel : c’est le plus puissant (avec Hulk). Il porte également une cape rouge (plus un « pantalon » bleu et des « bottes » jaunes, ce qui donne au final les couleurs du costume de Superman). Dans une de ses premières aventures, Thor emploie même la fameuse super-ventriloquie. Donc, je pense qu’il ne faut y voir qu’un clin d’oeil à cet état de fait de la part de Shooter.

Ah tiens c’est intéressant ça.

Puis-je rajouter qu’il existe aussi une raison occulte, dans tous les sens du terme, à la création de Thor: il a été créé pour éviter le Ragnarök.

Sans rire.

Artie, tu veux pas faire un Moutons sur Gerber ? (j’aimerais bien me faire un élevage de Moutons … quoique ça commence un peu quand même)

C’est une très bonne idée, il le mériterait (enfin pas forcément par moi). :wink:

Merki Jim pour les extraits . J’ ai craqué pour l’ essential ! Commandé direct sur amazon . Mon comic shop ( manga shop-figurines-jeux de rôles-etc… ) ne le vends pas . :unamused: :smiley:

Pfffffffffffffffffffffffffff . Maintenant , c’ est le " Man Thing " qui me fait de l’ oeil . Merki Arty . Ha ha ha . :mrgreen:
J’ aime bien ce perso , même si je ne le connais pas aussi bien que ça . :smiley:

Même si tu le commandes ?

Et Artie a raison : Gerber y a laissé des trucs formidables !
D’ailleurs, l’édition du truc avec Nowlan, j’en attends la version TPB avec une grande impatience !

Jim

Apparemment, Starlin critique le Marvel Bullpen dans un numéro de Warlock (je suppose que c’est celui où Adam Warlock se retrouve dans un univers virtuel avec des clowns). Je ne l’avais pas remarqué à la lecture. Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer en quoi consiste exactement ladite critique ?

David Michelinie et Bob Layton héritent en 1978 d’un titre Iron Man en bien mauvaise posture : ses ventes médiocres (malgré de bons numéros écrits par Bill Mantlo) risquent de lui valoir l’annulation. Comme souvent dans ce genre de situation à la même époque, on leur a laissé le champ libre et cela a porté ses fruits (Ex. Archie Goodwin et Walt Simonson sur les histoires secondaires Manhunter de Detective Comics ; Chris Claremont, Dave Cockrum et John Byrne sur les X-Men ; Frank Miller sur Daredevil ; Walt Simonson sur Thor ; …)…

Michelinie et Layton ont apporté du sang neuf à la série, à plusieurs égards :

  • en développant la personnalité de l’homme sous l’armure : son problème cardiaque lié à son accident au Vietnam ayant été réglé antérieurement, Stark n’avait plus ces « pieds d’argiles » caractéristiques des « colosses » de chez Marvel. Les deux scénaristes décident alors de faire progressivement plonger le protagoniste dans l’alcoolisme…
  • en renouvelant le cheptel de personnages secondaires : c’en est fini des sempiternels Pepper Potts, Happy Hogan, Jasper Sitwell et autres Madame Masque (qui quitte le titre dans le #116, numéro concluant l’intrigue laissée en suspens suite au départ de Mantlo) ! Place à un ami de Tony Stark (Jim Rhodes), une nouvelle compagne (Bethany Cabe), une nouvelle secrétaire (Bambi Arbogast), un chef de la sécurité (Vic Martinelli), …
  • en créant de nouveaux ennemis (Ex. Justin Hammer, double négatif machiavélique aux airs de Peter Cushing) ou en en important d’autres comics (la multinationale Roxxon, issue des Captain America de Steve Englehart ; Fatalis, ennemi juré des Quatre Fantastiques)
  • en creusant l’aspect technologique : par exemple, invention des armures spécialisées (spatiale, furtive, sous-marine)
  • en lui conférant une ambiance techno-thriller d’espionnage glamour à la James Bond (action, aventure, exotisme, filles superbes, ennemis mégalomanes, sociétés crapuleuses, …)

Michelinie / Layton ont ainsi produit de nombreuses histoires de qualité, souvent mémorables (Demon in a Bottle bien sûr, mais aussi les affrontements contre Hulk, contre le Centurion dans l’espace, contre Fatalis à Camelot, …).

Les dessins, assurés principalement par un John Romita Jr débutant, mais aussi par d’autres artistes (Carmine Infantino, John Byrne, Jerry Bingham, …), conservent une certaine unité graphique grâce à l’encrage dominateur de Bob Layton (qui restitue à merveille le côté métallique de l’armure).

LA période qui a véritablement marqué la série (à l’instar de Frank Miller sur Daredevil, pour faire une comparaison) : les auteurs suivants se placeront généralement dans sa lignée.

L’omnibus est la seule édition intégrale du run : auparavant, seuls étaient réédités Demon in a Bottle ainsi que quelques numéros épars dans les TPB Iron Man : The End, Iron Man : Director of S.H.I.E.L.D., Iron Man : The Many Armors of Iron Man et Iron Man VS. Doctor Doom : Doomquest.

Il n’y a vraiment pas de quoi accorder foi à cette théorie. Pour commencer Lee et Kirby se sont désintéressés de cette série à ses débuts. Les premiers scénarios sont de Larry Lieber puis d’autres (dont un ex-scénariste de Superman qui sera viré aussitôt, sans doute parce qu’il fait du Superman) et Kirby laisse la place à d’autres dessinateurs. Donc prêter à Lee et Kirby cette intention de faire de Thor Superman, ça ne tient pas la route. Enfin, lorsque Kirby et Lee reviennent sur le titre au #97, c’est pour approfondir la mythologie avec les Tales of Asgard.

Argumentation de poids.
Merci pour l’éclaircissement pointu.
Le scénariste en question, c’était Robert Bernstein, non ? (Qui signait « R. Berns », sans doute pour des raisons de « non-concurrence » avec DC, mais là, je spécule sans doute…).
J’avais oublié qu’il avait fait du Superman. Je me souvenais vaguement qu’il avait bossé avec Ramona Fradon sur le retour d’Aquaman, qu’il avait créé Congorilla, qu’il avait écrit un Green Arrow pour Kirby, mais Superman, ça m’avait échappé…

Du coup, avec tes explications, ça rend encore plus frappant le fait que Shooter l’écrive comme Superman, avec des anecdotes et des séquences (le coup du diamant…) directement en provenance de Superman. Ça plus l’écriture de Daredevil en clone de Batman, et je me dis que Shooter reluquait fortement vers un univers où il avait fait ses premières armes (et qui représentait peut-être une forme de premier amour, du genre qu’on n’oublie pas…)

Jim

J’ai lu hier soir le TPB reprenant la récente mini-série de Man Thing, par Steve Gerber et Kevin Nowlan. Déjà annoncée dans les années 1990, soit du vivant de Gerber, elle avait été remise en chantier ces dernières années, mais je ne sais pas si Gerber a vécu assez longtemps pour la voir…
Bref.

C’est assez savoureux. Gerber revient sur le thème de l’inconscient créateur (à tous les sens du terme), de la puissance de l’imagination, et du mystère de la création (littéraire mais pas seulement).

Il reprend un personnage qu’il avait animé le temps d’un épisode de la séries des années 1970, un écrivain frustré qui n’arrive pas à contrôler ce que son esprit génère, ce qui pose problème à une certaine créature des marais empathique.

Le dessin de Nowlan et ses couleurs donnent à ce récit une allure de cauchemar sirupeux qui contraste vivement avec ce qui est véhiculé, à savoir le mal-être des créateurs, la difficulté de vivre, de s’insérer, de créer, la douleur de l’accouchement littéraire. On reprochera au TPB d’avoir un format comics pas homothétique aux planches de Nowlan (le projet devait être publié en « graphic novel », soit dans un format album), ce qui génère deux marges en haut et en bas, et pousse le dessin vers la reliure. Détail que tout cela, ceci dit.

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Le sommaire du recueil a l’intelligence d’offrir le vieil épisode où l’écrivain fait son apparition, ce qui permet de comparer l’écriture et les thématiques à quelques trente ou quarante ans d’écart. Le vieil épisode (dessiné par John Buscema et encré par Klaus Janson) est plus bavard, et se concentre sur la création littéraire et la manipulation des mots, offrant même un passage en prose où Gerber joue des allitérations et des rythmes. En comparaison, la mini-série de Nowlan est nettement moins bavarde, plus elliptique, et, le personnage ayant évolué, le récit s’éloigne de la création littéraire pure : on y évoque d’autres formes de créations, notamment télévisuelle (jeux et dessins animés), ce qui permet à Gerber de parler des figures de l’imaginaire actuelles, en passant par des modèles Star Trek ou Rambo. Cela permet à l’auteur d’établir un commentaire à plusieurs niveaux, que ce soit au niveau des formes elles-mêmes (personnages, thématiques) ou au niveau du public visé (l’écrivain écrit pour les enfants, et pourtant, les figures proposées sont des divertissements pour adultes). Tout cela sert à mettre en lumière toutes les tensions et les contradictions des métiers des divertissements. On sent d’ailleurs un transfert autobiographique de Gerber sur son personnage d’écrivain, et il est d’autant plus intéressant, alors, de comparer la manière dont il se projette sur son personnage à plusieurs décennies d’écart. Et si le ton de l’épisode de Buscema est plus angoissant mais se termine sur une note d’espoir, la mini-série de Nowlan est nettement plus mélancolique voire désespérée, la fin tragique contrastant avec la palette sucrée des planches.
Pour compléter le sommaire, le recueil accueille aussi un récit en noir & blanc de Gerry Conway et Gray Morrow, qui permet de se plonger à nouveau dans l’imaginaire débridé de la série.
Recommandé.

Jim