RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Personnellement, j’aime bien les Defenders. Je n’ai pas l’impression d’avoir tout lu, mais je raffole par exemple des premières années de la série principale, les épisodes de Steve Englehart, de Steve Gerber ou de David Anthony Kraft me plaisant beaucoup par leur côté farfelu et imaginatif.
Et je fais donc partie de ceux qui regrettent qu’il n’y ait pas une série Defenders régulière, et que les héros ne retrouvent plus le chemin du public, à l’exception de tentatives fréquentes mais souvent infructueuses.

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L’une de ces tentatives remonte à la période où la Civil War est gagnée par les « méchants » et où Stark décide de fonder une équipe de héros par État. Il confie donc les Defenders à Kyle Richmond, alias Nighthawk, à charge pour lui de défendre… le New Jersey. Bien entendu, la première mission, si elle se solde par une victoire, correspond également à une grosse destruction et un fichu fiasco, si bien que Stark dissout l’équipe. Et Richmond se met alors en tête de reformer un groupe de manière clandestine (ou presque).

Les choses, à partir de là, périclite.

Le point fort de la mini-série, c’est que c’est écrit par Joe Casey. Ce qui veut dire qu’il y aura bien entendu une dimension de commentaire, et que le scénariste dira autre chose que ce que le pitch laisse entendre. En l’occurrence, le véritable propos dépassera le simple constat de la difficulté de former une équipe sous le règne de l’Initiative, et tournera plutôt autour de la notion même de Defenders, ce non-groupe légendairement dysfonctionnel.

Mais ce point fort est peut-être aussi sa faiblesse. En effet, en proposant un casting large, disparate et bigarré, en faisant intervenir Yandroth comme élément fondateur et récurrent de l’histoire du groupe, et en réfléchissant aux motivations de l’héroïsme, Casey développe un argumentaire complexe et riche. Dans le cadre d’une série sur le long terme, ça aurait donné un épisode marquant du titre. Hélas, le soufflé retombe sitôt le dernier épisode bouclé, parce que, justement, le titre Defenders ne fait pas partie des priorités de Marvel.

Joe Casey est un auteur plein d’idées, qui a une compréhension fine et pointue des super-héros, et qui livre en général des prestations formidables pour peu qu’elles puissent s’étaler dans la durée. Ses Wildcats représentent l’une des percées les plus passionnantes du genre (comparable selon moi à Authority) et sa vision de Superman est d’une grande pertinence. Cependant, et cela semble un choix de carrière, l’auteur préfère livrer de temps en temps une mini-série dans le cadre d’un univers partagé, si bien que ses idées n’ont pas le temps de porter leurs fruits.

The Last Defenders en est un exemple. C’est souvent drôle (surtout au début, Keith Giffen assurant le découpage des deux premiers numéros, et donnant sans doute une impulsion toute personnelle au récit), toujours bien caractérisé, les menaces sont intéressantes, mais ça ne sert de tremplin à rien. Dommage.

Sans compter que le dessin de Jim Muniz, dont je gardais un souvenir plus que mitigé de ses épisodes du Fantastic 4 d’Aguirre-Sacaza, n’est franchement pas top, ce qui rend la lecture assez pénible.

Dommage : Casey serait un scénariste parfait pour une série frappadingue à la Defenders.

Jim