RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Bon, les lectures estivales continuent…

Rarement vu un TPB aussi fourre-tout. C’est une sorte de « I Am Iron Fist », pourrait-on dire. Pas avec le meilleur du personnage, mais c’est intéressant.
Bon, vous vous en douterez, la perspective historique m’intéresse. En effet, le matériau rassemblé a été publié entre 1996 et 2004 (au bas mot), ce qui veut dire qu’on passe de l’ère marquée par Image à l’ère marquée par la collection « ultimate ». Ce qui a un impact sur la manière d’écrire, de dessiner et d’éditer. Et comme c’est une période tourmentée pour Marvel, les héros secondaires ont droit à des mini-séries, pas toujours servies par des auteurs au meilleur de leurs moyens (et pas toujours soutenus par la rédaction).

Le sommaire commence par un épisode de la série Uncanny Origins, un titre destiné à présenter les personnages pour des nouveaux lecteurs, à la charge de vieux scénaristes (parce qu’ils connaissent le sujet mais ne sont pas chers) et de jeunes dessinateurs (parce qu’ils… ne sont pas chers). Là, c’est Len Wein (qui était déjà mêlé à la naissance du personnage) et MC Wyman qui s’y collent. Ce dernier copie les cases de Gil Kane, pour un récit d’origine pas très intéressant.

Ensuite, la mini-série en deux épisodes par James Felder et Robert Brown. L’histoire narre le retour du Steel Serpent. Les deux épisodes sont compacts, et on pourrait croire que le scénario de base prévoyait plus de pages (le Contemplator est évacué rapidement, par exemple). Robert Brown ne dessine pas mal (ça se voit, il connaît l’anatomie, il compose pas si mal), mais il livre une prestation copiée sur McFarlane (des tas de zigouigouis partout, des motifs autour des cases…) et c’est laid comme le péché.

Et le principe de l’histoire est pas mal, mais là encore, c’est trop rapide. Enfin, ces deux épisodes renouent fidèlement (servilement, presque) avec la mythologie du héros (K’un L’un, tout ça…) et indique que, par la suite, les auteurs auront du mal à offrir au personnage une nouvelle direction.

Ensuite arrive la mini-série de Jurgens et Guice. Ce dernier est en mode Steranko, dont il copie les attitudes, les compositions, les astuces visuelles et narratives, pour toutes les planches liées au SHIELD. Pour ce qui est des combats d’arts martiaux, il reluque du côté de Gil Kane, et là encore c’est logique.

De son côté, Jurgens fait explicitement référence à Roy Thomas en écrivant une voix off à la deuxième personne du singulier (très nouveau roman), et en commençant chacun des trois épisodes par « You are Iron Fist ». Le scénario là aussi renoue avec la vieille série, mais explore un aspect un peu oublié, celui de la sœur de Danny Rand. L’ensemble est pas mal du tout, dynamique, rapide, intéressant. C’est joli à regarder, c’est parfois assez marrant, et les auteurs tiennent bien le personnage.

La mini-série par Faerber et Igle, traduite dans Wolverine #90 à 93 chez Panini, je n’en ai aucun souvenir. Pourtant, j’ai lu ça. C’est pas mal du tout, un peu bordélique et bavard (Faerber, quoi), mais c’est généreux. Le dessin, pareil : plein de personnages, tout est un peu tassé, ça ne respire pas, mais le trait est joli.

L’idée d’une K’un L’un apparaissant ailleurs que dans les montagnes ne semble un peu inepte, et la grande double page s’arrêtant sur la muraille est un peu médiocre. Mais bon, l’ensemble est pas mal, et on sent les sentiments dans les personnages, et ça c’est plutôt chouette.

La fin du sommaire se compose d’une histoire courte réalisée par Gene Ha et publiée dans Double Shot, et d’une énième mini-série traitée dans un style manga par Kevin Lau et Rick May. Dommage d’ailleurs que le second n’ait pas tout dessiné, et que le premier ait livré des planches fort laides. C’est le gros point faible du recueil, pas loin de la purge.

Ça, c’est bonnard.
On en reparle bientôt.

Voilà, tu as un aperçu. Personnellement, je te conseille de le trouver à pas cher. Tout n’est pas génial, donc le prix plein pot, c’est un peu dommage.

Jim